Les destins d’un homme et d’une femme sont liés comme une seule entité avant même leur venue au monde, au moment où Hachem définit le rôle commun qu’ils auront à remplir dans leur vie.

Ceci explique pourquoi il serait irrationnel qu’ils se fâchent l’un contre l’autre lorsqu’ils ont à affronter des épreuves ou des difficultés.

Il est stupide que la femme s’irrite du destin défavorable de son mari, qui la met dans une situation financière précaire, ou que le mari rende responsable son épouse de la pauvreté qui règne dans leur foyer. Ils sont unis comme un seul corps, ils ont reçu les mêmes éléments et le même rôle à jouer.

Celui qui gère son existence avec cette conception se garantit une vie plus sereine. Il ne jettera jamais de regard envieux sur le voisin fortuné qui a acheté une nouvelle voiture pour remplacer la précédente déjà ‘ancienne’, qui stationne inutilement dans le garage de sa villa…

Et elle, elle ne regardera pas jalousement sa voisine, dont les enfants sont les plus réussis et les plus beaux du quartier… Tous deux savent très bien que les moyens dont Hachem les a dotés pour le servir sont différents. L’envie ou la jalousie n’ont pas leur place, car les instruments attribués aux autres ne peuvent leur convenir pour remplir leur rôle dans ce monde.

« Qui est riche ? – celui qui est heureux de son sort », ont dit nos Sages (Avot 4, 1) et celui qui ne se contente pas de sa part et convoite celle de l’autre est susceptible d’être puni comme le rapporte le Talmud (Traité Sota 9b) : « Celui qui jette les yeux sur ce qui ne lui appartient pas, ce qu’il demandera ne lui sera pas accordé, et ce qu’il possède lui sera retiré ».

C’est juste, il est impossible de lui attribuer ce qu’il réclame – car il n’y a pas de raison de lui donner des choses qui n’ont pas de rapport avec son rôle dans ce monde, et non seulement cela, mais ce qu’il possède lui sera également retiré, parce qu’il ne comprend pas son rôle et ne remercie ni ne prie pour conserver ce qu’il possède.

 

Un âne et un chien, qui servaient fidèlement leur maître depuis des années, étaient couchés dans la cour de sa maison. C’était un jour où le soleil tapait sans pitié. L’âne poussa un profond soupir et s’adressa au chien :

« Dis-moi, mon ami, pourquoi est-ce toujours à moi de porter des charges si lourdes qui me brisent le dos, alors que toi tu ne fais que t’amuser avec notre maître et qu’il est toujours heureux de te voir ? »

« Mon pauvre » - compatit le chien, et après un court instant de réflexion, il essaya de le conseiller : « Que penserais-tu de faire comme moi ? Quand notre maitre arrive, cours vers lui, lèche-lui la main et ensuite, lève tes pattes sur ses épaules. Qui sait, peut-être qu’après cela, il te libèrera de ta charge, comme moi ? »

« C’est là tout le secret ? », l’âne fut enchanté de la proposition et à partir de cet instant, il s’entraina sans répit à son nouveau rôle. Le lécher et le caresser avec la patte… comme c’était facile !

Quelques heures plus tard, on entendit le portail grincer. Le maître arrivait – un frisson d’émotion parcourut l’âne. Il se précipita vers lui et se mit à le lécher, du mieux qu’un âne pouvait le faire.

La réaction ne fut pas du tout celle escomptée… Le maître s’énerva et le frappa durement de son bâton.

Brisé, l’âne retourna à sa place et parvint avec peine à se tourner vers le chien.

« Toi et tes conseils perfides… », grommela-t-il péniblement entre ses dents, tout en les comptant et les recomptant pour vérifier combien il lui en manquait.

« Qu’y puis-je si tu lèches comme un âne ? » répondit sereinement le chien en agitant sa tête en sa direction.

 

Ainsi, un âne ne peut remplir le rôle d’un chien, même s’il en a très envie, car chaque créature a un rôle qui lui est propre.

Celui qui convoite d’autres rôles que le sien et pense pouvoir les assumer au mieux, ne pourra estimer avec justesse si cette mission correspond à ses aptitudes. Il y a de fortes chances qu’il est voué à l’échec en voulant les accomplir. Il est préférable que quelqu’un remplisse parfaitement son rôle, même s’il n’a que des moyens limités et doit fournir beaucoup d’efforts, plutôt que de posséder un grand potentiel et ne pas l’exploiter.  

Chaque femme qui se réjouira de son sort et sera heureuse des possibilités qu’Hachem lui a transmises, méritera que le bonheur et la sérénité règnent dans son foyer.

Si tu es convaincue que ce que tu as reçu correspond le mieux à tes capacités et à ta mission et que tu es heureuse de ton sort, tu réussiras à reconnaître les bienfaits qu’Hachem te prodigue et ils seront pour toi la clé de la réussite.


Extrait du futur livre "Une Vie de femme, près d'Hachem", aux Editions Torah-Box