Le Rav Yona Metzger, grand rabbin ashkénaze d'Israël, a annoncé dernièrement la découverte d'une espèce d'oie dont le foie gras a exactement le goût du porc. "Nous réfléchissons à la possibilité d’importations à l’échelle industrielle", a-t-il déclaré lors d'une conférence culinaire au centre hospitalier Kaplan de Re’hovot en Israël.

C’est en Espagne qu’ont apparus ces élevages d’oies non industriels. En goûtant les premiers foies gras de leur production, les éleveurs ont eu une surprise : ils avaient le goût du porc. Ils ont  alors décidé de tenter de mettre à profit cette découverte, prometteuse dans le domaine de la gastronomie cachère.

Ce genre de « découverte » nous rappelle une passage du Talmud, dans le traité ’Houlin (qui traite des lois alimentaires) page 109b, et qui nous livre les propos intrigants de Yalta, l’épouse de Rav Na’hman : « étant donné que tout ce que la Torah nous as interdit, elle nous l’a permis (d’une autre façon)… comme la graisse interdite de l’animal domestique est permise de l’animal sauvage, le cerveau du poisson « chibouta » a le goût du porc… si on veut goûter le mélange de lait et de viande, il faut percer les pis de vache et les griller ».

Ce passage nous engage à une réflexion : est-ce l’expression d’une philosophie de l’anti-frustration : la Torah ne nous demanderait pas seulement de lui obéir au risque de ressentir un sentiment de frustration vas à vis des plaisirs interdits, (source principale de transgressions) mais ne nous priverait finalement d’aucun plaisir ; dans ce cas, rien de choquant à cultiver des « substituts en tous genres » aux aliments interdits.

Ou alors, étant donné qu’on doit tenir compte de la notion que manger et profiter de ce monde n’est sûrement pas un but en soi, ce passage viendrait simplement « calmer » ceux qui aurait néanmoins du mal et voudrait de temps en temps s’appuyer sur des autorisations, qui dans l’absolu ne serait pas très bien vues ?