Nous vivons une époque tellement troublée. Comme je l’ai mentionné dans ma dernière rubrique, non seulement nous voyons le fléau de l’antisémitisme renaître à nouveau, non seulement nous affrontons des catastrophes économiques et sociales, mais nous sommes également testés par de terribles maladies frappant indistinctement jeunes et vieux, enfants ou adultes. A première vue, la situation apparaît douloureuse et dénuée d’espoir, mais nous, les Juifs, savons que notre situation n’est jamais sans espoir.

Il n’y a aucune coïncidence dans la vie juive et ce n’est pas pour rien que l’événement le plus tragique de notre histoire, à la racine de toutes nos souffrances, s’est produit au mois d’Av, justement nommé « Ména’hem Av - le Père qui offre un réconfort ». Lorsque nos Temples ont été détruits, lorsque nous avons été enchaînés et emmenés en exil, lorsque nous avons été torturés de la manière la plus barbare, tués et assassinés, accusés des crimes les plus hideux, nous nous sommes souvenus que tout a commencé au mois de Ména’hem Av, et avons été renforcés par la certitude de savoir que notre Père nous accompagne dans notre douleur et nous réconforte. Nous n’avons jamais perdu cette foi… quelles que soient les circonstances, nous sommes restés Juifs. Cette foi invincible est perceptible dans notre mémoire collective, dans nos expériences personnelles, et c’est le secret de notre survie en tant que Juifs.

Ma fille, Slovie Jungreis Wolff, l’auteur de « Raising a child with soul » dirige nos cours sur l’éducation à Hinéni. Une tragédie s’est abattue sur l’un des jeunes couples qui assiste à ses séminaires. Un beau jour, leur petite fille de cinq ans a été touchée par une terrible maladie : une tumeur au cerveau. Lily, Léa ‘Hanna, une adorable et précieuse enfant, a combattu courageusement les examens, les procédures et les traitements incessants. Ma fille lui a rendu visite et a été impressionnée par sa foi et son courage. Son histoire a eu un impact sur toute la classe, dont tous les membres se sont engagés à accomplir plus de Mitsvot, plus de prières et plus de Tsédaka en sa faveur.

Slovie lui a offert un jour une boîte de Tsédaka à décorer. Lily a aimé peindre cette boîte avec des couleurs vives et colorées, et elle y glissait joyeusement des pièces. Un jour, sa maîtresse lui demanda : où devons-nous donner l’argent que nous rassemblons pour la Tsédaka ? Lily leva immédiatement la main. « Au bureau de mon médecin, pour que tous les enfants aient des jeux, car beaucoup de ces jouets sont cassés. »

Elle n’avait que cinq ans lorsqu’Hachem l’a rappelée à Lui, mais, grâce à Lily, d’innombrables individus ont découvert le pouvoir de la prière, la beauté du Chabbath, l’aspect merveilleux des Mitsvot et le sens de la Tsédaka. Sans nul doute, Lily a rendu sa Néchama à son Créateur sur les ailes de toutes ces prières et a laissé un héritage qui transcende le temps, qui atteste que la vie est mesurée et évaluée, non pas en fonction de la longueur de notre passage sur terre, mais du sens de notre séjour.

Le texte ci-dessous est un article de la plume de Slovie décrivant ce qui a eu lieu après que Lily a rendu son âme à son Père céleste.

Un bébé miracle

Une fille envoie un message d’espoir et de réconfort d’En-haut.

Les rires, les sourires et les bons vœux emplissent la pièce baignée par le soleil lors de l’arrivée du nourrisson de huit jours. Les sons que nous entendons nous rappellent une Brit parfaitement ordinaire. Mais cette circoncision n’a rien d’ordinaire.

Il y a cinq mois seulement, nous étions tous sous le choc, assis sur des bancs, face à une perte indescriptible. Petite Lily, tout juste cinq ans, avait rendu son âme à son Créateur. La douce Léa ‘Hanna, qui avait bravement lutté, qui avait souhaité donner de la Tsédaka pour acheter des jouets aux enfants patientant chez le médecin, avait rendu son dernier soupir. Elle avait été un précieux diamant, brillant ici sur terre, et désormais Hachem avait réclamé Son joyau.

Des torrents de larmes furent versées. Des milliers de personnes fondirent en larmes ce jour-là. Cet enfant avait touché tant de monde avec ses fous-rires et sa manière charmante de dire bonjour. La famille, les voisins, les amis, les enseignants, même les éboueurs des lieux avaient une histoire à raconter sur Lily. Elle aimait les coccinelles brillantes, elle aimait se déguiser avec des plumes et des rubans, mais, par-dessus-tout, elle aimait observer sa maman allumer les bougies de Chabbath et entendre son papa réciter le Kiddouch.

