Lors de l'enterrement du colossal bâtisseur, M. (Rav) Jean Paul Amoyelle (dont l'engagement visionnaire dans l'éducation juive - notamment à travers le réseau Ozar Hatorah - était véritablement exceptionnel), l'époux d'une de ses petites-filles m'a posé cette question : "Qu'a-t-il fait pour Torah-Box, papi ?" Ma réponse : "Euh, rien, c'était simplement mon voisin." Mais quelques secondes après, j'ai ajouté avec un peu d'émotion : "En fait, si. Chaque fois que je le croisais, il me souriait, complimentait mon travail ainsi que celui de mes collègues. D'ailleurs, il y a seulement 6 jours, alors qu'il ne m'envoyait que très très rarement des messages sur WhatsApp, il m'a envoyé uniquement un émoji : un "👍" pouce en l'air. Je ne sais pas pourquoi. En fait, il a beaucoup fait pour Torah-Box, car rien de tel que d'être apprécié et encouragé à développer."

Effectivement, M. Amoyelle était un leader pour cette raison précise. Un geste d'encouragement, un simple sourire, c'est ce qui a incité D.ieu à choisir Moché Rabbénou comme le plus grand prophète : "Comme D.ieu a vu que Moché a délaissé ses propres affaires pour encourager les autres, Il l'a choisi comme prophète." (Midrach Rabba). Ce genre de geste constitue la base de la grandeur. Tout le monde, qu'il s'agisse d'un technicien de surface ou d'un président d'État, a besoin d'un sourire.

Essayons d'incarner la même bienveillance pour élever son âme. Efforçons-nous de ressembler à M. Amoyelle dans nos foyers :

- une femme qui complimente son mari en lui disant deux mots gentils lorsqu'il rentre du travail ou du Collel est en train de suivre les traces du Rav Amoyelle.

- un mari qui apprécie le repas préparé par sa femme ou qui lui fait d'autres compliments... saisit l'occasion de devenir un "leader juif".

- dites à vos enfants que leurs enseignants ont également besoin de compliments : une phrase comme "Rabbi/Professeur, j'ai apprécié votre cours", peut véritablement leur donner des forces.

Quitter notre zone de confort pour s'intéresser activement aux autres. Même s'il avait dernièrement du mal à marcher, M. Amoyelle faisait toujours l'effort de passer vous saluer et de faire un grand sourire.

Comme le dit le Talmud : "Montrer ses dents blanches - par un sourire - à son prochain est préférable que d'offrir du lait - à celui qui a soif." (Kétouvot 111b)

Que son mérite nous protège.