À l’instar d’Israël, Chabbath ne laisse personne indifférent et fait couler beaucoup d’encre. Il y a les partisans, les inconditionnels du Chabbath et les réfractaires. D’un côté, ceux qui pensent qu’à l’heure de l’ère numérique, s’imposer de se déconnecter est un véritable fardeau et un retour en arrière digne du moyen âge. Et de l’autre côté, ceux qui intègrent pleinement les bienfaits du Chabbath dans leur vie…

Notre approche avec Chabbath est une approche évolutive dans le temps, en fonction des circonstances et de notre réceptivité à ce qu'il y a de divin, qui nous vient d’ailleurs.

Chabbath, c’est avant tout une histoire d’engagement, d’alliance et de ralliement à sa famille, son peuple, à D.ieu et à soi-même.

Être « Chomer Chabbath », gardien du Chabbath : ça veut dire quoi ?

Est-ce que cela doit être envisagé sous l’angle purement technique : faire ou ne pas faire avec la connaissance et l’intégration des 39 travaux interdits ?

Ou au contraire, envisagé de façon plus philosophique… ?

À l’heure où tout se compte et se quantifie, l’arrêt des travaux pour Chabbath peut faire peur.

Peur de perdre le chiffre d’affaires principal de la boutique ;peur de ne pas répondre aux besoins de ses clients, de ses patients ; peur d’avoir l’air rétrograde aux yeux de ceux qui affirment vivre dans un monde moderne.

« Pourquoi ne touches-tu pas l’électricité, ça n’existait pas avant ? »

Vous aussi, vous l’avez sûrement entendue, cette réflexion faite pour vous remettre en question.

Celle-là et bien d’autres encore.

Alors le doute s’installe ; les hauts et les bas dans la pratique du Chabbath s’invitent dans votre quotidien.

Il y a les Chabbath réussis et les autres.

Ceux où vous avez fait tous les efforts pour respecter au maximum les interdits mais où vous tomberez peut-être.

Et cette petite voix intérieure qui vous guide entre bienveillance, autocritique et remontrance.

En réalité, Chabbath nous accompagne tout au long de la semaine.

Dans mon parcours sinueux, en route vers l’accomplissement du Chabbath, j’ai doucement mais sûrement avancé vers la compréhension de Chabbath.

Je dois avouer ne jamais avoir trop compris cette règle selon laquelle il convient de pratiquer pour respecter nos commandements, sans chercher à comprendre.

Avec le temps, cela a pris du sens.

Tout commence par une tentative de garder Chabbath, puis un, et encore un autre.

Il est dit que passé 3 Chabbath respectés, nous sommes « Chomer Chabbath » (gardien du Chabbath).

Un jour, j’ai passé ces trois Chabbath et je suis entrée dans la cour des gardiens du Chabbath.

Mais qu’est ce que cela voulait dire, être gardien du Chabbath ?

Gardien du Chabbath, c’est être en connexion directe avec le divin ; c’est changer de paradigme, se connecter avec la partie la plus spirituelle de soi.

On devient techniquement gardien du Chabbath, un jour, parce que la vie vous conduit sur la route de votre destinée.

Au début, c’est dur. Vous comptez les minutes pour la sortie du Chabbath, courez dans la rue scruter les étoiles dans le ciel - le fameux triangle d’étoiles rapprochées qui vous annoncent la fin de Chabbath.

Et puis un jour, vous comptez à rebours différemment.

Vous ne voulez pas cette fin de Chabbath et au moment de la sortie de Chabbath, c’est la tristesse du passage de ce moment de grâce spirituelle au retour de la bassesse des préoccupations matérielles qui prend le dessus.

Pendant Chabbath, nous sommes dans une bulle avec D.ieu et les nôtres.

Chabbath est notre armure, notre cadeau.

Avec le temps, j’ai compris que toute la semaine, je vivais pour mon prochain Chabbath.

Et c’est à ce moment-là que j’ai compris ce que voulais dire être « Chomer Chabbath »…

 Chabbath Chalom à tous !