L’âme de l’homme a été conçue à l’image de D.ieu, comme dit le verset : « D.ieu dit “faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance…” » (Genèse 1, 26).

D’essence immatérielle, son existence ne dépend pas du corps. Ainsi, lorsque celui-ci se dégrade, l’âme, elle, reste inchangée.

Spirituelle, elle n’est pas non plus soumise aux contingences qui affectent la matière, elle est éternelle.

Enveloppée du corps, elle l’utilise pour s’exprimer dans une réalité physique dans laquelle elle est dissimulée afin d’accomplir la mission qui lui est assignée : se parfaire par le biais de la Torah et des Mitsvot afin d’être digne de la proximité de son Créateur. 

Lorsqu’une seule vie ne lui suffit pas à atteindre l’excellence escomptée, le Tout-Puissant, dans Son infinie bonté, octroie parfois à l’âme un autre voyage dans ce monde-ci afin qu’elle puisse acquérir les qualités qui lui font défaut. 

Parfois, l’âme est ramenée dans le monde pour réparer les erreurs commises lors de ses précédents voyages.

L’âme se réincarne alors pour poursuivre son voyage intemporel jusqu’à sa perfection.

Partie cachée de la Torah relevant des notions kabbalistiques, la Torah s’exprime sur le sujet au travers d’allusions.

Après qu’Abel ait été assassiné et que Seth naquit, le verset dit : « Parce que D.ieu m’a accordé (en hébreu : Shat li) une nouvelle postérité au lieu d’Abel, Caïn l’ayant tué ». Nos Sages nous enseignent que Seth était la réincarnation de Abel, comme en témoigne l’allusion dans le verset.

On retrouve la même idée dans le Lévirat (le Yiboum), la Mitsva qui consiste pour un homme à s’unir à la veuve de son défunt frère si celui-ci n’a pas eu d’enfants, pour perpétuer sa descendance. Nos Sages nous révèlent qu’il s’agit en fait de donner la possibilité à l’âme du défunt de revenir se réincarner grâce à cette union. 

Le Zohar nous dévoile que le livre de Jonas est la représentation de l’âme qui revient en réincarnation pour accomplir la mission qu’elle avait refusé d’effectuer dans sa vie antérieure.

C’est en l’an 1534, que naquit un des plus grands maîtres en kabbale, le Ari zal, originaire de Jérusalem. Ce géant de la Torah rendit accessibles les enseignements ésotériques les plus profonds, mis à l’écrit par son illustre élève, le Rav ‘Haïm Vital zal. Dans le « portique des réincarnations », il développe abondamment le sujet de la réincarnation de l’âme et ses raisons.

Les révélations scientifiques concernant la réincarnation

Si durant des années, le savoir concernant la réincarnation était l’héritage du peuple juif, aujourd’hui, au vu des investigations scientifiques, cela tend à être admis comme une vérité scientifique.

En effet, il existe de nombreux cas d’enfants en bas âge, partout dans le monde, qui affirment avoir vécu un certain nombre d’évènements dans une autre vie, donnant des détails extrêmement précis sur cette vie-là. Après enquête, ces faits se sont avérés être d’une étonnante exactitude.

C’est le cas par exemple de Sukla Sen Gupta, une petite fille originaire de Kampa (Bengale). Un dossier traité par le Pr. Ian Stevenson, psychiatre de notoriété internationale, qui fut le directeur de la Division sur les Études de la Personnalité (DOPS) et professeur du département de Psychiatrie à l’Université de Virginie. 

Vers l’âge d’un an et demi, la petite Sukla avait pris l’habitude de bercer une quille de bois qu’elle appelait Minu. Lorsque les parents lui demandèrent la raison de ce nom, l’enfant, qui savait à peine parler, déclara : « C’était ma fille… ».

Sukla raconta qu’« avant », elle vivait dans le village de Bhatpara avec son mari, son beau-père et ses deux oncles, Khetu et Karuna.

Le Pr. Stevenson découvrit qu’un certain Khetu habitait en effet à Bhatpara et que sa belle-sœur, prénommée Mana, était décédée quelques années plus tôt.

Le Pr. Stevenson déclara : « Pendant l’été 1959, Sukla et des membres de sa famille firent le trajet jusqu’à Bhatpara. Arrivée là, Sukla montra le chemin pour se rendre chez son prétendu ancien beau-père, Sri Amritalal Chakravrty. Elle était âgée de cinq ans. Elle reconnut et donna le nom exact d’un certain nombre d’objets, comme des saris [vêtements traditionnels indiens] ayant appartenu à la défunte Mana. Les témoins furent surtout impressionnés par les larmes de Sukla lorsqu’elle accueillit Minu et par l’attention et la tendresse qu’elle lui prodigua. »

Sukla désigna « son mari », Sri Haridhan Chakvarty parmi une assemblée de 40 personnes. Dans les mêmes conditions, elle identifia « sa belle-mère et ses beaux-frères ». 

