À travers des mots de Pirké Avot et une histoire du 'Hafets 'Haïm, ce cours montre l'importance de la patience, qui permet d'analyser en détail une situation, au lieu de s'empresser d'émettre un jugement. 

Un jour, le 'Hafets 'Haïm proposa à l'un de ses élèves de lui apprendre le métier de Dayan (juge rabbinique). L'élève était évidemment très heureux, et il commença à réviser quelques pages de Choul'han 'Aroukh.

Mais lorsqu'il arriva chez le 'Hafets 'Haïm en s'attendant à trouver sur la table de nombreux livres à étudier et connaître, il ne vit aucun livre.

Le 'Hafets 'Haïm lui demanda simplement de lui dire ce qu'il voyait dans telle étagère de sa bibliothèque.

L'élève répondit : "Je vois deux livres marrons".

Le 'Hafets 'Haïm lui demanda de regarder encore mieux les livres, pour les décrire avec plus de précision.

Il lui redemanda cela à plusieurs reprises, et petit à petit, l'élève ajouta plus de détails à sa description : il précisa que l'un des livres était plus fin que l'autre, que le premier livre parlait de tel sujet et le second livre de tel autre sujet...

Le 'Hafets 'Haïm félicita alors l'élève d'avoir si bien décrit ce qu'il voyait, et lui dit : "C'est ce que nous disent les Pirké Avot : 'Hévou métounim badin' (soyez patients dans le jugement). Lorsque nous jugeons, nous devons analyser la situation en détail, au lieu de tirer des conclusions hâtives. Car souvent, deux éléments (exemple : les deux livres sur l'étagère) semblent à première vue identiques, alors qu'ils sont en réalité très différents".

Les Pirké Avot ne s'adressent pas seulement aux Dayanim (juges rabbiniques). Ils s'adressent aussi à chacun d'entre nous.

Et si les mots "Hévou métounim badin" figurent au début d'eux, ce n'est pas par hasard, mais parce qu'ils sont particulièrement importants.

En effet, tout au long de nos journées, nous pouvons très souvent être tentés de juger et de condamner, alors que si nous avions suffisamment pris le temps d'analyser la situation, nous aurions compris qu'elle est en fait très différente de ce que nous pensions au départ.

Le Mikhtav Mééliahou fait remarquer que lorsque les Bné Israël ont remarqué que Moché Rabbénou tardait à revenir (qu'ils ont donc cru qu'il était mort, et qu'il fallait faire un Veau d'or pour le remplacer), seul Aharon s'est dit qu'ils s'étaient peut-être trompés dans le décompte des 40 jours au bout desquels Moché étaient censé revenir. Ceux qui ont participé à la faute du Veau d'or n'ont pas envisagé qu'ils pouvaient se tromper. Ils étaient tellement sûrs d'avoir raison dans leur analyse de la situation qu'ils ne l'ont pas analysée suffisamment. Et c'est leur précipitation et leur manque de réflexion qui les ont entraînés à fauter.

Dans la vie, avant d'être très énervé parce qu'on pense que telle personne a mal agi envers nous (et que si elle s'est comportée ainsi, elle est forcément en tort), prenons le temps de réfléchir davantage à la situation.

Essayons de voir l'image globale, au lieu de n'en voir qu'une partie. D'analyser la situation en détail, au lieu de se contenter d'une réflexion hâtive et superficielle.

Retranscription : Léa Marciano

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