La paracha Tazria traite des lois de la femme qui a eu un enfant. La Torah nous enseigne qu’après l’accouchement elle devra apporter deux sacrifices : un "Olah" et un "Hattate".

Un rav (question rapportée dans le livre Oumatok Haor) s’interroge sur cette loi. Comment se fait-il que la Torah demande à l’accouchée d’amener un sacrifice "Hattate". En effet, ce dernier est généralement un sacrifice expiatoire. Or non-seulement cette femme n’a pas fauté, mais elle a accompli une grande mitsva de mettre un enfant au monde ! Elle a aussi contribué à rapprocher la rédemption car le messie ne viendra qu’une fois que toutes les âmes seront venues sur terre. Alors pourquoi lui ordonner d’apporter un tel sacrifice ?

Le rav explique que la nature de l’homme est instable. Lorsque quelqu’un a des difficultés, ‘has véchalom, et qu’il a besoin d’une délivrance, il est prêt à améliorer son comportement. Il s’engage à étudier tous les jours, à réciter les bénédictions, à respecter ses parents, son conjoint, ses amis, à fuir les fautes et multiplier les mitsvot etc. Mais une fois que la bénédiction espérée est arrivée, les bonnes résolutions sont oubliées…

C’est la raison pour laquelle la Torah a enjoint d’apporter un sacrifice "Hattate". C’est pour pardonner à cette femme d’avoir oublié tous les projets pris pendant (et avant) l’accouchement.

On raconte d’ailleurs une histoire d’un homme qui avait besoin d’un rendez-vous au ministère de l’intérieur. Après de longs mois d’attente, il réussit enfin à fixer une rencontre. La secrétaire lui transmit que l’entretien aurait lieu le lundi suivant à treize heures précises, à Jérusalem.

Notre ami quitta donc sa maison une heure avant l’horaire en question et le voyage se passa paisiblement. Il arriva vers treize heures moins dix et commença à chercher une place pour se garer. Malheureusement, malgré tous les tours qu’il fit, notre ami ne trouva pas de place et sa montre indiquait déjà treize heure moins deux. Il commença à s’inquiéter sérieusement.

Il freina, leva ses yeux et pria du fond du cœur : « s’il Te plaît, mon D’, aide moi à trouver une place. Je t’assure que j’étudierai tous les jours, je donnerai de la tsédaka, je réciterai le chéma avant de dormir… » Aussitôt, quelqu’un passa devant lui et lui fit signe qu’il allait tout de suite libérer une place…

Notre ami s’écria : « Merci Hachem, mais cette fois je n’ai pas besoin, je me suis arrangé tout seul ! »

Cette histoire illustre grandement le comportement humain : lorsqu’il y a des problèmes on est prêt à tout faire, mais une fois la délivrance obtenue…

Cette nature constitue un danger pour tout notre service divin. Chacun selon son niveau reçoit des appels célestes l’encourageant à s’engager plus sérieusement dans la Torah et les mitsvot. Le Saint-béni-soit-Il nous aime et, par différents moyens, nous incite à penser à notre devoir (et notre mérite). Toute personne authentique ne peut rester impassible face à toute cette vérité. Notre bon penchant se réveille et nous décidons d’améliorer notre comportement. Mais quelques heures plus tard, il ne reste plus grand-chose…

Nos maîtres nous dévoilent que la solution à ce problème consiste en l’étude du moussar (de l’éthique juive, de la morale). Cette étude est indispensable afin de garder et d’agrandir notre motivation. Rav Rephaël Wizman m’a dit au nom du rav Ben-Tsion Aba Chaoul que sans quelques petites études de moussar quotidiennes, notre crainte du Ciel a très peu de chance de rester intacte. Précisons que ce grand rav s’est adressé à ses élèves il y a vingt ans, à plus forte raison dans notre génération que cette étude est vitale.