Elle confirma que les plats préférés de « son époux » étaient les crevettes et les boulettes de viande. Elle révéla aussi qu’outre Minu, elle eut un autre enfant, qui mourut en bas âge ; ce qui s’avéra également exact, et encore d’autres détails que seul un membre à part entière de cette famille aurait pu connaître, comme le nom du perroquet qui s'enfuit un peu après la mort de Mana. 

Un autre cas dont s’est occupé le Pr. I. Stevenson est celui d’Imad Elawar, né le 21 décembre 1958 à Qornayel (Liban). Dès l’âge de deux ans, il évoque une vie antérieure au cours de laquelle il habitait à Khirby (à une quarantaine de kilomètres de Qornayel). Il disait s’appeler Ibrahim Bouhamzy. Il affirmait également que son épouse se prénommait Jamileh. Dans son ancienne vie, il aimait beaucoup chasser. Il possédait une voiture jaune. Il déclara qu’avant de mourir (le 18 septembre 1949) il avait du mal à marcher. Il mentionna également les prénoms de ses frères et cousins (Amin, Adil, Talil, Said, Toufic…).

Toutes les informations ont été vérifiées par le Pr Stevenson et se sont avérées exactes : Ibrahim Bouhamzy est décédé à l’âge de 25 ans de tuberculose. Cette dernière avait touché sa colonne vertébrale, ce qui affecta beaucoup, surtout les deux derniers mois de sa vie, sa capacité à marcher. C’est ce que déclara Haffez Bouhamzy, membre de la famille d’Ibrahim.

L’hypnose de régression

L’hypnose de régression ou le retour vers le passé par l’hypnose, a donné naissance à une révolution dans le monde parapsychologique. Processus hypnotique reconnu, elle renvoie le patient à son passé intérieur et le projette dans une vie antérieure. 

Au début sceptique, la communauté scientifique a enquêté sur des centaines de cas, vérifiant minutieusement les témoignages des personnes concernées, pour se rendre à l’évidence que de tels détails n’auraient pu être connus autrement que par les personnes les ayant vécus. Sans parler des patients qui se mettent à parler couramment des langues qu’ils ignoraient totalement avant leur entrée dans la salle d’hypnose.

En 1952, l’hypnotiseur américain Morey Bernstein plaça sous hypnose Virginia Tighe, née en 1923, et la fit régresser vers l’irlandaise Bridey Murphy. Outre les détails surprenants que Virginia fournit sur la vie de Bridey Murphy, tous avérés, elle parla lors de la séance d’hypnose un irlandais parfait alors qu’elle n’avait jamais mis les pieds en Irlande (Son livre « A la recherche de Bridey Murphy », Morey Bernstein).

L’histoire rendue célèbre des réincarnations successives de l’acteur Glenn Ford par le travail d’hypnose du Dr. Maurice Benjamin de Los Angeles parue dans World of mysteries (Vol. 11, p. 31-36) est assez marquante pour convaincre même les plus sceptiques. Tous les détails de cette célèbre histoire ont été vérifiés et rendus publics par la suite. 

La docteure Helen Wambach, psychologue clinicienne traditionnelle des années 60 et auteur du livre « Reliving Past Lives », a déclaré après dix années de travail acharné et des centaines de rapports publiés : « Je ne crois pas en la réincarnation – je la connais ! ».

L’autre facette de la réincarnation

La notion de la réincarnation apporte également une réponse prodigieuse à des questions parfois douloureuses ou incompréhensibles, comme la souffrance des justes, la réussite des impies, la maladie, les accidents, les handicaps en tout genre, etc.

Bien qu’on ne comprenne pas toujours pourquoi, il nous est donné de savoir que, parfois, les événements qui nous atteignent « sans raison » ne sont pas dénués d’un sens caché que Seul le Saint béni soit-Il connaît, pour octroyer à l’âme ce dont elle a besoin pour sa mission dans ce monde-ci.

Comme ce bébé, décédé quelques jours après sa circoncision, à propos de qui le Gaon de Vilna dira qu’il était la réincarnation de Abraham ben Abraham (Valentin Potocki - 1749), ce converti au Judaïsme mort pour la gloire d’Hachem, à qui il manquait la Mitsva de la circoncision en son temps (le huitième jour).

Certains kabbalistes ont par ailleurs révélé que certaines personnes qui étaient violentes dans une vie antérieure, avaient parfois elles-mêmes demandé à être amendées de la sorte, pour éviter de trébucher à nouveau dans les mêmes vices. 

Nous vivons avec une âme vieille de plusieurs vies, que nous devons amener à son salut à l’aide de la Torah et des Mitsvot ; le Saint béni soit-Il nous aide également à atteindre ce but en nous attribuant une multitude de paramètres, comme les événements que nous sommes amenés à vivre.

Il nous suffit d’avoir confiance en Lui, de savoir que tout est pour notre bien absolu, même si parfois nos sens semblent nous indiquer l’inverse.