David revient généralement chez lui à huit heures précises. 

Il est déjà huit heures et quatre minutes. Où peut-il bien être ?

Il est maintenant huit heures cinq et la porte d’entrée s’ouvre.

Elle l’accueille avec une avalanche de questions :

« Où étais-tu ? Je me suis fait tant de soucis ! Tu n’as pas répondu au portable ! J’ai eu vraiment peur ! Regarde l’heure, j’ai presque défailli. En entendant les sirènes dans la rue, j’étais sûre qu’il t’était arrivé quelque chose en chemin. Qu'as-tu fait. Avec qui as-tu parlé ? Avec qui as-tu discuté au téléphone ? Où t’es-tu attardé ? Où étais-tu ? »

David sourit dans sa barbe.

« Oui, Madame le juge, je vous présenterai immédiatement un rapport détaillé de toutes mes activités pendant les cinq dernières minutes. Où ai-je passé mon temps, qu’ai-je fait ? Même mes pensées les plus secrètes figureront dans ce rapport… »***

« Tu comprends ? La voisine ne se sent pas très à l’aise concernant ce qu’elle m’avait dit. Moi, j’ai déjà oublié depuis longtemps… » Chira porte toute son attention sur l’assiette de soupe de peur que le bébé ne la renverse. « Peux-tu me rendre service ? Apporte-moi s’il te plaît une serviette, on ne voit déjà plus son visage au petit chéri… »

« Tu me l’apportes ou bien je vais la chercher ?

Pas de son et pas de réponse.

Chira se retourne et s’aperçoit qu’il n’est pas là… Il a dû aller faire Arvit.

Mais pourquoi ne prévient-il pas ? Qui peut savoir combien de temps ai-je parlé toute seule ?
Lorsqu’il rentra de la prière, elle lui fit part gentiment de sa peine et il s’en étonna : « Eh bien, cela fait des années que je vais prier Arvit à la même heure ; je ne pensais pas qu’il fallait te mettre au courant. »

Depuis ce jour, un changement s’est toutefois opéré dans leur maison. Il essaye de la prévenir et de la faire participer à ses projets, même routiniers.


L’homme


L’homme ne doit pas avoir l’impression qu’on le harcèle.
Il n’aime pas qu’on le suive à la trace comme le ferait un détective professionnel ou que l’on fouille dans sa vie comme le ferait un agent de sécurité. Cette sensation lui est très pénible.


La femme


La femme veille à ce que son mari ne tombe pas dans le piège d’une liberté excessive ; elle lui sert de rempart et le protège. Mais quelquefois, consciemment ou inconsciemment, elle exagère et dépasse les limites. De cette manière, elle l’éloigne d’elle-même.


Solution


Efforcez-vous de ne pas trop étouffer votre mari.

Lorsque vous serez parvenue au stade d’une vie où il participera à vos activités et à vos problèmes, lui-même cherchera à vous faire partager ses propres préoccupations. Mais vous, ne vous conduisez pas avec lui comme un détective.

Vous pourrez avec délicatesse lui expliquer simplement que, lorsqu’il vous fait participer davantage à ses activités, cela vous fait du bien et vous donne un sentiment de participation, ce qui pour vous est très important en raison de votre nature et que, lorsqu’il vous parle davantage de sa vie, vous vous sentez plus calme.

Le ‘Hazon Ich avait déjà abordé ce sujet longuement et affirmé que chacun des conjoints se doit de faire participer l’autre en toute chose. Lorsque l’on étudie cette question et que l’on connaît la meilleure façon d'atteindre ce but, il est possible, Be’ezrat Hachem, d’arriver à une coopération parfaite, mais si cette participation se fait dans une atmosphère de méfiance et de contrainte, c’est l’inverse qui risque de se produire.