Si l’Univers, dans son extraordinaire complexité, permet à l’homme de savoir qu’il est l’œuvre d’un Créateur de génie, il n’en dit pas plus sur l’identité de ce Créateur. 

Qui est-Il ? Quelle est Sa volonté ? Pourquoi a-t-Il créé Son œuvre ? 

Toutes ces questions restent sans réponse pour ceux qui chercheraient à découvrir l’identité du Maître d’art depuis son œuvre. Cependant, le Créateur ne laissa pas sa création dans l’ignorance, et Il lui offrit un manuscrit dans lequel Il se présenta : la Torah.

Dans ce texte qui vise à exprimer Sa volonté, le Créateur y inséra toutes sortes de mentions le concernant. Quels sont ses attributs ? Quelle est la nature de ses actions ? Ses usages ?

Il est à noter que lorsque nous parlons des attributs divins, il ne s’agit aucunement de parler de l’essence de D.ieu dont il nous est impossible de savoir quoi que ce soit. Notre discernement humain est limité au domaine de nos expériences connues et aux analogies dont nous pouvons user afin de rapprocher des choses plus abstraites pour en comprendre les axiomes. Mais, concernant D.ieu, qui n’a ni forme ni silhouette, comme le dit le Rambam dans ses treize articles de foi, toute tentative serait spéculative et interdite. 

C’est pour cela que, lorsque nous parlons de ce que nous savons de D.ieu, nous parlons des attributs par lesquels Il a choisi de se révéler à Ses prophètes, et non pas de la quintessence de son Être. (Khouzari chapitre 3). C’est d’ailleurs pour cela que le Talmud emploie souvent l’expression suivante lorsqu’il s’agit de faire appel à un attribut de D.ieu « Qu’une volonté soit devant Toi… » Devant Lui mais pas émanant de Lui.

Pour nous, apprendre ce qui nous est donné de savoir sur D.ieu est essentiel, surtout lorsque la Torah nous dit que nous avons le commandement « de Lui ressembler » et de nous attacher à Lui.  

Ce que nous révèle D.ieu sur Ses attributs et Sa conduite par le biais de Sa Torah

Le Talmud, dans Chabbath (page 55), nous dit « Rabbi ‘Hanania dit : Le sceau du Saint Béni Soit-Il est Vérité » 

C’est pour cela que D.ieu nous donne comme consigne « Fuis la parole de mensonge » (Exode 23, 7)

Au point où Rabbi Yirmiya bar Aba affirme, dans Sota et Sanhédrin (pages 42 et 103), que les menteurs ne recevront pas l’éclat de la présence divine comme il est dit dans les Psaumes (101, 7) « Mais tout celui qui agit avec fourberie ne séjournera dans Ma maison ; celui qui débite des mensonges ne subsistera pas devant Mes yeux » 

D.ieu nous dévoile donc qu’Il n’aime pas le mensonge.

D.ieu nous apprend également qu’Il aime la paix. 

Le Talmud, dans Chabbath (page 10), nous apprend que l’un des Noms de D.ieu est « Chalom » comme il est dit (Choftim 6, 24) « Gédéon bâtit là au Seigneur un autel, qu’il appela Ado-naï Chalom »

La Michna, dans Ouktsin (3, 12), affirme même « Rabbi Chimon ben Halafta dit : « Le Saint Béni Soit-Il n’a pas trouvé de meilleur récipient à la bénédiction que le Chalom (la paix) comme il est dit dans Psaumes (29, 11) « Que l’Eternel donne la force à son peuple ! Que l’Eternel bénisse son peuple par la paix ! »

Donc, nous avons d’un côté la vérité, de l’autre la paix. Lequel de ces deux attributs D.ieu “préfère”-t-Il ?

Vérifions.

