Connaissez-vous le point commun entre Batia, Rahav et la reine Hélène d’Adiabène? Il s’agit de trois femmes qui se sont converties au judaïsme et qui ont transformé le cours de l’histoire de notre peuple. Elles sont peu connues... Je vous propose donc d’aller à leur rencontre et de découvrir les forces et les qualités exemplaires qu’elles nous transmettent !

Batia : l’intégrité par excellence

Batia était la fille de Pharaon, le puissant roi d’Égypte qui asservit les juifs en esclavage. C’est elle qui découvrit Moché Rabbénou et le ramena au palais royal pour l'élever. Selon le Talmud, elle se trouvait au Nil à ce moment précis pour se purifier de toute l’idolâtrie qui régnait dans la maison de son père et se convertir au judaïsme. Batia fut une femme vaillante et honorable, et la tradition nous révèle même qu’elle eut le mérite spécial d’atteindre le Gan Eden sans mourir, c’est-à-dire d’entrer au paradis vivante, sans passer par l’étape de la mort[1].

En quoi sa démarche fut-elle si méritante ? Elle était issue d’une caste sociale très élevée, et pas des moindres… C’était la fille du roi ! Elle aurait très bien pu craindre les représailles que sa décision allait engendrer et tout simplement renoncer à son choix... Mais malgré tout, son intégrité, sa recherche de la vérité et son courage l’ont dirigée vers un seul chemin : accomplir la volonté d’Hachem. Puissions-nous acquérir comme elle une intégrité complète et ne rechercher en toutes circonstances que la vérité !

Rahav : une foi inébranlable

L’histoire de Rahav est décrite dans le Livre de Yéhochoua (Josué). Nos sages nous enseignent qu’elle était d’une beauté sublime. Alors que le peuple d’Israël se tenait prêt à entrer en Terre promise, Yéhochoua, le successeur de Moché Rabbénou, envoya deux émissaires pour explorer la ville de Jéricho[2]. Rahav, alors aubergiste et courtisane, les accueillit dans son auberge et les cacha, malgré la requête du roi (de Jéricho) de les livrer. Elle clama toute l’admiration qu’elle avait pour le peuple juif, depuis leur sortie d’Égypte, et témoigna de tous les miracles que le Maître du monde avait opérés en faveur de Son peuple. Elle ne doutait guère qu’Il les aiderait de nouveau pour entrer en Terre sainte ! Grâce à son acte de bonté envers les émissaires, sa vie et celle de sa famille furent épargnées lors de la conquête de Jéricho par Yéhochoua. Et après s’être convertie au judaïsme, elle eut le mérite de l’épouser… Et d’avoir parmi sa descendance de grands hommes tels que les prophètes Yirmeyahou et Yé’hezkel.

Pourquoi un tel mérite ? Uniquement grâce à l’affirmation de sa Emouna (foi) totale en Hachem ! Car en déclarant que le D.ieu d’Israël est sur Terre, mais aussi dans le Ciel, autrement dit, qu’Il se situe en tout endroit, elle montra une Emouna entière et inébranlable en Lui. Puissions-nous prendre exemple sur cette conviction parfaite que D.ieu est la seule puissance suprême, et l’intégrer à chaque instant de notre vie !

La reine Héléne d’Adiabène : un zèle inégalé

Héléna d’Adiabène était la reine d’une petite contrée idolâtre, lors de la période qui précéda la destruction du deuxième Beth Hamikdach. Ses enfants et elle-même eurent vent de la croyance juive et prirent sur eux de la suivre. Ses sept fils étudièrent la Torah de manière très approfondie et devinrent de grands érudits[3] ! Par ailleurs, lorsque l’un de ses enfants partit en guerre, elle prit sur elle le rite du Nazir pendant 7 ans (un Nazir est un juif, homme ou femme, qui décide de s’abstenir de consommer du vin, de se laisser pousser les cheveux ou d’être en contact avec un mort[4]). De plus, elle fut d’une générosité rare envers le peuple juif, si bien que, lorsqu’elle voyageait à Jérusalem, elle offrait toutes sortes de récipients en or au Temple[5]. Le récit d’Héléna nous montre sa grandeur à travers deux choses exceptionnelles. Tout d’abord, sa décision, on ne peut plus admirable, d’abandonner sur-le-champ son culte idolâtre ; puis son zèle particulier à s’imposer des Mitsvot qui ne lui incombaient pas nécessairement, comme le rite du Nazir. Puissions-nous de la même manière aimer D.ieu à tel point que nous désirions de tout coeur faire Sa volonté et bien au-delà!

Trois modèles à suivre

Ces trois femmes, par leurs qualités uniques et admirables, nous montrent ce que chacune d’entre nous est capable d’atteindre ! Batia fit preuve d’intégrité et d’un sens de la vérité accrus en abandonnant son statut social pour se joindre au peuple juif, Rahav détenait une Emouna en D.ieu inébranlable, si bien qu’elle risqua sa vie pour sauver les espions envoyés par Yéhochoua, et la reine Héléna d’Adiabène fit montre d’un zèle sans précédent en prenant sur elle des Mitsvot qui ne lui incombaient pas.

Les qualités de ces trois femmes constituent la clé pour mener une vie près d’Hachem et prendre sur soi le joug divin. L’intégrité ne peut que nous amener vers un chemin de droiture et de plénitude, car lorsqu’on est intègre et honnête, avec les autres et avec D.ieu, l’on ne peut que réussir et grandir. La Emouna constitue l’essence même du judaïsme ; lorsqu’on croit en la Providence envers et contre tout, cela ne peut que nous rendre plus fort et résistant face aux épreuves. Enfin, le zèle démontre notre désir d’accomplir la volonté divine et de s’efforcer à toujours faire plus pour Hachem. Puissions-nous travailler de manière continue sur nos Middot pour ressembler à ces trois femmes juives exemplaires !


[1] Midrach Michlé 31, 34

[2] Livre de Yéhochoua (Josué), chapitre 2

[3] Talmud Soucca 2b

[4] Bamidbar 6,2

[5] Michna Yoma 3,10.