Le ‘Hatam Sofer disait que s’il passait une journée sans moussar, il sentait déjà sa crainte du Ciel s’estomper ! Ce géant (qui a vécu il y a environ deux siècles) n’arrêtait pas un instant d’étudier la Torah et d’accomplir des mitsvot et pourtant il a témoigné être entièrement dépendant du moussar. Nous qui vivons dans une génération pleine de débauche et de tentations, nous qui n’avons pas la même assiduité que ce grand rav, comment pourrions-nous résister sans moussar ?

Le rav Israël Salanter voyageait d’un village à un autre pour diffuser l’étude du moussar. Il avait l’habitude de commencer par donner un cours de guémara (de talmud) puis, à la fin de ce cours, il parlait de l’importance du moussar.

Il avait adopté ce comportement, car certaines personnes avaient peur que l’étude du moussar soit mal comprise et prenne le dessus sur l’étude en général. Ainsi, le rav commençait par un cours de guémara, puis, une fois que l’assemblée avait remarqué sa compréhension dans l’étude générale, il encourageait à l’étude du moussar.

Un jour, le rav arriva dans une ville et programma le cours qu’il allait donner le lendemain. Comme à son habitude, il afficha une annonce avec une centaine de références qu’il allait mentionner dans le cours (de nos jours,  lorsque les rabbanim demandent de préparer un cours,  la moyenne est de six à sept références) !

Mais voici qu’en arrivant au cours, le rav s’aperçut qu’un mauvais plaisantin avait remplacé son affiche par une autre qui indiquait une centaine de fausses références. Que faire ?

Le rav regarda la feuille, resta debout devant l’assemblée durant cinq minutes, et présenta un magnifique cours, qui englobait toutes les références inventées. Inutile de dire que voyant cette grandeur, le farceur vint s’excuser dès la fin du cours.

Mais ce qui nous concerne, c’est ce qu’a dit le sabba de Kelem : « Mon maître, le rav Israël Salanter n’a pas eu besoin de tellement de temps pour préparer ce cours. Je pense qu’une seule minute lui a suffit. Il a fallut encore quatre minutes car le rav ne voulait pas montrer son génie. Il a d’abord pensé annuler le cours mais il s’est rétracté, car il voulait diffuser l’importance du moussar. Il a donc utilisé ces quelques minutes afin d’étudier le moussar et de se convaincre que toute son intelligence était un don du Ciel, et qu’il n’avait pas le droit d’être orgueilleux. Voici le moussar !

Dans le traité Kidouchine, le talmud insiste sur la nécessité de l’étude, pour vaincre le mauvais penchant. D’ nous a affligé d’un mauvais penchant, mais nous a aussi donné un remède : l’étude de la Torah en général (la tsniout pour les femmes) et l’étude du moussar. Il faut utiliser le médicament qu’Il nous a donné car autrement les tentations risquent d’être incontrôlables.

De plus cette étude s’impose, car il faut absolument une aide providentielle pour vaincre les tentations. Or, le Tout-puissant donne cette aide à celui qui la désire et qui s’efforce de fuir les fautes. En étudiant le moussar le Tout-puissant verra notre volonté de remplir notre devoir et nous aidera.

L’étude du moussar englobe tous les livres, les cours etc. qui encouragent à fuir les fautes et à accomplir plus de mitsvot. Baroukh Hachem (grâce à D’), cette étude est de nos jours accessible au public francophone et il faut en profiter.

Mes chers amis, les forces du mal se déchaînent afin d’attraper le plus de personnes avant l’arrivée du messie. Les tentations existent de tous les côtés et font des ravages pour l’âme mais détruisent aussi notre vie ici bas. Combien de foyers ont été anéantis à cause d’Internet, de la presse etc. qui n’ont plus aucune limite ! Combien de foyers et de personnes ont été détruis à cause de cet esprit de Hefkeroute (de permission sans limite). L’envie de profiter sur terre sans mesure a fait perdre toutes les joies et les profits. Mais heureusement qu’il y a la téchouva et le moussar pour réussir à nouveau. Il faut à tout prix arrêter les fautes sans plus attendre et étudier du moussar quotidiennement. Ainsi, le sourire apparaîtra sur tous les visages et nous mériterons de voir prochainement la venue du messie, amen.