Après le 7 Octobre 2023, on a assisté à une explosion d’antisémitisme un peu partout dans le monde, à l’image d’un volcan qui se réveille subitement. Si l’on pouvait encore s’attendre à de telles réactions chez les Nations, il est étonnant d’entendre que certains Juifs, particulièrement aux États-Unis, s’associent aux manifestations tapageuses anti-israéliennes, qui dans la lancée se transforment en actions antisémites. Mais ce qui est le plus surprenant, ce sont ces Israéliens vivant en terre sainte, qui choquent l’opinion publique par leurs propos scandaleux.

C’est ainsi qu’Amos Schocken, éditeur du journal d’extrême gauche Haaretz, a déclaré dans un colloque à Londres que “les membres du ‘Hamas sont des combattants de la liberté (...), par son action militaire, Israël risque de provoquer une seconde Nakba”. Dr Raz Segall, maître-conférencier spécialiste de la Shoah, a écrit dans un article paru récemment “qu’Israël opère un génocide à Gaza”. ‘Amiram Goldblum, Professeur de chimie à l’Université hébraïque, appelle à “juger dans les moindres délais le chef d’État Netanyahou, nécessité encore plus importante que celle de Nicolae Ceausescu” (condamné à mort et fusillé après un procès expéditif) ! 

Ces individus habitent pourtant le pays et sont censés connaître objectivement le ‘Hamas et la cruauté de ce groupe terroriste, même vis-à-vis des Gazaouis. Quand on sait en plus que des centaines de soldats courageux ont payé de leur vie pour défendre le pays et que des dizaines de milliers d’Israéliens ont dû quitter leur demeure à cause des missiles, on se serait attendu à ce que tous se montrent solidaires ! Il est difficile de comprendre comment on peut arriver à un tel niveau de dénigrement de son peuple, de son pays, et en réalité de soi-même. 

L’explication de ce phénomène se trouve dans notre Paracha de Toledot. On y relate que notre patriarche Ya’akov est né avec un frère jumeau, ‘Essav, qui s’avère être tout son opposé : lui, homme spirituel, n’aspirant qu’à apprendre de son père la sagesse et la Émouna, voit grandir à ses côtés un frère qui méprise ces valeurs et ne cherche qu’à assouvir ses passions. Tout au long de sa vie, ce dernier cherchera à nuire à son jumeau, voire même à le tuer. Ya’akov, pour sa part, redoutera ‘Essav et s’appliquera à s’en protéger, tout en essayant de défendre ses intérêts. Il est important de comprendre cet antagonisme sans répit, puisque “les actes de nos Patriarches constituent une référence pour leur descendance.” (Tan’houma 9).

En réalité, ‘Essav représente le mal, le Yétser Hara’, qui cherche à nous faire trébucher vers la faute et nous détruire. Il nous accompagne tout au long de notre existence, tel un frère jumeau. Pour parvenir à vaincre ce mauvais penchant, D.ieu nous a octroyé une étincelle divine qui, elle, n’aspire qu’à s’élever vers le Créateur, à l’image de Ya’akov. En fait, ces deux forces sont en nous et sont constamment rivales. Mais l’âme ne permettra pas à celui qui voudrait s’éloigner totalement du Judaïsme de calmer sa conscience. Il aura beau chercher à l’étouffer, il n’y arrivera pas, de la même manière que l’on ne peut pas se débarrasser de son ombre. Ce que l’on observe aujourd’hui, chez ces Israéliens qui expriment leur opposition et leur dédain à tout ce qui a trait aux Juifs ou Israël, est en vérité l’expression de leur lutte intérieure contre le Juif - le Ya’akov - qui est en eux, une forme de haine de soi-même. 

Cette explication nous permet de comprendre le paradoxe de ces personnes, mais ne justifie en rien leur attitude, car il y a des limites qu'il est interdit de franchir !