Parmi les multiples innovations qu’a apportées Torah-Box depuis sa création, on relèvera son souci de faire découvrir de nouveaux talents à la communauté et de lancer de jeunes (et moins jeunes) érudits afin qu’ils partagent leurs connaissances et leur expérience avec un public assoiffé de Torah. C’est ainsi que des Rabbanim discrets et pratiquement inconnus se sont avérés être de brillants “transmetteurs” du judaïsme, très appréciés par les internautes. Torah-Box a su encourager ces jeunes Avrékhim, leur donnant un espace pour exprimer, avec leurs aptitudes personnelles, les différents prismes du judaïsme.

Il ne faut surtout pas négliger cette recherche, car le Klal Israël a besoin de personnes talentueuses afin de faire connaître la richesse de son patrimoine. On se trouve dans une situation absurde, où d'un coté beaucoup de Juifs auxquels l’Eternel a octroyé des dons extraordinaires, vont les exprimer chez les non-juifs (la liste est longue...), et les autres, qui connaissent leurs racines, se trouvent “cachés” au Beth Hamidrach et en fait perdus pour la diffusion du judaïsme à leurs frères.

D’aucuns peuvent s’étonner et même s’indigner de ces propos en rétorquant : “Talents ?! Les qualités uniques qui sont indispensables pour un Rav sont celles de la piété et de la vérité, tout le reste n’est qu’artifice et futilité”.

Ces mêmes arguments avaient été ramenés au ‘Hazon Ich à propos du Rav Schwadron, le fameux Maguid de Jérusalem, qui utilisait avec brio la plaisanterie et la comédie lors de ses discours, et jouait de ses dons d’orateur pour rassembler des foules lors de ses conférences. Le Maître de la génération avait alors répliqué aux détracteurs que si à l’époque de la Haskala (le mouvement d’émancipation) s’étaient trouvés des Rabbanim comme le Rav Shwadron, on aurait pu éviter les ravages que ce mouvement avait causés.

Indépendamment de ces considérations, le fait de se connaître est en soi très bénéfique : nous possédons tous un potentiel qui n’attend qu’à trouver son expression, et la réticence dans ce domaine empêche l’épanouissement de notre être. Cela fait partie du rôle des parents (et du corps enseignant) de cerner les capacités de leur progéniture afin de les diriger là ou leurs affinités vont pouvoir s’exprimer. La Torah nous rapporte que Ya’akov pressentit, avant sa mort, qu’il devait bénir ses enfants et l’on voit dans les versets que les bénédictions données à ses fils révèlent une aptitude propre à chaque tribu qui déterminera leur futur rôle dans l’Histoire.

Ce sujet nous amène à ouvrir une lucarne sur un problème brûlant concernant la communauté juive francophone : le manque de cadres toraniques et d’érudits pour répondre aux besoins de ce public qui compte plusieurs centaines de milliers de personnes. Les besoins sont très divers : enseignants, connaisseurs de la Loi, orateurs, écrivains, conseillers conjugaux et d’éducation , soutien moral et religieux, formateurs de Ba’alé Téchouva, organisation de cours/séminaires/Chabbatot pleins, etc.

Le Rav Wolbe avait l’habitude de répéter au nom du Rav Moché Feinstein que tout étudiant en Torah doit donner un dixième de son temps pour les autres (comme on donne un dixième de ses revenus à la Tsédaka). Aujourd’hui, avec la technologie actuelle et les moyens de communication, on peut tout à fait apporter son savoir de l’autre côté du monde, sans se déplacer. Ne serait-ce qu’étudier par téléphone une demi-heure en soirée avec un Juif qui cherche à se renforcer est extraordinaire.

N’oublions pas non plus les paroles de nos Sages qui nous enseignent que le besoin de la vache à donner de son lait est supérieur à celui du petit veau qui le réclame.

A bon entendeur,