J’avais publié il y a quelque temps un texte intitulé : « Vos petits- enfants resteront-ils juifs ? ». Dans cet article, j’avais signalé un programme télévisé qui se concentrait sur les mariages mixtes. Aussi offensante que soit cette situation, rien ne peut la comparer à un article qui m’a été remis par les bons soins de M. Andrew Friedman, un éminent avocat et dirigeant de la communauté juive de Los Angeles.

Dans cet article, publié dans le « Jewish Journal of Los Angeles », un ancien rédacteur en chef adjoint de ce journal décrit ses sentiments du mariage de sa fille. Au fil des ans, j’ai entendu et lu de nombreuses histoires outrageantes, mais celle-ci les a toutes dépassées. J’ai franchement du mal à la digérer, et encore plus de mal à croire qu’un journal juif ait pu la publier.

L’auteur, qui a vécu de longues années en Israël et dont la fille est née à Jérusalem, décrit sa fierté de son mariage mixte. Il admet qu’il y avait eu une période dans sa vie (trente ans plus tôt) où il aurait fait le lien entre ses croyances laïques et le mariage de sa fille qui épouse un non-Juif, et qui prive le peuple juif d’un membre intelligent et talentueux. Mais depuis lors, expliquait-il fièrement, « la maturité et l’expérience avaient changé toutes ces données, et alors que j’observais Scott et Dafna recevoir les vœux des invités, j’ai mis de côté mes anciens préjugés, heureux de voir le bonheur immense de ma fille et à quel point ils sont faits l’un pour l’autre. »

Malheureusement, l’auteur de cette lettre ne réalise pas que c’est précisément par rapport à son peuple que son manque d’expérience et de maturité est manifeste, car comment aurait-elle pu abandonner si cavalièrement la foi de ses ancêtres ? Et ce sont ces préjugés contre son propre peuple qui sont à la racine de ses commentaires de haine de soi. Il révèle ce parti pris lorsqu’il décrit sa responsabilité de présenter les membres des deux familles les uns aux autres, une tâche qu’il avoua être quelque peu compliquée. « Du côté de la famille du marié, une grande partie était nommée Smith, tandis que pour la famille de la mariée, on trouvait des Lev, Low, Kabakov, Goldberg, Berliner et Peguerose dans sa pléthore de noms de famille, un méli-mélo international d’ancêtres et de cultures. » Il poursuit en décrivant que « le marié est un homme discret, robuste, qui devra apprendre à vivre avec une famille dans laquelle tout le monde parle en même temps, à contre-courant les uns des autres. »

Quel dommage ! Cet homme ne comprend pas que les ancêtres de ceux qu’il décrit comme un « méli-mélo » ont été des prophètes et des sages qui se sont tenus au Mont Sinaï et ont apporté la bénédiction, les lois de la justice, de la charité, de la compassion et la Parole de D.ieu à toute l’humanité. Il n’a aucune perception de cette gloire et majesté de son peuple - plus de 3000 ans de Torah, de sacrifice, de sainteté et de martyr n’ont aucun sens pour lui, mais il est fier du nouveau talent que son gendre non-juif apporte dans sa famille de professionnels, d’universitaires et de musiciens, « un talent qui, dit-il, est absent chez la majorité des Juifs : comment donner un coup de marteau sur un clou. »

Et si ce n’était pas suffisant, l’auteur continue à relater qu’il savait depuis un certain temps que le jeune couple était fait l’un pour l’autre, car sa fille attend un enfant pour dans quelques mois et elle hésitait à porter du blanc, « de peur de ressembler à un Marshmallow » et il décrit tout ceci sans le moindre embarras, pour que tout le monde l’entende !