Le mois de Kislev est là et avec lui, un message important est véhiculé sur notre rôle de femme (et/ou de mère), que je souhaite à partager avec vous. Nous sommes entrées dans une saison de routine. Or, quand la routine se fait longue et monotone pendant tout l’hiver, nous avons souvent du mal à continuer à l’apprécier au jour le jour. Alors, j’ai pensé à une belle comparaison proposée par le ’Hatam Sofer, entre la femme et le Cohen Gadol (rien de moins !!). Cette comparaison convient particulièrement au mois de Kislev, au mois de ’Hanouka où l’on parle tant du Beth Hamikdach...
Quand la cuisine devient sanctuaire : servir Hachem dans la routine
Certes, notre quotidien nous prend de court, nous passons d’une chose à l’autre ; dès le lever, nous préparons les goûters des uns, les vêtements des autres ; de retour du travail nous rangeons la maison, lavons le linge, préparons les repas, gérons les disputes des enfants, leurs devoirs… Et de temps en temps, nous languissons les moments où nous avions le temps de nous poser, d’aller écouter des cours, de nous sentir « spirituelles ». Mais justement, le ’Hatam Sofer nous enseigne que ces tâches ménagères ne sont pas anti-spirituelles, au contraire ! Il compare la femme au Cohen Gadol qui effectuait son service dans le Beth Hamikdach. Il y entrait majestueusement, approchait les Korbanot (sacrifices), allumait la Ménora – le tout, paré de ses plus beaux vêtements, ceux qu’il est le seul à pouvoir porter et qui le rendent si spécial !
Alors c’est vrai, nous n’avons plus de Beth Hamikdach, nous n’avons plus de Korbanot ni de Cohen Gadol, mais chaque foyer est une sorte de Mikdach Méat (petit sanctuaire) et le Cohen Gadol de chaque maison, c’est la Échet ’Haïl (femme vertueuse). Le Cohen Gadol effectuait des travaux très techniques dans le Beth Hamikdach : il nettoyait les godets de la Ménora, balayait les cendres du Mizbéa’h, se salissait les mains avec le sang des Korbanot, faisait toutes sortes de vérifications pour vérifier leur Cacherout… Mais c’est ce qui permettait à la Chékhina (Présence divine) de résider au sein du peuple !
Il en est de même pour la femme dont les tâches ménagères n’ont apparemment rien de spirituel, mais qui permettent à la Chékhina de résider dans son foyer. Elle aussi doit s’occuper et se préoccuper de « sang », faire des vérifications pour être sûre que tout est en ordre… Elle aussi utilise la poêle et le couteau au quotidien dans sa cuisine.
La femme met un couvre-chef qui la fait ressembler au Cohen Gadol ; lui aussi avait une coiffe (la Mitsnéfet) sur laquelle était posé le Tsits avec le Nom de Hachem.
Quand nous rajustons nos foulards pour être les dignes représentantes de Hachem, quand nous mettons nos tabliers et frottons nos casseroles, nous effectuons des tâches saintes, comme le Cohen Gadol avec son Éphod, qui astiquait la Ménora. Les repas sont un peu comme le Lé’hem Hapanim. Bien sûr, ils ne restent pas miraculeusement frais pendant toute la semaine et il faut les préparer tous les jours, mais cette belle comparaison peut nous aider à effectuer toutes ces tâches avec le sourire.
Sifflons en cuisinant 😊… Quand nous préparons à manger pour notre maisonnée, nous accomplissons le Ratson Hachem, la volonté divine. C’est notre 'Avoda et c’est ainsi que nous nous rapprochons de Lui.
Et pour ce qui est du ’Hochen posé sur le cœur du Cohen Gadol, il lui permettait de se soucier de chaque tribu, de répondre aux questions du peuple, en fonction des caractéristiques de chacun. La femme aussi a son ’Hochen cousu sur mesure ; son cœur se soucie de chacun, en fonction des qualités de son mari et de ses enfants.
Ces lumières qu’on ne peut toucher : le respect et la sainteté du couple
Passons à un autre élément du mois de Kislev (en rapporte avec ’Hanouka), qui concerne davantage la vie de couple. Chaque mois, dès l’apparition des menstruations, les époux doivent se séparer et n’avoir aucun rapprochement physique. Mais cette distance peut (et devrait) être vectrice de rapprochement entre les conjoints. Cette interdiction temporaire de proximité physique est en réalité l’occasion pour le couple de développer son lien spirituel. Toutes ces prescriptions d’éloignement contribuent grandement au rehaussement de l’image de l’épouse. Celle-ci n’est pas un « objet d’assouvissement de plaisirs », que l’homme peut « utiliser » dès que l’envie lui vient. Il est contraint de se conformer à certaines limites et cela permet au couple de se focaliser sur les qualités de l’autre, sur une communication saine pour, si D.ieu veut, se rapprocher physiquement après tout le processus de purification et l’immersion au Mikvé. À ce moment, l’amour est ravivé et la femme est chère aux yeux de son mari comme le jour de leur mariage.
Durant la période où cette distance s’impose, la femme ressemble aux lumières de ’Hanouka. Les bougies de ‘Hanouka, comme nous le déclarons dans le texte qui suit la bénédiction de l’allumage, sont « objet de sainteté et nous ne sommes pas autorisés à en tirer usage, mais seulement à les regarder, afin de Te louer… - הנרות הללו קודש הם ואין לנו רשות להשתמש בהם אלא לראותם בלבד כדי להודות לשמך... »
Sachons apprécier ces périodes et les utiliser à bon escient : illuminer notre foyer grâce à notre regard positif sur la vie et sur les qualités du conjoint et prononcer des paroles de remerciement et de reconnaissance vis-à-vis de ce dernier pour chaque petit bienfait qu’il nous procure. Ces mots de Hakarat Hatov (gratitude) sont un facteur très puissant de rapprochement entre nous !
PS : Je l’ai écrit dans la première partie de l’article, mais je le répète en conclusion… La comparaison du Cohen Gadol à la Échet ’Haïl est établie par le ’Hatam Sofer, c’est du sérieux ! Alors, ne prenez pas vos tâches ménagères à la légère, chères Cohanot Guédolot… 😉
Je vous souhaite un mois rempli de lumière !!
’Hodech Tov





