Nos Sages, de mémoire bénie, nous racontent que l’un des Amoraïm avait épousé une mauvaise femme qui le faisait terriblement souffrir. Malgré tout, il la respectait et disait d’elle : « C’est déjà suffisant qu’elle élève nos enfants et qu’elle m’empêche de fauter. »

C’est un axiome de base qui nous permet d’acquérir un regard vrai sur la vie et sur la bonne marche de la maison.

Chacun a plus ou moins de défauts, le pourcentage variant d’une personne à l’autre !

Certains individus préfèrent se focaliser sur ce qui ne va pas, sur les lacunes et les obstacles de la vie et d’autres, au contraire, n’envisagent que le bien : « elle élève nos enfants et m’empêche de fauter. »

Si la femme s’appesantit uniquement sur les points forts de son mari, leur vie sera des plus heureuses et des plus plaisantes.

Il est primordial de s’en souvenir lorsque la colère nous envahit, car c’est précisément à ces moments que l’on analyse ce qui manque et qu’on le grossit au centuple. Une fois rasséréné, on s’aperçoit que l’histoire n’est pas si terrible et que l’on a largement dépassé les bornes.

« Une Rabbanite réputée m’a conseillé un jour », raconte Léa, « lorsque quelqu’un m’agace ou me blesse, de m’arrêter un instant et d’écrire tout ce que je pense de lui. »

« Puis, de cacher cette feuille bien au fond de mon tiroir. Le lendemain, à la même heure, je relis et ainsi de suite pendant plusieurs journées ».

L’occasion ne se fit pas attendre.

L’une de mes collègues m’a terriblement vexée et a même failli me faire licencier. Je bouillais de rage, mais au lieu de la contacter, je me suis mise à gribouiller sur une feuille tous les adjectifs qui pouvaient bien lui aller : mécréante, vile, honteuse, moins que poussière… et j’en passe et des meilleures…

De nerfs, je froissai le papier et le glissai dans mon tiroir.

Le lendemain, j’étais déjà beaucoup plus calme. Je lis et de nouveau, des sentiments de vengeance s’éveillèrent en moi.

C’était si criant de vérité ! Elle était si méchante, honteuse… moins que poussière… euh, bon !

J’effaçai quelques mots trop humiliants qui étaient un peu exagérés !

Je remis la feuille à sa place et le lendemain, je la relis, effaçant encore quelques lignes…


Ce n’est que dans la sérénité que l’individu consent et se soumet aux épreuves de la vie sans se plaindre de son travail, de sa personnalité ou des défauts de son conjoint.

Celui qui n’accepte pas avec amour les moyens dont D.ieu l’a doté est orgueilleux. Il pense que ses désirs doivent être comblés, qu’il gère le monde entier. Tout doit se dérouler comme il l’a prévu, sinon il se sent aigri, révolté, indigné, incapable de vivre avec la réalité.

Il aura alors besoin d’une secousse pour se mettre à apprécier les bons côtés, pour remettre les choses à leur place !

Celui qui est modeste, confiant en D.ieu et doté de qualités morales, parviendra à considérer d’un bon œil tout ce qui se passe à l’intérieur de son foyer.

Il saura aussi être reconnaissant pour tout ce dont il bénéficie et pour les atouts de son épouse, en mettant toujours en avant ce qu’il possède.