Quel est le but de la Hakarat hatov et comment devient-on ingrat ?

Nos sages expliquent que celui qui est reconnaissant envers l’autre, décuple les forces de celui qui donne et l’encourage à donner davantage.

Rav ‘Haïm Chmouelevitch explique cette idée.

Au sujet de la mort de Moché, nos Sages enseignent que les Bné Israël disaient : « Nous ne laisserons pas partir Moché; cet homme qui nous a sorti d’Egypte, nous a ouvert la mer, nous a fait tomber la manne, nous a donné la Torah, nous ne le laisserons pas partir ! »

 

Hachem dit : « Je le prendrai en plein jour ! Que vienne tout celui qui a la capacité d’empêcher cela ! »

Comment peut-on empêcher quelqu’un de mourir ?

En fait, grâce à la reconnaissance qu’ils avaient envers lui, ils pouvaient empêcher Moché de mourir comme on voit qu’Eliahou Hanavi a fait revivre le fils de la veuve par la Hacarat Hatov qu’il avait envers elle.

De même, Rabbi Yéhouda Hanassi n’est mort que lorsque les ‘Hakhamim ont arrêté leurs Téfilot.

De plus, celui qui est reconnaissant envers l’autre reconnaît que l’autre l’aime, ainsi lui aussi va aimer son prochain.

La Hakarat Hatov développe l’amour du prochain.

Un amour qui n’est pas accompagné de reconnaissance mutuelle a peu de chance de se maintenir.

Un couple qui ne ressent pas ce sentiment l’un envers l’autre verra son amour s’éteindre doucement avec le temps et arriver parfois à de la haine.

Le plus grand exemple de reconnaissance d’un homme envers sa femme est Rabbi Akiva qui a dit à ses élèves, ce que j’ai et ce que vous avez, nous le devons à ma femme.

Combien doit être grande la reconnaissance d’un homme envers sa femme quand elle travaille pour lui permettre d’étudier la Torah, alors qu’elle n’en est pas obligée !

La Hakarat Hatov au sein d’un couple va renforcer leur amour comme on voit avec Avraham à qui les anges ont demandé où était Sarah.

En revanche, en diminuant le bien que l’autre fait, on devient ingrat.

L'ingrat renie qu’on a fait quelque chose pour lui et il en viendra certainement à renier Hachem.

L’ingratitude trouve son origine avec Adam Harichone qui dit que c’est la femme qui l’a fait fauter.

La raison principale qui pousse un homme à être ingrat est qu’il pense qu’il est le centre du monde et que tout lui est dû.

Toute notre Hakarat hatov repose sur la conviction qu’Hachem nous fait vivre, et en remerciement de cela nous devons Le servir.

Rav Povarski explique que notre reconnaissance doit être sans limite.

Une question se pose : Pourquoi Caïn a-t-il amené un sacrifice alors qu’il n’avait pas fauté ?

Car il se sentait redevable envers Hachem.

Pourtant, il n’amena pas les meilleurs fruits comme le fit Hével, son frère, avec le bétail, car il pensait que son obligation n’allait pas jusqu’à donner le meilleur de ce qu’il possédait. Aussi, son sacrifice ne fut pas accepté.

Il n’y a pas de demi-mesure dans le service d’Hachem.

Les Bné Israël ont reçu 2 bienfaits essentiels :

a) le plus important car il apporte la perfection spirituelle est le don de la Torah

b) la satisfaction matérielle concrétisée par la sortie d’Egypte.

En remerciement de ces 2 bienfaits, Hachem ordonna qu’on offre tous les jours 2 sacrifices, un mouton le matin en souvenir du don de la Torah sur le Mont Sinaï qui a eu lieu le matin et un mouton l’après-midi en souvenir du sacrifice de Pessah qu’ont apporté les Bné Israël l’après-midi.

Puisqu’ensuite Hachem leur a donné la manne, il devait amener avec chaque sacrifice quotidien une offrande de farine. Hachem demanda que chaque offrande soit accompagnée d’huile pour rappeler le fait qu’Israël a été élevé au-dessus des nations par la sortie d’Egypte et le don de la Torah, l’huile étant un aliment important comme l’enseignent nos Sages.