Enfin, le mari de ‘Hanna revient de l’étranger après y avoir longuement séjourné pour son travail.

Il lui a rapporté une nouvelle garde-robe pour Chabbath comme pour la semaine, des équipements de cuisine et de salle de bain.

Elle estime que ces dépenses sont totalement inutiles, mais elle sait que le fait de donner lui procure de la joie. Elle se tait et garde ses objections pour elle. Elle le remercie de tout cœur.

Somme toute, il est agréable d'avoir de nouveaux habits. Sa parcimonie, elle la réservera à d’autres moments et à d’autres sujets et elle ne souhaite pas le moins du monde le freiner dans son enthousiasme.
Le lendemain de son retour, son mari voulut partir avec elle en excursion.

Et elle, elle aime tant sa maison, sa forteresse. Son mari vient de rentrer seulement maintenant… Elle n’a vraiment pas envie de sortir…

Mais ses pensées, elle les garde pour elle. Ils se mettent d’accord pour faire une randonnée dans la région. La promenade leur procure une sensation magique. Elle éprouve du plaisir à lui donner le sentiment qu’il donne et lui jouit du fait de donner réellement. Voilà un exemple de souplesse et de désir de procurer à autrui un sentiment de satisfaction. Voilà une femme qui renonça à son désir afin de maintenir l’unité de son foyer.***

Mais Esther n’a pas encore appris à agir ainsi.

Son mari est rentré d’un long voyage à l’étranger effectué dans le cadre de son travail, l’importation d’appareils électriques.
« Enfin, tu es revenu ; j’ai eu beaucoup de mal à me débrouiller avec les poubelles… Je suis habituée à ce que tu les descendes. D'ailleurs elles n’attendent que toi depuis deux semaines. On ne peut plus respirer dans la buanderie ! Les enfants ont également besoin de toi. Cela fait déjà des siècles que personne ne leur fait réciter les Michnayot. »

« Des cadeaux ? ! Pourquoi m’as-tu acheté des cadeaux ? As-tu de l’argent à jeter par les fenêtres ? Tu sais très bien que ce dont j’ai besoin, je me l’achète moi-même. »

« Une excursion ? Qui a la patience de faire une excursion ? Ne t’es-tu pas suffisamment détendu en Argentine ? À peine rentré, tu veux déjà partir ? En vérité, partir en excursion coûte beaucoup d’argent et nous en manquons. Par ailleurs, tu sais très bien que je n’aime pas les excursions. Après que tu te sois absenté, la seule chose dont j’ai besoin, c’est juste de dormir, dormir… »

Le mari de Esther s’éloigne de plus en plus d’elle. Le jour viendra peut-être où elle en comprendra la raison.

L’homme

Le mari aime généralement prodiguer des attentions à sa femme au moyen de gestes impressionnants. Des cadeaux énormes empaquetés par une ribambelle de rubans, si gros… qu’ils ne peuvent pas franchir le seuil de la porte !

La femme

La femme aime en général que son mari fasse preuve de prévenance à son égard par des gestes petits et réguliers.

Elle se contentera et se réjouira qu'il pense à lui acheter un gâteau qu’elle aime plutôt qu’un cadeau coûteux et grandiose. Il lui suffit d’un joli petit porte-clés sur lequel est écrit une dédicace…

Solution

Remerciez-le pour son cadeau. Souvenez-vous que la taille et la qualité du cadeau n’ont pas d’importance. Ce qui compte, c’est l’intention et l’attention.

Remerciez-le pour le geste même de donner et pour le fait qu’il ait pensé à vous et qu’il vous ait consacré du temps. Ne gâchez pas son bonheur avec des propos de ce genre : « C’est terriblement cher, tu n’aurais pas dû, où as-tu trouvé l’argent, j’aurais pu l’acheter meilleur marché, je ne le mérite pas, etc. »

Une fois qu’il l’a acheté, montrez-lui un visage heureux et reconnaissant, faites votre propre éloge : à qui cela « revient-il » si ce n’est à toi-même ? Donnez-lui l’envie de continuer à vous offrir des cadeaux, donnez-lui ce plaisir…

Trouvez toutefois un moment tranquille qui convienne à tous les deux pour lui dire franchement que de petites attentions par-ci par-là vous réjouissent davantage qu’un cadeau impressionnant et cher, bien que vous appréciez tout ce qu’il fait et tout ce qu’il achète.