« La vérité c’est que je n’ai jamais eu de lien avec la religion », nous raconte Moché. « J’ai grandi dans une famille où le seul signe de judaïsme était le Kiddouch du vendredi soir, après lequel nous prenions la voiture pour nous rendre chez des amis ou de la famille pour le repas. C’est ainsi que se déroulait ma vie durant toutes ces années, passant de classe en classe, réussissant bien mes études, grâce à D.ieu. »
Moché Yaron est modeste. Ses amis nous racontent qu’il était l’un des meilleurs étudiants de toute sa classe, et qu’il était connu pour ses capacités et ses bonnes notes obtenues les unes après les autres.
Les années ont passé, et Moché Yaron a atteint l’âge de 15 ans. « À 15 ans, j’ai décidé d’aller à Jérusalem avec quelques amis lors d’un week-end. J’habite à Tel-Aviv, et je ne connaissais à peine Jérusalem jusqu’à cet âge-là. Après avoir déjà séjourné à Eilat, et même en-dehors d’Israël lors de différents voyages, j’ai décidé de me rendre à Jérusalem avec mes amis. Nous nous sommes fait une liste de plusieurs endroits à visiter, parmi lesquels des grands centres-commerciaux, les beaux et vieux endroits de Jérusalem, mais également le Kotel et la vieille ville, bien que ces derniers ne fussent pas spécialement le but de notre visite. »
« Après une heure de route, je suis arrivé à Jérusalem, accompagné de quatre amis qui avaient voyagé avec moi. Nous y avons été tôt le matin, nous nous sommes promenés dans la ville, avons été au centre commercial de « Mal’ha » et dans les vieux et beaux quartiers de Jérusalem, comme « Michkénot Chaananim », et avons beaucoup apprécié notre visite. En début d’après-midi, nous avons été mangé dans l’un des meilleurs restaurants de la ville, et nous y sommes restés environ deux heures, et dans la soirée, nous avons décidé de « faire un saut » au Kotel. Il est vrai que personne d’entre nous n’était religieux, mais apparemment, le Kotel est une notion importante chez chaque Juif, et si l’on est à Jérusalem, on est obligé de s’y rendre pour y prier. »
« Vers 21h, nous sommes arrivés au Kotel, qui était relativement rempli, nous avons fait une petite prière, avons inséré un mot entre les pierres, et nous nous sommes préparés à partir. L’un de mes amis a alors proposé que du fait que nous n’ayons pas encore été à la vieille ville, il se pourrait que ce soit le bon moment - de là-bas, nous partirions en ville et nous prendrions le bus qui nous ramènerait à Tel-Aviv. Nous avons accepté son idée, avons monté les escaliers en direction du quartier, et avons commencé à grimper. Nous nous sommes promenés dans quelques rues du quartier, tandis que j’avais remarqué dans l’un des coins, un bruit perçant qui sortait de l’une des fenêtres. Le quartier avait l’air plutôt silencieux, et je ne comprenais pas quel était ce bruit. J’ai pensé que peut-être un concert y avait lieu. En scrutant par la fenêtre, je fus surpris de voir une sorte de grande synagogue (qui s’avéra plus tard être une Yéchiva) où étudiaient des centaines d’élèves, à cette heure tardive du soir, de toute leur force et de tout leur cœur. »
« Je ne savais pas qu’une telle chose existait, une telle étude de la Torah avec tellement de soif et de volonté, et cela a provoqué en moi une sorte de choc, qui petit à petit s’est transformé en volonté de changer mon mode de vie et de ressembler à ces Ba’houré Yéchiva qui étudiaient la Torah tandis que la lumière illuminait leur visage. »
Il ne fallut pas beaucoup de temps pour que Moché Yaron décide d’étudier la Torah, et qu’il commence à étudier le soir avec un Rav de Tel-Aviv, dans le quartier où il habitait. En peu de temps, il avança encore et encore, et il est aujourd’hui sur les bancs d’une des meilleures Yéchivot. « Il n’y a pas de satisfaction aussi grande que celle que je ressens lorsque j’étudie la Torah », dit-il.
Et ajoute : « Il n’y a pas comme le moment de l’étude de la Torah du soir, alors que le monde entier est déjà endormi. Chaque soir comme cela me rappelle les Ba’hourim qui étudiaient dans la Yéchiva de la vieille ville, à Jérusalem, dans une atmosphère particulière influencée par la proximité des ruines de notre Temple - le Kotel. »





