Rav Réouven Arouch nous a quittés au début du mois. Sa Tsidkout, sa grande érudition et le don de soi dont il fit preuve au service de la Torah ont indéniablement marqué ses jours.

Baroukh Dayan Haémet. Rabbi Réouven Arouch nous a quittés début février, et a été enterré à Bné Brak. Originaire d’Algérie, Rabbi Réouven a étudié à la célèbre Yéchiva française d’Aix-les-Bains avant d’y enseigner. Retour sur une vie consacrée à Hachem, à la Torah et à son prochain...

Né à Alger, le petit Réouven était déjà destiné à la grandeur. Alors qu’il était tout jeune enfant, à l’âge de quatre ans, il se levait toutes les nuits en Eloul pour réciter les Séli’hot à la synagogue avec son grand-père.

Huit ans plus tard, il alla s’installer en France avec son frère. Inscrit dans une école juive de la ville de Strasbourg, le programme proposé ne correspondait pas à ses attentes spirituelles : il la quitta et rejoignit les bancs de la Yéchiva ‘Hokhmé Tsarfat (les Sages de France) d’Aix-les-Bains.

Accueilli chaleureusement par Rav ‘Haïm Chajkin (élève du ‘Hafets ‘Haïm), le jeune Réouven s’illustra par son assiduité exemplaire, récompensée par une excellente compréhension des sujets étudiés.

Alors qu’il s’apprêtait à accomplir le rêve de sa vie, intégrer la prestigieuse Yéchivat Poniovitcz à Bné Brak en Israël, Rav Ya’akov Tolédano le sollicita pour l’aider à établir une nouvelle Yéchiva au Raincy (93), afin de bâtir un monde de Torah dans une France qui en était alors relativement dépourvue. Rabbi Réouven accepta devant l’insistance du maître. Pour ses fils, ce choix illustre l’histoire de sa vie : il a sacrifié à la fois son avenir et son présent pour les autres Juifs, sans jamais s'octroyer ne serait-ce qu’une seule faveur.

Alors qu’il n’était pas encore marié, Rav Arouch se rendit à Marseille à la demande de Rav Chajkin, pour renforcer la ville en Torah. À son arrivée dans la cité phocéenne, le Rav fit un constat terrifiant : un grand nombre de Juifs n’avaient pas fait la Brit-Mila de leurs enfants ! Il fut touché à tel point qu’il prit une décision incroyable : il se rendit à Londres, franchit tous les obstacles avec une grande détermination et obtint son certificat de Mohel qualifié. Ses circoncisions gratuites révolutionnèrent le judaïsme marseillais de l’époque, faisant entrer des milliers d’enfants dans l’alliance d’Avraham Avinou, y compris lors de ses déplacements dans toute la France et en Afrique du Nord.

Il se maria à 27 ans et devint enseignant à la Yéchiva d’Aix-les-Bains. Lors de ses visites en Israël, il se rendait toujours chez les grands Rabbanim de Bné Brak pour s’entretenir avec eux.

Des qualités exceptionnelles au service de Son Créateur

La pureté de la pensée et la protection des yeux furent deux piliers de l’éducation qu’il dispensa à ses enfants. Le simple fait de l’observer accomplir les Mitsvot avec un enthousiasme unique éduqua ses enfants et ses élèves à progresser dans sa voie. Il donnait à chaque fois l’impression d’accomplir la Mitsva pour la première fois par l’enthousiasme et l’empressement qu’il manifestait.

Il pratiquait aussi abondamment la Mitsva d’Hakhnassat Orkhim (hospitalité) ; et bien sûr, son assiduité à l’étude de la Torah était très particulière.

Il y a environ quatre ans, il s’est installé en Israël, et y vécut selon sa volonté, malgré une santé qui était déjà défaillante.

Il laisse dans son sillage des générations saintes et bénies évoluant dans le monde de la Torah : ses fils, Rav Lévi, directeur des institutions Torah Va’hessed à Toronto au Canada, Rav Moché de Bné Brak, Rav Yossef du quartier Kiryat Mena’hem à Jérusalem, ainsi que ses gendres : Rav Avraham Moyel, président des institutions Ech ‘Haïm à New York, Rav Betsalel Deri, Dayan à Bné Brak et Roch Collel à Michkenot Yossef, Rav David Boccara, Rav Yéhouda Arrouas et Rav Chmouel Sebag de Kiryat Séfer, ainsi que Rav Yonathan Rosilio, directeur du Talmud Torah à Aix-les-Bains.

 

Yéhi Zikhro Baroukh, que son souvenir soit une bénédiction.