Lorsque le rav de Tsanz Klauzenbourg était dans les camps de concentration, il proposa à quelques élèves qui se trouvaient avec lui, de préparer des Matsot pour Pessa’h.

Pour cela, ils "volèrent" des cuisines du camp de la farine. Ils cachèrent cette farine dans leur baraquement.

À leur grande peine, les nazis découvrirent ce trésor quelques jours avant Pessa’h. Baroukh Hachem, les "coupables" ne furent pas attrapés, mais le désespoir les frappa…

Le rav ne cessa de réconforter ses élèves en leur promettant qu’ils auraient, avec l’aide du Ciel, des Matsot pour la fête ! Les élèves ne savaient pas comment cela pourrait se passer, mais firent confiance à leur rav.

Nous étions quelques semaines avant la fin de la guerre, et les alliés bombardaient les sites allemands. Une usine de farine fut atteinte, et des prisonniers furent choisis pour déblayer les décombres.

La Providence, qui venait de faire ce premier miracle, réalisa le second : le rav et ses élèves furent choisis parmi ces détenus afin de déblayer l’usine de farine !

Ceci leur permit de ramener un peu de farine et de reconstituer le trésor. Puis, le soir venu, ils firent un petit feu (avec tous les risques qu’ils encouraient) pour y cuire les Matsot.

Enfin, le Séder arriva, et chacun put recevoir un Kazaït. Le rav récita par cœur la Haggada et ils mangèrent ces Matsot. Elles représentaient le pain de la liberté. Ils ne se sentaient pas esclaves, car leurs âmes étaient entièrement libres.

Précisons encore que le rav, non seulement, ne mangea pas de 'Hamets durant toute la fête, mais ne voulut même pas en profiter. Il refusa donc de le prendre pour l’échanger contre de l’eau ou des légumes. (Ce comportement ne pouvait être adopté que par le rav qui était à un niveau spirituel gigantesque !)