Le temps passe, mais les cœurs sont encore lourds. Nous avons la foi, nous nous accrochons à la force de nos ancêtres, mais la perte peut nous laisser en proie à la douleur. Il serait tellement merveilleux de recevoir un message de consolation d’En-haut !

Un rêve du paradis

Félicia, la maman de Lily, m’appela pour me faire part d’une excellente nouvelle. Elle était enceinte d’un garçon pour le mois d’avril, avec l’aide de D.ieu. Elle pensait au nom du bébé et se demandait s’il pouvait avoir un rapport avec le nom hébraïque de Lily.

Quelque temps plus tard, Félicia m’appela en me relatant une histoire fantastique. Le nom du bébé était devenu parfaitement évident, l’histoire mise de côté pour être relatée au bon moment.

Juste après la nomination du bébé à la Brit Mila, Félicia prit la parole devant sa famille et ses amis. Elle prit les mains de sa fille de 4 ans, Lauren, entre les siennes. Greg tenait leur fils nouveau-né qui dormait paisiblement dans ses bras, ignorant les émotions qui nous enveloppaient tous dans la pièce ce jour-là.

J’aimerais vous livrer les paroles bouleversantes de Félicia :

« Une nuit, il n’y a pas très longtemps, j’ai fait un rêve. J’ai rêvé d’un panier flottant sur une rivière. Dans le panier se trouvait un petit bébé. J’ignorais qui il était, ou de quoi il s’agissait, mais je remarquai soudain quelque chose. Je vis de longues herbes et des joncs poussant sur les berges de la rivière. Puis je vis une figure parmi ces herbes hautes. C’était l’image d’une petite fille qui surveillait le panier de loin, ne le laissant pas échapper à sa vue. J’ai pensé, dans mon rêve, que ce bébé était Moïse avec sa sœur Myriam qui le surveillait au loin.

Je me réveillai et me souvins immédiatement de mon rêve. Mais j’ignorais si tout ceci s’était vraiment déroulé ainsi dans la Torah… je n’avais pas étudié l’histoire de Moïse depuis mon enfance. Je pris un ‘Houmach de l’étagère. Je ne savais pas où chercher et j’ouvris donc une page au hasard. Puis je laissai échapper un hoquet de surprise car, sur la page devant moi, était relatée l’histoire du bébé Moché et de sa sœur qui veille sur lui. J’avais ouvert la Bible à la page exacte ! Je n’avais pas lu cette histoire depuis des années et j’avais du mal à croire que c’était exactement ce dont j’avais rêvé ! »

A ce moment-là, Félicia ouvrit le ‘Houmach qu’elle avait apporté depuis sa maison. Elle avait souligné le passage qu’elle commença à lire.

« Cette femme conçut et mit au monde un fils. Constatant que l’enfant était exceptionnel, elle le tint caché pendant trois mois. Lorsqu’elle ne put le cacher plus longtemps, elle prit une boîte en papyrus, l’enduisit d’asphalte et de poix, et y déposa l’enfant. Elle la mit dans les joncs près de la rive du Nil. Sa sœur se tint à distance pour observer ce qui lui arriverait (Exode 2, 2-4). »

Félicia regarda son mari, Greg, puis son nouveau-né avant de reprendre la parole.

« Je sais que cela paraît inhabituel. Croyez-moi, je n’ai jamais eu de rêve biblique comme celui-là. Mais pour moi, ce rêve était clairement un message de notre Lily, notre Léa ‘Hanna, du Ciel. Elle nous a envoyé cette nouvelle et précieuse Néchama, cette belle âme. Et elle nous a envoyé ce bébé sur une rivière, une rivière de larmes. Elle veille sur lui de loin, se tenant à distance. Il a tellement de chance, notre bébé, d’avoir une grande sœur qui se dévoue pour lui depuis les Cieux et une autre sœur, Lauren, qui veille sur lui ici-bas.

 Maintenant, vous pouvez tous comprendre le choix du prénom juif de notre bébé. Nous l’avons appelé Moché ‘Hanania, au nom du bébé Moïse placé dans la rivière et surveillé par sa sœur. Et ‘Hanania, parce que le nom hébraïque de Lily était ‘Hanna. ‘Hanania signifie, avec la grâce de D.ieu. Voici notre prière : puisse Moché ‘Hanania être béni et trouver toujours grâce aux yeux de D.ieu. »

Je lançai un regard circulaire dans la pièce. Tout le monde avait la larme à l’œil. Nous étions plongés dans nos pensées, nos souvenirs, et nos bons vœux. Puis je pensai : n’est-ce pas l’histoire de notre peuple ? En dépit de toutes les souffrances, de toute l’obscurité et des longs exils, nous n’avons jamais perdu espoir. Notre lumière ne s’éteint jamais.

‘Am Israël ‘Haï ! Le peuple juif est bien vivant.