« Grande est la Téchouva, car elle permet à celui qui s’est éloigné d’arriver jusqu’auprès d’Hachem… Hier, le fauteur était détestable aux yeux de D.ieu, il était repoussant, détestable, abominable. Aujourd’hui, il s’est repenti et le voici chéri, choyé, intime et digne d’affection. » Maïmonide – Lois du repentir 

L’homme est appelé Méhalekh, « celui qui se meut. » Durant toute sa vie, l’individu est en constant mouvement. Il bouge et se transforme. Il passe de la petite enfance, à l’adolescence, puis à l’âge adulte. Chacune de ces phases porte en elle son lot de défis. La question est pour quoi ? Quel est donc le secret de cette évolution permanente? À sa naissance, un jeune taureau est déjà complet, il s’appelle un taureau. Un être humain quant à lui, ne naît pas Homme, il le devient. 

Le Maharal écrit dans son ouvrage Tiférèt Israël que l’homme/Adam est né pour travailler. La réalisation de son potentiel spirituel est l’essentiel du travail de l’homme. Il doit faire germer l’âme divine qu’il contient. C’est pour cela qu’il se nomme « Adam » comme la terre d’où il fut créé. La vie de l’homme est un constant passage du potentiel au réel. Ce processus n’est ni plus ni moins qu’un cheminement vers Hachem. Il repose sur le libre arbitre et l’homme est l’unique garant de ce dévoilement. Cela dit, la voie de la réalisation est parsemée d’obstacles plus terrifiants les uns que les autres. L’homme est prompt à la chute et à l’éloignement de son Créateur. Lorsque l’homme faute, il se détourne d’Hachem et de lui-même. Mais il y a bien pire que la faute : le désespoir. Certes la faute est un affront qui laisse des traces profondes, mais lorsque s’ajoute le désespoir, la fin est inéluctable.

Le Rav de Wolozhin disait : « Même une personne qui faute durant toute sa vie, elle peut quand même être considérée comme un Tsadik, tant qu’elle n’abandonne jamais et qu’elle continue à se battre pour vaincre son Yétser Hara'. »

Il faut se battre de toutes ses forces et avoir foi en la miséricorde d’Hachem. Il faut donc croire au repentir. Rabbi Yéhouda Hanassi enseigne : « Grande est la Téchouva car la moindre pensée de repentir qui tremblote dans le cœur de l’homme monte immédiatement devant le trône céleste. Et cela est vrai, quelle que soit la culpabilité du pénitent. »

Nos Sages enseignent dans la Psikta Rabbati : « Hachem nous dit : "Ne craignez rien ! Vos fautes, dussent-elles arriver jusqu’aux pieds de Mon trône céleste, Je vous pardonnerai, pourvu que vous vous repentiez !" »

Tout au long de la journée, chaque jour, la droite de Hachem est tendue pour soutenir et accueillir ceux qui désirent se repentir. Hachem proclame : « Repentez-vous, fils de l’homme ! » (Téhilim 90, 3).

Le roi Ménaché, roi de Yéhouda, un descendant du roi David, fut l’un des pécheurs les plus impies et le plus sanguinaires de tous les temps (traité Sanhédrin 103b ; Yébamot 49b).

Il hérita de son père (‘Hizkiyahou), d’une nation à l’apogée de la piété et de l’érudition. Mais durant les 22 ans de son règne, il s’employa à détourner du bon chemin le peuple juif, et à l’entraîner à l’idolâtrie. Il a commis de nombreuses violences et fait nombre de victimes innocentes, comme la mort de son grand-père le prophète Yéchayahou, exécuté par son propre glaive. Finalement, Ménaché fut capturé par l’envahisseur babylonien et condamné à être brûlé vif. Tandis que les flammes le léchaient, il se tourna désespérément vers le D.ieu de ses ancêtres. Le Talmud de Jérusalem (Sanhédrin 10,9) rapporte que lorsque Ménaché pria vers Hachem, à ce moment les anges de service verrouillèrent toutes les portes du Ciel pour en interdire l’accès aux suppliques de celui qui avait installé une idole dans le Saint des Saints.

Mais Hachem découpa une ouverture dans le bas de Son Trône pour laisser passer sa prière, exprimant ainsi que quoi qu’un Juif ait pu faire dans sa vie, il lui est toujours possible de faire Téchouva, et Hachem attend cela !