Quand l’horizon s’obscurcit et que le cœur pourrait se noyer dans les larmes de notre douleur, quand tout nous semble perdu et que les forces de croire nous lâchent, quand on se sent seul au monde au point de ne plus entrevoir la moindre lumière, alors le roi David nous parle encore. Il nous raconte comment, en son temps, il transforma le désespoir en sa plus grande force…

La douleur et la peur : vecteurs de Connexion divine

Qui pourrait entendre le cri intérieur d’une détresse sans pareille ? Qui pourrait apaiser la tristesse, réconforter, si ce n’est D.ieu ? En l’espace de 150 psaumes (Téhilim), une déclaration d’amour, de compréhension du Divin et de raccord permanent à Lui nous est livrée en cadeau pour l’éternité. Les Téhilim, c’est ce petit livre que l’on emporte sur nous comme porte-bonheur, celui que l’on glisse sous le coussin dans le berceau de notre enfant. Pour certains, c’est ce « gri-gri » devenu l’objet à emporter en toutes circonstances. Les Téhilim, ce fut ce livre que je ne comprenais pas, offert par une amie loubavitch et que je ne lisais jamais, jusqu’au jour où…

Au bord du précipice, Téhilim : la porte vers l’infini…

Je me souviens du jour le plus critique de ma vie. En pleurs, face à une porte du tribunal, dans l’attente d’une audience capitale dans mon existence : celle où se déciderait l’avenir de mes enfants. On veut me les retirer, je ne parle pas l’hébreu, je suis angoissée et surtout je me sens perdue, infiniment dénuée de tout. Je porte sur moi ce livre bleu à la couverture si soignée, ce fameux présent de mon amie bienveillante. Et pour la première fois, ce livre n’est pas un gri-gri, ce livre m’appelle à lui. Je le serre fort contre moi et j’entreprends la plus grande lecture de Téhilim de mon existence. Absorbée par les paroles sacrées du roi David, je ressens chacun des mots de ses supplications et je les prends à mon compte. Je pleure, j’implore Hachem de me secourir. Ce jour-là, D.ieu entendit mes prières et y accéda… 

Téhilim : la transmission des valeurs d’un peuple courageux et vertueux

L’enseignement du roi David s’apparente à celui d’un père qui transmet à son enfant les valeurs essentielles pour le rendre solide comme un roc, face aux tourments de la vie :

“Ne t’irrite pas contre les méchants. N’envie pas ceux qui font le mal car ils sont fauchés aussi vite que l’herbe et ils flétrissent comme le gazon vert. Confie-toi en l’Éternel et pratique le bien.” (Téhilim 37)

Une prière universelle, intemporelle

À bien y réfléchir, quand bien même serions-nous des inconditionnels des Téhilim, leur lecture ou récitation reste, à chaque fois, un moment de découverte. Le message du roi David est un message intemporel, qui résonne encore aujourd’hui avec plus de force à nos oreilles et dans nos cœurs.

Supplication poignante, les Téhilim sont une fenêtre ouverte sur l’espoir et la Émouna (foi) ; à l’instar de ce psaume 79 d’une actualité surprenante : 

“Que le gémissement du prisonnier parvienne jusqu’à Toi. Conformément à la grandeur de Ton bras, délie ceux qui sont condamnés à mourir. Et rends à nos voisins ennemis, au septuple dans leur giron, l’humiliation qu’ils pensent T’avoir infligée, ô mon Maître. Quant à nous, Ton peuple et le troupeau que Tu fais paître, nous Te rendrons grâce pour l’éternité. 

Et chaque génération, nous prononcerons Ton éloge.” (Téhilim 79)

Un enseignement de crainte et d’amour d’Hachem

Dès le premier Téhilim, le message est posé “l’Éternel connaît la voie des justes et la voie des pécheurs mène à la ruine”.

Cette notion d’agir avec sagesse et droiture est si importante qu’elle est rappelée dans le deuxième Téhilim :

“ Servez l’Éternel avec crainte, et réjouissez-vous avec tremblement. Redevenez purs, de peur qu’Il ne s’irrite, et que vous ne périssiez dans votre voie car Sa colère est prompte à s’enflammer.”

Les Téhilim sont une leçon de vie, d’une vie au service de D.ieu, sous Son regard bienveillant, mais aussi un service sous la crainte de D.ieu dont le courroux est à éviter à tout prix.

D.ieu aime la justice, la droiture et c’est ce qu’il ressortira au fil des Téhilim.

Des valeurs de combativité 

Les Téhilim nous rappellent que l’histoire du peuple juif n’est jamais vaine. Nous traversons le temps, envers et contre nos ennemis. Aussi bas que nous plongent nos assaillants, D.ieu ne nous oublie jamais et entend notre détresse.

Les Téhilim, c’est l’épaule sur qui pleurer, c’est l’oreille à qui se confier, c’est la parole qui nous est donnée, dans les mots parfaits pour arriver jusqu’au Tout-Puissant. Les Téhilim, c’est notre pilier, notre don pour l’éternité, la force infinie des mots sacrés, laissés en héritage à son peuple, par un si grand roi…

Par delà ces notions de guide dans nos actions comme un gouvernail qui donne le cap, la lecture des Téhilim nous apporte une force inouïe. D’abord, au sens propre du terme, car les mots et phrases employés sont remplis d’énergie, d’encouragement et d’espoir pour les Juifs souvent éprouvés et accablés, de façon individuelle ou collective.

Ensuite, au sens figuré, car il est connu que la lecture des Téhilim appartient à une sphère spirituelle telle qu'il ne s’agit pas simplement d’un recueil de poèmes, mais bien d’une connexion directe au Divin.

Téhilim : le téléphone rouge avec D.ieu 

En toutes circonstances, il est recommandé de lire les Téhilim : pour demander l'appui d’Hachem en toute épreuve : recherche d’un Zivoug (âme sœur), désir d’avoir un enfant, guérison d'une maladie, décès…

Les Téhilim sont, un peu, à l’âme, ce que les médicaments sont au corps.

Notre prescription : lisez des Téhilim en toute occasion… vous n’imaginez pas le bien que vous vous faites et que vous faites à ceux à qui les prières sont dédiées.

Que vos lectures puissent apporter de grandes délivrances à chacun d’entre vous et à tout le peuple juif !