Genèse, chapitre 18. Avraham accueille chez lui trois voyageurs de passage, qui se révéleront être les anges Mikhael, Gavriel et Refael (Baba Métsia page 86). L’un d’eux – Mikhael - avait pour mission d’annoncer à Sarah la prochaine naissance d’un fils. Il lui dit : « Certes, je reviendrai à toi à pareille époque et voici, un fils sera né à Sara, ton épouse ».

A l’entente de cette nouvelle, Sarah ne put s’empêcher de répondre : « Sarah rit en elle-même, disant : "Flétrie par l'âge, ce bonheur me serait réservé ! Et mon époux est un vieillard ! »

La réplique n’échappa pas à D.ieu qui la releva en disant à Avraham « Le Seigneur dit à Avraham : "Pourquoi Sarah a-t-elle ri, disant : ’Eh quoi! En vérité, j'enfanterai, âgée que je suis ! »

Avez-vous remarqué la différence entre les paroles de Sarah et celles rapportées par D.ieu à Avraham ? D.ieu à modifié la vérité pour la paix dans le couple des Patriarches… (Baba Métsia page 87) D.ieu nous révèle ainsi la hiérarchie de ses valeurs – la paix avant la vérité.

Lorsque D.ieu rend visite aux malades

Dans la même section, la Torah nous apprend un autre des attributs de D.ieu.

Genèse, chapitre 17, 26. Le verset dit « C'est en ce même jour que fut circoncis Avraham » puis, deux versets plus loin, la Torah écrit : « L'Éternel se révéla à lui dans les plaines de Mamré, tandis qu'il était assis à l'entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour ». 

Concours de circonstance ? Absolument pas. 

Le Talmud nous apprend que D.ieu rendit visite à Avraham le troisième jour de sa circoncision, d’où l’on déduit que l’un des attributs du Saint, béni Soit-Il, est de rendre visite aux malades. (Sota page 14)

Plus encore, la Torah nous apprend que lorsque Yaacov convoqua ses enfants pour les bénir avant d’aller rejoindre les siens « il se prosterna à la tête du lit » (Genèse 47, 31). La Guémara, dans Nédarim (page 40), nous révèle qu’en réalité, le Patriarche se prosterna à la Chékhina (la présence divine) car comme la Guémara le dit « La présence divine se trouve au-dessus de la tête d’un malade. » 

D.ieu ne rend donc pas seulement visite aux malades, Il les soutient tout au long de leur maladie.

Lorsque D.ieu protège la veuve et l’orphelin

Parmi les attributs de D.ieu, il y en a que nous n’avons pas besoin de déduire de Sa conduite car ils sont explicites. « Dans sa sainte résidence, D.ieu est le père des orphelins, le défenseur des veuves » (Psaumes 68, 6) ou encore « N'humiliez jamais la veuve ni l'orphelin. Si tu l'humiliais, sache que, quand sa plainte s'élèvera vers moi, assurément j'entendrai cette plainte et mon courroux s'enflammera… » (Exode 22:21-23).

 D.ieu est tout aussi protecteur des démunis, lorsqu’Il dit quelques versets plus tard « Si tu prêtes de l'argent à quelqu'un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi  Si tu saisis, comme gage, le manteau de ton prochain, au soleil couchant tu devras le lui rendre. Car c'est là sa seule couverture, c'est le vêtement de son corps, comment abritera-t-il son sommeil ? Or, s'il se plaint à moi, je l'écouterai, car je suis compatissant. »

Il y a encore beaucoup d’attributs de D.ieu que la Torah nous fait connaître à travers ses enseignements. Chacun d’entre eux nous renseigne un peu plus sur l’identité de notre Père et suscite en nous un sentiment d’attachement vis-à-vis de Lui. Ce n’est que grâce à Sa Torah que nous pouvons un peu plus comprendre les attributs de notre Créateur et nous lier à Lui avec ce sentiment d’intimité qu’un fils peut avoir vis-à-vis de son Père. Puisse-t-on étudier la Torah dans le but de découvrir son Auteur…