Chère amie,

L’autre jour, mes copines Rivka et Sarah ont entamé un débat très sérieux.

Le sujet ? Les ‘Hallot.

Le débat ? Le voici.

(Et en prime, en fin d’article, une recette de ‘Hallot d’un grand chef, inratable et délicieuse…)

L’avis de Rivka

Rivka est une jeune maman, qui travaille à plus-que-plein-temps. Elle est très organisée, notamment pour la préparation, progressive, de ses repas de Chabbath. Mais pour elle, la chose est évidente ; les ‘Hallot industrielles sont si jolies - enfin, ce n’est pas le cas de toutes non plus, hein ! -, si bonnes - idem - et surtout… si faciles à acheter !

Le vendredi, elle a tenu à ne pas travailler afin de pouvoir préparer calmement son Chabbath, sa maison, et s’occuper de ses enfants. Énorme programme ! Mais les ‘Hallot, c’est si long à faire… Pour elle, la chose est claire, elle essaie d’en convaincre Sarah, les ‘Hallot seront achetées, vite fait, bien fait. Après tout, ça ne lui paraît pas changer grand chose à son Chabbath.

Qu’en est-il de Sarah ?

L’avis de Sarah

Sarah est aussi une maman qui travaille, et même le vendredi, elle n’a pas le choix. Ainsi, de la même manière que Rivka, stratégie de supère-maman oblige, son Chabbath, elle le fractionne un peu sur plusieurs soirs de la semaine. Mais, à l’inverse de Rivka, les ‘Hallot achetées, c’est NON négociable.

Alors certes, le must du must, à savoir les faire le vendredi, ce n’est pas possible pour elle, mais elle les confectionne soit le jeudi soir après l’école, soit un soir de semaine, puis direction congélateur.

Mais pourquoi s’imposer cela ?

L’avis de la Torah

Il est évident que chacune fait de son mieux : préparer son Chabbath, c’est déjà si grand !

Mais il est bon de comprendre que, si la Torah valorise tellement, à travers nos textes, puis notre histoire, ces pains si spéciaux, c’est certain qu’il doit bien y avoir ici des clés pour nous embellir la vie. Comme pour toute autre injonction divine d’ailleurs, chacune est un cadeau voilé.

(J’inclus la confection des ‘Hallot dans nos injonctions, car, à partir d’une certaine quantité de pâte, on aura droit de prononcer la bénédiction de prélèvement de la pâte : https://www.torah-box.com/news/torah-box-vous/imprimer-fiche-hafrachat-halla-prelevement-de-la-pate_5255.html)

Tiens, soulignons-le d’emblée, les enfants qui impriment pour toujours dans leur Néchama (âme) cette odeur délicieuse de pain chaud, cette image sublime de pains dorés tressés avec élégance, et mieux encore, le souvenir indélébile de la maman qui prie de toute son âme pour tout ce qui lui tient le plus à cœur, ce n’est pas banco déjà ?

Encore, les prières lors de la confection de la pâte leur confèrent une force inimaginable… Songeons à Sarah Iménou, qui, plutôt que de tenter un face-à-face avec Avraham Avinou, intégrait tous les messages qu’elle souhaitait qu’il intègre, dans sa pâte… Génialissime, non ? On en a aussi, nous, des messages à leur faire passer subrepticement, à ces maris !

Enfin, la bénédiction de prélèvement de la pâte est très puissante et nous permet d’activer de très nombreux bienfaits dans nos foyers. En voici quelques sources pour nous renforcer les filles :

-          « Les prémices de vos pâtes vous donnerez au prêtre pour faire reposer la bénédiction dans vos demeures. » (Yé’hezkel 44, 30), ce qui signifie, entre autres, qu’Hachem rendra plus fluide, plus facile, tout ce qui a attrait à la conduite de nos vies.

-          Ainsi, chaque fois que l’on prononce cette bénédiction, nous « permettons » en quelque sorte à Hachem de nous bénir (Néfech Ha’haïm, Rav ‘Haim de Volojin), de multiplier Ses bienfaits à notre égard.

-          C’est pourquoi le Talmud de Babylone nous enseigne que ce n’est pas nous qui donnons en consacrant un bout de pâte au prélèvement (que l’on donnait au Cohen au temps du Beth Hamikdach), mais que c’est exactement le contraire qui se passe. En donnant cette pâte, nous recevons énormément dans chaque domaine de nos vies (Chabbath 32b).

Eh oui, confectionner ses ‘Hallot, c’est plus difficile que de les acheter, mais quel bénéfice…

Allez, pour passer de la théorie à l’action, voici une recette d’un chef très célèbre - eh ben oui, ma mère est un chef, et comme toutes les mamans du monde, elle est très célèbre à mes yeux ! -, qui en fera pâlir, des ‘Hallot industrielles…

Pour 1kg de farine (faites en 2 pour pouvoir faire la Hafrachat ‘Halla) :

-          Mélanger 2cs de levure sèche, ou 40g de levure fraîche, à un demi-verre d’eau tiède (minérale si possible), et 2cs de sucre. Laisser gonfler 10-15 minutes.

-          Quand cette préparation a levé, ajouter 2 œufs, puis un verre d’huile (on peut en remplacer une partie par de l’huile d’olive), un demi verre de sucre, le kilo de farine, et 380g d’eau tiède (minérale si possible). Respecter l’ordre.

-          Pétrir la pâte, et prier !

-          Piquer votre pâte à la fourchette avant de la couvrir pour qu’elle gonfle.

-          Laisser gonfler 1h30 maximum.

-          La diviser en 4, tresser les ‘Hallot, et prier !

-          Laisser gonfler à nouveau entre 30 et 45 minutes.

-          Badigeonnez avec du jaune d’œuf battu additionné à une cc de vinaigre. Saupoudrer de sésame.

-          Enfourner 10min à 180°C, puis 15min à 170°C.

-          Patienter jusqu’au repas de Chabbath pour vous régaler !

À très bientôt Bé’ézrat Hachem.