Nos sages nous enseignent (Sanhédrin) : « Tout Israël a une part dans le monde futur. » En d’autres termes, chacun de nous a une part au succès. D.ieu nous a créés afin que nous nous délections de sa présence et jouissions de sa lumière. Il nous a créés pour “Kiffer” ! Mais attention ! D.ieu veut pour nous un véritable “Kiff”. Il nous propose un “Kiff” éternel et sans limite qui réjouira notre âme. Ce “Kiff”, c’est celui du monde futur. D.ieu a également voulu que nous soyons les maîtres de notre bonheur. Il nous a donc placés dans ce monde afin que nous gagnions notre part dans le monde futur. Le monde futur est en effet le couronnement d’une vie. C’est le véritable succès d’une vie juive. Nos sages nous enseignent ainsi qu’il n’y a pas de place pour le désespoir ou la médiocrité. Nous avons tous une part dans le monde futur. Il nous appartient d’en faire quelque chose de grandiose. On a tous une part dans le monde futur : un terrain vierge immense ... mais ce qu'il y aura, cela dépend de nous à chaque instant. Il faut pour cela travailler dans ce monde. Comment ?

Sarah ou la voie du succès 

Il est écrit (Berechit 23, 1) : « La vie de Sarah fut de cent vingt-sept ans ; telle fut la durée de sa vie. » Rachi explique que toutes les années de Sarah furent égales en bien. Certains diraient qu’elle a une vie bien remplie ou plutôt une vie remplie de bien. Pourtant, Sarah n’a pas eu une existence facile, loin de là. Elle s’est exilée avec son mari Abraham. Elle fut enlevée à deux reprises. Elle dut céder sa servante Hagar à Abraham en raison de sa stérilité. On lui annonça enfin le sacrifice de son fils unique. Selon certains commentaires, elle en mourut. La vie de Sarah fut manifestement une vie jonchée d’épreuves plus ardues les unes que les autres et pourtant Rachi nous dit que ses années d’existence furent égales en bien. Qu’est-ce que cela signifie exactement ?

La vie se compose de trois grandes périodes : l’enfance, l’âge adulte et la vieillesse. L’enfance est marquée par un optimisme insouciant et une joie de vivre. L’âge adulte est le temps des responsabilités et de la réalisation de projets de vie. La vieillesse apporte la sagesse, la compréhension, l’acceptation et un sens d’accomplissement. Si vous ne savez pas rire de la vie, c’est que vous ne savez pas puiser dans l’enfance. Lorsque vous persistez à commettre les mêmes erreurs, c’est que vous manquez la sagesse de la vieillesse. Et si vous ne prenez pas vos responsabilités pour réaliser vos rêves alors vous ratez vos vingt ans. Les années de Sarah étaient égales en bien. Sarah était mûre à sept ans comme à vingt. Elle était sage à vingt ans comme à cent ans. Elle riait de la vie à cent ans comme à sept ans. C’est la recette d’une vie heureuse et épanouie. Il faut savoir puiser dans chacune des étapes de l’existence. Il faut savoir garder un cœur d’enfant, être responsable comme un adulte et être sage comme un vieillard. Il y a autre chose que nous apprend Sarah, mais avant cela permettez-moi une petite histoire. 

Savoir saisir les opportunités   

On raconte qu’un jeune homme était extrêmement malheureux. Il n’avait pas d’argent. Il n’était pas marié et il se sentait misérable. Un jour, l’un de ses amis lui proposa de se rendre à un endroit où il pourrait demander à D.ieu de changer son Mazal. Il devait pour cela marcher trois jours dans le désert. Le jeune était si désespéré qu’il accepta sans hésitation. Il entreprit donc son périple dans le désert. Après un jour, il croisa un arbre près d’une source d’eau. Les racines de l’arbre ne parvenaient pas à la source et l’arbre le supplia de l’aider. Le jeune homme dit à l’arbre qu’il allait prier D.ieu afin qu’il change son Mazal. Il en profiterait pour Lui demander de l’aider. Le jour suivant, il rencontra une jeune femme. Elle lui dit qu’elle cherchait désespérément un mari. Le jeune lui dit qu’il prierait afin que D.ieu Lui donne un époux. Puis le jeune homme rencontra un lion qui mourrait de faim. Il lui dit alors qu’il prierait afin que D.ieu le nourrisse. Le jeune homme arriva enfin au terme de son voyage. Il pria D.ieu de toutes ses forces afin qu’Il change son Mazal et qu’Il aide l’arbre, la jeune femme et le lion. Il entendit alors une voix céleste qui lui dit que sa prière était agréée, mais qu’il devait saisir les opportunités qui s’offriraient à lui. Trois enveloppes tombèrent alors du ciel, l’une pour l’arbre, l’autre pour la jeune femme et la troisième pour le lion. Le jeune reprit la route le cœur rempli d’espoir. Il alla vers l’arbre et lui remit l’enveloppe. La lettre disait à l’arbre de trouver quelqu’un pour enlever le trésor qui empêche ses racines d’atteindre la source. L’arbre supplia le jeune homme, mais ce dernier lui répondit qu’il ne pouvait pas l’aider, car il allait à la rencontre de sa nouvelle chance. Le jeune homme continua son chemin jusqu’à la jeune femme. Il lui remit son enveloppe. La lettre disait qu’elle devait épouser le premier homme qu’elle rencontrerait. Elle supplia le jeune homme, mais ce dernier lui répondit qu’il ne pouvait pas l’épouser, car il allait vers sa nouvelle chance. Le jeune arriva chez le lion et lui remit son enveloppe. La lettre disait que si le jeune homme lui remet cette enveloppe alors que le lion le dévore. Ce jeune homme est trop stupide pour saisir les opportunités qu’on lui offre et il ne mérite pas de vivre. 

Nous sommes nombreux à attendre le changement de notre Mazal dans l’espoir d’une vie meilleure. On attend et on attend qu’un miracle se produise dans un avenir incertain. Notre attente imbécile nous fait rater les opportunités que D.ieu nous offre. Sarah a eu une vie pleine de bien, car elle a su tirer profit de chaque période de sa vie. Elle a saisi toutes les occasions de se réaliser et de construire son bonheur, son monde futur. Elle était à sept ans comme à vingt ans et à vingt ans comme à cent ans. D.ieu veut notre réussite. Il parsème notre existence d’opportunités afin que nous nous réalisions. La voie du succès est de savoir les saisir. 

 

Concluons avec les mots du roi Salomon (Kohélet 9, 10) : « Tout ce que tes propres moyens permettent à ta main de faire, fais-le. »