Rav ‘Haïm Kanievsky recommandait aux prêteurs d'argent de ne pas garder les actes d’emprunt qui n’ont pas été remboursés. « Il est écrit dans le Arizal que lorsqu’un homme quitte ce monde sans avoir remboursé ses dettes, non seulement il reviendra en Guilgoul (transmigration des âmes) dans ce monde-ci, mais même son créancier reviendra sur terre pour que l’emprunteur lui rembourse son dû. De ce fait, il est important de ne pas laisser au Gma’h (caisse de prêt d’argent) d’actes d’emprunts non remboursés », ainsi le Rav Kanievsky justifia ses propos...

Le Rav ‘Haïm Kanievsky a rapporté à ce sujet une histoire fascinante qui eut lieu avec le Arizal.

« Une fois, le Arizal fut invité chez un homme fortuné. Soudain, il exprima une requête bien étonnante : il demanda au maître de maison de visiter son écurie. Le riche homme retint sa stupéfaction et indiqua à son hôte comment se rendre vers ses écuries. Le Arizal observa attentivement de part et d’autre et pointa sur l’un des ânes. "Accepterais-tu de me donner cet âne ?", demanda-t-il au propriétaire de l’écurie.

"Vous voulez cet âne particulièrement ?", répliqua le riche fort surpris avant de refuser. "Je ne pourrai pas vous le remettre. Il est si travailleur que son efficacité équivaut à celle de plusieurs ânes à la fois et j’en tire énormément de bénéfices. "Le Arizal garda le silence et regagna le salon du notable. Ensuite, il lui demanda de lui exposer tous les actes de prêts dont il disposait. Le riche homme sortit une grande pile de contrats. "Celui-ci est l’acte du voisin juif. Celui-ci est l’acte d’untel, un notable de la ville voisine qui a récemment eu à faire face à des difficultés financières".

Le Arizal pointa alors du doigt un vieux papier : "À qui appartient cet acte ?", demanda-t-il à son hôte. "À un Juif qui est décédé depuis bien longtemps. Il n’y a plus de chance que cette somme d’argent me soit un jour restituée".

"Accepterais-tu de me donner cet acte en cadeau ?", demanda le Arizal. Le riche haussa les épaules et s’exclama : "Pourquoi pas ?"

Le Arizal prit alors ce papier et le déchira en morceaux. "À présent, va prendre des nouvelles de ton âne". C’est ce que fit le propriétaire et il revint stupéfait." L’âne est mort. Je ne sais pas ce qu’il lui est arrivé. C’était celui qui se portait le mieux et il était le plus fort de tous les animaux qui sont en ma possession", s’exclama-t-il.

"Sache, lui dit le Arizal, en cet âne a été réincarnée l’âme de celui qui est décédé sans avoir pu te rembourser son prêt. Du ciel, il a été décidé que son âme revienne sur terre pour te rembourser sa dette. Maintenant que tu lui as pardonné, son âme en souffrance a retrouvé la paix et est remontée dans les cieux". »

Le Rav Kanievsky conclut cette histoire qui met en relief le devoir d’être vigilant sur le vol et l’importance de ne pas laisser d’actes de prêts qui n’ont pas été remboursés...