Nous avons déjà abordé la Mitsva de ne pas rester indifférent devant le sang de notre prochain. Ceci nous enseigne que nous ne pouvons pas rester les bras croisés lorsque notre prochain endure une difficulté, nous devons au contraire faire tout notre possible pour l’aider. La Torah ne limite pas notre préoccupation pour notre prochain à son bien-être matériel ou financier. Elle nous oblige également à développer un sens de la responsabilité lié à ses biens. Une Mitsva liée à cette idée est celle d’Hachavat Avéda, que l’on traduit approximativement par : « restituer des objets perdus ». Il arrive fréquemment de voir divers objets au sol (ou ailleurs) qui indiquent clairement que l’objet a été égaré par son propriétaire. Dans les semaines à venir, nous allons aborder les nombreuses lois liées à cette Mitsva.

La Torah nous ordonne de tenter de restituer un animal ou un objet perdu. « Tu ne dois pas voir le bœuf ou la brebis de ton frère égarés et te dérober à eux, tu es tenu de les ramener à ton frère. »[1]

D’un point de vue philosophique, cette Mitsva constitue un excellent exemple de ce que la Torah nous demande : ne pas nous voiler la face en évitant de voir les besoins de notre prochain. Un principe fondamental du judaïsme est l’idée que nous devons adopter une attitude proactive dans tous les aspects de la vie. Nous devons éviter le « syndrome de l‘autruche ». De quoi s’agit-il ? Un aspect intéressant de cet immense oiseau est sa réaction au danger. Lorsqu’il voit un prédateur approcher, l’autruche enfouit sa tête au sol : c’est une sorte de technique de dissimulation, mais elle symbolise l’attitude d’éviter des situations difficiles ou inconfortables.

Ce mode de conduite peut être aisément transposé à l’être humain. Un bon exemple en est notre attitude aux objets perdus. Lorsqu’un homme emprunte la route pour se rendre à son travail, il peut remarquer ce qui lui semble un objet perdu. Très probablement, son inclination naturelle est de « faire l’autruche » au sens figuré et de poursuivre son chemin, pour contourner la difficulté de tenter de restituer l’objet à son propriétaire légitime. Cette attitude est étrangère à la vision de la Torah. Nous devons plutôt surmonter notre désir naturel de confort et assumer la responsabilité des besoins de notre prochain. Nous allons apprendre qu’il existe de nombreux scénarios dans lesquels on n’est pas obligé de tenter de restituer l’objet, mais la leçon principale à retenir ici est de ne pas éviter d’évaluer la situation donnée et de déterminer si nous sommes tenus de restituer l’objet ou non.


[1] Ki Tétsé, 22:1-3.