Quand un soldat israélien se prépare à partir pour le front, il est encouragé à rédiger une lettre destinée à sa famille, une lettre qui ne leur serait remise qu'en cas de tragédie. Sarit Zussman, la mère du sergent-chef Ben Zussman, qui a perdu la vie lors des combats à Gaza le 3 décembre, a partagé quelques mots à propos de la lettre écrite par son fils. Elle a expliqué que cette lettre avait apaisé de nombreux doutes qui les tourmentaient. La voici :

"Je vous écris ce message sur le chemin de ma base. Si vous lisez ceci, c’est que quelque chose a dû m'arriver. Comme vous me connaissez, il n'y a probablement personne de plus heureux que moi en ce moment. Ce n'est pas seulement que j'étais sur le point de réaliser mon rêve, mais je suis heureux et reconnaissant d'avoir eu le privilège de protéger notre beau pays et notre peuple d'Israël.

Même s’il m’arrive quelque chose, je ne veux pas que vous vous laissiez sombrer dans la tristesse. J'ai eu le privilège de réaliser mon rêve et ma vocation et vous pouvez être sûrs que je vous regarde de là-haut et que je vous souris. Je vais probablement m'asseoir à côté de Papi et nous rattraperons le temps perdu, chacun racontera ses expériences et ce qui a changé entre les guerres. Peut-être qu'on parlera aussi un peu de politique, et je lui demanderai ce qu'il en pense.

Pour les Chiva’, s’il vous plaît que ce soit entre amis, en famille et en vous amusant. Qu'il y ait de la nourriture, de la viande bien sûr, des boissons, des apéritifs, du thé et bien sûr des biscuits de maman. Faites des blagues, écoutez des histoires, rencontrez mes amis que vous n'avez pas encore vus. Je suis jaloux de vous et j’aimerais être là avec vous et les voir tous.

Encore un point très très important. Si je tombe en captivité, vivant ou mort, je ne suis pas prêt à ce qu'un soldat ou un civil soit blessé à cause d'un accord pour ma libération. Je ne vous permets pas de mener de campagne, de lutte ou quoi que ce soit de ce genre. Je ne suis pas prêt à ce que des terroristes soient libérés, en aucun cas, ou quelle que soit la transaction. Restez s’il-vous-plaît fidèles à ma volonté.

Je le répète, j'ai quitté la maison sans même avoir été appelé en Milouïm. Je suis fier et fidèle à ma mission et j'ai toujours dit que si je dois mourir, j'aimerais que ce soit pour défendre les autres et notre pays. "Jérusalem, j'ai placé des gardes, un jour viendra et je serai l'un d'entre eux".