La Rabbanite ‘Haguit Chira, que vous connaissez probablement pour ses interventions qui apparaissent sur le site Torah-Box entre Femmes, anime régulièrement des soirées de HafrachatHala en Israël. Il y a quelque temps, l’une de ces soirées, organisées au sein d’un Kibboutz tellement éloigné de la Torah qu’il ne possède même pas de synagogue, a laissé sur elle une empreinte qu’elle n’est pas prête d’oublier…

D’emblée, la Rabbanite fut informée du style de public qui s’apprêtait à participer à la soirée : « Je vous en prie, évitez de trop parler de D.ieu et de Mitsvot », a ainsi supplié la femme chez qui devait se dérouler l’évènement… Effectivement, en arrivant sur les lieux, la Rabbanite fut surprise de voir des femmes semblant se désintéresser totalement de cette « attraction religieuse », se tenant nonchalamment debout près de la porte, l’air de dire : « Je reste 5 minutes puis je file »…

Penser que c’est le genre d’accueil qui va la rebuter, c’est mal connaitre la Rabbanite ! « J’ai l’habitude de ce public. Souvent, il arrive qu’une femme ayant récemment fait Téchouva souhaite faire découvrir la merveilleuse Mitsva de HafrachatHala à ses amies et m’invite. Cette fois, mon hôte avait commencé à se rapprocher du judaïsme depuis environ un an et demi. L’une des femmes du Kibboutz venait de tomber gravement malade et notre hôte avait décidé d’organiser une HafrachatHala pour sa guérison. D’un côté, elle était excitée à l’approche de la soirée, de l’autre, elle était terrorisée de l’accueil qui allait m’être réservé et ne cessait de me demander de ne pas faire de coercition religieuse, de ne pas leur faire la morale, etc. De mon côté, j’ai fait comme à mon habitude : j’ai prié Hachem qu’Il m’accorde la réussite et je me suis mise en route », précise ‘Haguit Chira avec le sourire.

A son arrivée, la Rabbanite prend le micro et demande gentiment aux femmes de prendre place sur les chaises. Elle s’applique à leur adresser un langage qui peut leur parler, évoque le thème de la prière et les invite à réciter ensemble le Chéma’ Israël. « La plupart de ces femmes ne jeûnent même pas à Yom Kippour, explique la Rabbanite. Après la HafrachatHala, j’ai demandé aux femmes mariées de me laisser leurs coordonnées afin qu’un organisme responsable d’encourager les femmes à respecter la pureté familiale prenne contact avec elles. Sept d’entre elles ont répondu à l’appel, ce qui est très encourageant. A la fin, toutes les femmes sont venues m’embrasser et me féliciter en disant à quel point elles avaient été enchantées de participer à cet évènement. Il m’a été donné une fois de plus de découvrir à quel point chaque femme est une étincelle : l’organisatrice est venue me voir elle aussi pour me dire que les femmes qui étaient restées jusqu’au bout étaient précisément celles qu’elle pensait voir partir dès le début ! Souvent, dans ces soirées, les femmes viennent pour voir leurs amies, discuter, davantage que pour participer à une HafrachatHala. Mais plus les années passent, et plus je m’aperçois à quel point l’idée qu’il existe des juifs “athées” est tout simplement erronée. Dans chaque juif réside une âme pure ! », dit-elle.

La Rabbanite nous fait partager une autre histoire : « Il y a quelque temps, j’ai été invitée à organiser une soirée de ce type chez une certaine femme, dont la meilleure amie l’avait prévenue dès le départ qu’elle ne viendrait pas. “Je ne me laisserai pas embrigadée par les religieux !”, avait-elle tempêté. Après beaucoup de persuasions de la part de la femme, l’amie accepta de venir “juste pour 5 minutes”. D’ailleurs, lorsque je suis arrivée sur place, j’ai tout de suite vu une femme se tenir debout avec son sac à main près de la porte, prête à s’en aller à tout moment, et j’ai immédiatement compris qu’il s’agissait de l’amie en question. J’ai commencé à parler, les cœurs se sont lentement ouverts et même cette femme a pris place sur une chaise, posant enfin son sac… La soirée s’est merveilleusement bien déroulée. Finalement, l’incroyable s’est produit : cette femme est restée jusqu’à la fin, est venue me voir et m’embrasser en pleurant, me disant qu’elle n’aurait jamais imaginé passer un tel moment ! Elle m’a raconté en sanglots que son frère était gravement malade et nous avons alors prié toutes ensemble pour lui. Quelques jours plus tard, elle apprenait que son frère était hors de danger ! “C’est tout un monde que j’ai découvert”, a-t-elle par la suite confié à son amie, celle qui avait organisé la soirée… »

« Comprenez, ajoute ‘Haguit Chira, l’air détaché que certaines femmes affichent n’est qu’un masque. En réalité, au fond, il n’existe pas de femme au monde qui n’ait besoin d’être délivrée dans un domaine ou un autre, que ce soit pour la santé, la subsistance, le couple, les enfants etc. Parfois, il suffit que je prenne le micro, prononce quelques paroles et mette de la musique pour voir les barrières tomber et les premières larmes perler au coin de leurs yeux… Ce n’est pas une question d’engagement religieux, c’est une question d’étincelle divine ! »