Le Rav Yé’hiel Meir Tsouker raconte qu’un juif habitant le sud d’Israël, un homme simple qui avait autrefois eu besoin de conseils avisés, avait demandé à un Avrekh où il pourrait prendre une bénédiction, et ce dernier lui conseilla de se rendre chez le Rav Steinman zatsal, ce qu'il fit. Depuis lors, pour chaque question et bénédiction, il se rendait à Bné Brak pour voir le Rav.

Cet homme avait plusieurs magasins et lorsqu'un centre commercial ouvrit, il y acheta un grand magasin où il plaça ses marchandises. Un jour, un de ses voisins s’approcha de lui et lui dit que, comme il arrive que des marchandises disparaissent des magasins et que, parfois, des incendies se déclarent, il vaudrait mieux qu’il lui verse un salaire mensuel pour qu’il veille à ce que tout se passe bien pour lui.

Dans son innocence, notre homme ne comprit pas le message et y répondit par la négative. Après quelque temps, il comprit que cet homme faisait partie d'un groupe criminel exigeant le parrainage des commerçants du centre commercial. Comme il refusait de payer, l’homme commença à l’importuner par toutes sortes de moyens, dont des poursuites judiciaires.

Comme à son habitude, le Juif se rendit chez Rav Steinman qui lui demanda : « Que fais-tu toute la journée ? », ce à quoi il répondit qu'il était affairé à son commerce. « Et le soir ? », demanda le Rav. « J'étudie avec un Avrekh dans un Collel », répondit-il.

« Si c'est le cas, dit le Rav, voyage en Amérique pendant une semaine et ramasse de l'argent pour le Collel. »

L’homme sortit de chez le Rav sans comprendre. C’était quelqu’un de simple, quel rapport entre lui et une collecte d’argent pour un Collel ? Il ne comprenait pas non plus en quoi tout cela était lié à son problème juridique.

Il retourna à Ashdod et décida en chemin que si c'était ce qu’avait dit le Rav, il le ferait. Tout en réfléchissant, il se souvint qu'il avait des amis en Amérique qui avaient de l’argent et décida de les contacter. Il voyagea donc, tout en se munissant d’une lettre du Roch Collel qui affirmait qu'il le représentait. Malheureusement, il ne rapporta pas grand-chose avec lui et rentra en Israël assez déçu.

Peu de temps après, il reçut de nouveau une convocation au tribunal. Cette fois, la poursuite judiciaire était dirigée par un avocat réputé, et pour pouvoir se défendre et engager un avocat concurrent, il devait faire ses adieux à son plan d'épargne…

Le jour du procès arriva. L'avocat lui avait préparé un lourd dossier ; en effet, il affirmait que notre homme s’était comporté de manière violente envers les marchands, les extorquait financièrement, et avait même amené des témoins avec lui qui témoignaient que, tel jour, il avait levé la main et avait attaqué violemment d'autres marchands dans le centre commercial.

Lorsqu'il entendit la date que les témoins avaient cité, le Juif dit au juge qu'il était possible de vérifier les ordinateurs du ministère de l'Intérieur pour voir que, durant cette semaine, il n'était même pas en Israël, mais en Amérique. Cela fut donc contrôlé et les témoins furent déclarés comme mensongers. Bien évidemment, il sortit innocent de cette affaire, tandis que l’autre partie fut condamnée à une très lourde amende pour extorsion frauduleuse et pour avoir amené de faux témoins.

Telle est l’importance de la Emounat ‘Hakhamim, d’avoir confiance en nos Sages, qui ont une vision des choses bien plus grande que la nôtre...