Yom Kippour est à la porte. On entend le Chofar à tous les coins de rue, on entonne les airs de Né’ila et “Mi El Kamokha”, on pense Téchouva, Kapparot, et, ne nous le cachons pas, on se demande si nous survivrons aux 25 heures passées sans manger ni boire.

Si le jeûne est source d’appréhension pour tout un chacun, il l’est certainement davantage, et à raison s’il n’est pas préparé correctement, par les femmes enceintes.

Voici 10 conseils qui permettront à nos futures mamans de passer sereinement la journée de Kippour sans se mettre en danger, ni elle, ni son tout petit.

  1. Consultez médecin et Rav

    Quelques jours avant Kippour, il est recommandé de consulter son médecin afin de savoir si la grossesse que nous vivons est considérée à risque. Auquel cas, il faudra exposer les faits au Rav qui vous dira quoi faire, à quel moment etc.

    Il ne s’agit aucunement de décider seule si vous êtes apte ou pas à faire ce jeûne. Chaque femme est un cas isolé. Ce que le médecin ou le Rav dira à l’une, ne vaut pas d’office pour son amie. Voici le numéro du service "Question au Rav" : +97237219085 (gratuit) ou +33825566661 (0,15€/min).

  2. Assimilez le but de cette journée

    Yom Kippour n’est autre qu’une journée où Hachem nous demande concrètement de nous détacher de tout besoin physique et corporel pour se rapprocher spirituellement de Lui au maximum. Chaque fête a sa Mitsva principale et ses petites Mitsvot secondaires. Concernant Yom Kippour, jeûner est la Mitsva principale. Il ne faut pas le perdre de vue. Aussi, la femme enceinte ne devra pas mettre en danger sa Mitsva principale au profit des autres Mitsvot secondaires. S’il fait chaud et que le fait d’aller à la synagogue va l’assoiffer, elle devra préférer rester chez elle au frais et jeûner tranquillement, quitte à ne pas prier ou très peu.

  3. Freinez la consommation de caféine et théine

    Les propriétés nocives du café et du thé ne sont pas suffisamment connues de tous. En effet, boire trop de ces deux boissons assèche le corps et gène l’hydratation de celui-ci. Vous comprendrez donc pourquoi il est important de ralentir la consommation de théine et caféine quelques jours avant Yom Kippour.

  4. Boire et maintenir une température corporelle normale

    Deux, trois jours avant le jeûne, agissez en tant que chameau. Je m’explique avant qu’il n’y ait de malentendu. Buvez à intervalles réguliers tout au long de la journée, soif ou pas, faites des réserve qui vous aideront à conserver votre corps hydraté et à garder bébé en sécurité. Une bonne hydratation est le secret d’une bonne journée de jeûne, à la seule condition que votre place à la synagogue ne soit pas trop loin des toilettes. Vous n’éprouverez aucun malaise ni gêne si vous avez bu correctement les jours précédant un jeûne. Dans le même esprit, si vous habitez un pays chaud, passez la journée dans un endroit frais ou climatisé. Le corps doit déjà gérer un manque de nourriture et de liquides, il ne doit certainement pas fournir des efforts supplémentaires afin de combattre la chaleur.

  5. Ne sous-estimez pas le pouvoir de votre pensée

    Ne redoutez pas cette journée. Préparez-y vous avec positivité. Prévenez votre bébé que les goûters seront plus espacés, mais que, s’il coopère bien, il sera récompensé par ce qu’il aime après le jeûne. Avancez paisiblement vers cette journée, que vous passerez à deux. Réglez-vous sur les ondes du bonheur. Vous n’avez certainement pas besoin de sentiment d’angoisse et d’appréhension. Eloignez-vous de tous ces sentiments et adoptez un discours des plus positifs. Ça marche ! Une pensée positive crée une réalité positive (et vice versa malheureusement).

  6. Organisez la journée des enfants

    Envoyez à la synagogue les plus grands, une partie de la journée au moins. Organisez à l’avance la journée des plus petits, que vont-ils manger ? Quand vont-ils se reposer ? A quoi vont-ils jouer ? A ce sujet, on m’avait suggéré d’échanger les jouets avec mes voisines. De cette façon, ils auraient de « nouveaux » jouets à explorer et découvrir. C’est toujours bien plus intéressant. En parlant de voisines, vous pouvez également prévoir des permanences en rotation. De cette façon, vous aurez au moins deux heures dans la journée où vous serez seule chez vous et où vous pourrez vous reposer pleinement tout en jouissant d’un calme absolu. Mais avant de faire cela, soyez sûre que vous pourrez assumer les deux heures où vous aurez tout le monde à votre tour.

  7. Limitez vos préparations en cuisine

    Les enfants doivent manger, je vous l’accorde. Mais ce n’est surement pas le moment de leur chauffer leur petit plat (sur la plaque chauffante de Chabbath, évidemment) et vous infliger le supplice de respirer à pleines narines les odeurs de poulet rôti. Préparez tout ce que vous pouvez avant le jeûne. Prévoyez des mets froids, que les enfants pourront se servir sans votre aide. Découpez déjà les fruits et légumes dans un saladier dans le frigo et responsabilisez les plus grands de façon à ce que vous n’ayez même pas à vous approcher de la cuisine. Faites le stock de petites confiseries. Vous jouerez aux mamans modèles qui ne nourrissent leurs enfants qu’avec les fruits du jardin, un autre jour. Aujourd’hui, les enfants doivent être calmes et vous devez vous reposer. Une carotte a rarement la vedette à l’heure du goûter.

  8. Ménagez-vous

    On ne vous le répétera jamais assez, ralentissez un peu. Evitez au maximum la position debout. Préférez être assise ou encore mieux allongée. Surélevez vos jambes dès que vous le pouvez. Profitez de ce Kippour où le bébé n’a d’autre besoin que de se sentir cocooné. L’année prochaine, vous supplierez pour pouvoir dormir une petite demie heure.

  9. Soyez vigilante et gardez un œil ouvert

    Vous devez prêter une attention particulière aux signaux que votre corps vous enverra. En cas d’un des signes suivants, la femme enceinte devra immédiatement demander l’avis d’un médecin et d’un Rav quant à la poursuite du jeûne ou l’interruption de celui-ci.

    Contractions rapprochées
    Saignements
    Vision troublée
    Maux de tête très forts
    Faiblesse ou fatigue extrême
    Si vous ne sentez plus le bébé bouger
    Seul un Rav, après avoir pris connaissance du diagnostic du médecin, pourra statuer sur la suite de la journée.
    Le verdict est propre à chaque femme. Il ne faut jamais se permettre de transposer un verdict donné à une femme sur une autre femme, pensant que le cas est en tous points similaire. Les divergences sont difficiles à percevoir pour l’œil inexpérimenté qu’est le nôtre.

  10. Cassez le jeûne en douceur

    Il n’est pas bon de casser le jeûne en ingurgitant une grosse quantité de nourriture, comme si nous voulions rattraper notre inactivité gustative des 25 dernières heures. Cassez en buvant une boisson chaude, tentez la tisane au lait, innovant mais intéressant. Et ensuite, lorsque votre appareil de digestion reprend doucement du service, vous pouvez prendre une part de gâteau dont vous apprécierez chaque bouchée lentement. Une fois que vous avez dégusté votre pâtisserie, attrapez marteau et clou, et courez accomplir avec joie votre prochaine Mitsva. Souccot est bientôt là.

    Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une excellente année, que vous soyez inscrits dans le livre de la vie et que vous puissiez accueillir votre courageux bébé en son temps et en bonne santé.