Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !

La gravité de la délation

Moché prit peur et se dit : « en vérité, la chose est connue ! » (Chémot 2,14)

Sur ce verset, Rachi explique que Moché Rabbénou comprit la raison principale de l’esclavage des Bné Israël : la délation.

D’autre part, le Ktav Sofer explique que cette délation au sein même de notre peuple est la raison de la haine des nations envers nous.

En effet, lorsque deux juifs se disputent et que l’un veut « donner une bonne leçon » à l’autre, il va alors le dénoncer auprès des autorités du pays. Celles-ci constatent ainsi les querelles et les divergences au sein même de notre communauté en arrivant immédiatement à la conclusion suivante : « S’ils se comportent de cette manière entre juifs, à fortiori envers les autres nations ! »

Voici comment en quelques instants, un simple conflit peut provoquer la haine des nations envers notre peuple…

Se réjouir de la mort d’un impie ?

« Le roi d’Egypte mourut. Les enfants d’Israël gémirent de l’esclavage et se lamentèrent » (Chémot 2,23)

A priori, après la mort du roi d’Egypte, les Bné Israël auraient dû se réjouir ! Ne les avait-il pas fait souffrir ? Mais au lieu de cela, ils se plaignirent du travail. Pourquoi ?

Le Min’hat Yéhouda explique qu’il était difficile pour le peuple juif, se trouvant en diaspora sous le règne d’un roi impie, de se réjouir de la mort de ce dictateur. En effet, il ne savait pas comment se comporterait son remplaçant. Il était même probable qu’il soit encore bien pire que son prédécesseur…

Illustrons cela par une parabole :

Yaakov souffrait de multiples blessures sur son corps. Des mouches se posèrent alors sur les différentes plaies et commencèrent à en sucer le sang. Lorsque son ami s’aperçut que des mouches l’ennuyaient, il les fit fuir d’un geste de la main.

Yaakov lui demanda : « Pourquoi as-tu fais cela ? »

Etonné, son ami lui rétorqua : « Tu devrais plutôt me remercier d’avoir fait fuir toutes ces mouches de ton corps ! » 

Yaakov lui répondit alors : « Les mouches que tu as fait fuir étaient déjà rassasiées de sang. A présent, d’autres mouches vont venir, et elles aussi seront assoiffées de sang. Mes souffrances vont alors recommencer depuis le début… »
 

Voir l’avenir ? Non merci !

« Moché se couvrit le visage, craignant de voir Hachem » (Chémot 3,6)

Nos Sages enseignent (Pessa’him 50a) : dans ce monde-ci, suite à un bienfait, on prononce la bénédiction « Béni soit l’Eternel pour le bien », tandis que pour une moins bonne nouvelle, on récite la bénédiction « Béni soit l’Eternel, juge de vérité ».

Toutefois, dans le monde futur, on bénira le bien comme le mal par la bénédiction « Béni soit l’Eternel pour le bien », car on découvrira que tous les maux et les douleurs n’étaient en réalité qu’à notre avantage.

Pourquoi Moché Rabbénou se couvrit-il le visage ? Car il craignait qu’en voyant Hachem, il puisse aussi voir l’avenir. Dans ce cas, il aurait vu effectivement que les souffrances des Bné Israël leur étaient bénéfiques, et ainsi, il serait devenu inutile de prier pour leur délivrance !

Mais Moché Rabbénou préféra se couvrir le visage afin de ne pas voir Hachem, et il s’écria : « Aujourd’hui, les Bné Israël souffrent. Je t’en prie Hachem, sauve-les ! »
 

Chabbath Chalom !