Yossef a été vendu en tant qu’esclave et arrive dans la maison de Potiphar. La femme de ce dernier essaye de le séduire, mais Yossef tient bon. Il resta fidèle à Hachem et à son maître Potiphar.

Un jour, alors que personne n’est présent à la maison, la femme de Potiphar arrive à nouveau auprès de Yossef en l’incitant à fauter. Elle l’attrape par ses habits et lui jure qu’elle ne le lâchera pas tant qu’il ne cédera pas. Mais Yossef ne faillit pas. Avec une force extraordinaire, il combat son mauvais penchant et ne trébuche pas. Le verset dit : « Il abandonna son habit dans ses mains (de la femme de Potiphar) et s’enfuit en dehors de la maison. Puis, voyant qu’il s’était enfui, elle affirma à son mari et à ses esclaves que Yossef avait voulu fauter avec elle, mais qu’elle avait crié et qu’il s’était enfui en lui laissant son habit. »

 

Le rav Shimon Wizman demande : pourquoi Yossef a-t-il abandonné son habit ? Comme tous les autres Chevatim, Yossef était très fort. Il aurait tout simplement pu reprendre son habit en tirant dessus, avant de s’enfuir. Pourquoi a-t-il pris le risque que la femme de Potiphar utilise ce vêtement pour retourner la situation contre lui (et il s’est avéré qu’elle s’est ensuite comportée ainsi) ?

Le rav répond qu’avec le yetser hara (le mauvais penchant), il ne faut pas attendre une seconde. Pour réussir à le vaincre, il faut le fuir sans lui laisser la moindre chance ! Yossef ne pouvait donc pas attendre, ne serait-ce que le moment de tirer son habit, car il devenait alors vulnérable aux griffes de la faute. C’est uniquement grâce à cette conviction de fuir la faute, à tout prix et sans attendre, que Yossef a réussi cette grandiose bravoure.

Nous aussi, a conclu le rav, nous devons combattre notre mauvais penchant ainsi : ne pas lui laisser la moindre faille, et nous en enfuir immédiatement. Nous devons depuis le départ être fermes et décidés à ne pas fauter !

Ce message se retrouve aussi un peu plus haut dans notre paracha. En effet, lorsque la femme de Potiphar fit ses avances à Yossef, le verset dit : « Il refusa et il expliqua à cette femme que son mari lui avait délégué toute la responsabilité de la maison, alors comment pouvait-il le tromper ? »

Ici aussi, Yossef commença tout d’abord par refuser catégoriquement « Il refusa », puis seulement après il s’expliqua. Il savait qu’avant tout, il devait être clair pour lui de ne trébucher dans aucun cas, sous aucun prétexte.

Si Yossef a réussi tous ses exploits, c’est grâce a sa détermination pour ne pas se rapprocher de la faute. Le midrash rapporte qu’il s’est retenu de regarder et de penser à cette femme qui essayait de le faire trébucher. Il savait pertinemment que cela serait le début de la fin, et qu’il était strictement nécessaire de ne pas ouvrir la porte au mauvais penchant. Sans cela, il aurait sûrement failli, has véchalom.

C’est ce que nous disait notre maître rav Nissim Tolédano zatsal : le yetser hara est toujours prêt à venir. Il est intelligent et essaye de nous convaincre petit à petit. Cela lui suffit, surtout qu’il sait qu’il peut ainsi obtenir beaucoup. Ne croyons pas ses mensonges et soyons déterminés de le fuir depuis le début.

Comme disait rav Nissim Yagen zatsal, le mauvais penchant est un microbe. Un seul peut en engendrer une multitude et tuer sa proie, ‘has véchalom

Un seul trou d’air dans une boite de conserve ou dans une combinaison de cosmonaute les rendra entièrement inapte…

Dans la société d’aujourd’hui plus que de tous temps, il nous arrive d’être confrontés à de lourdes épreuves, ‘has véchalom. Le comportement de Yossef nous indique comment combattre : en fuyant le combat et en nous préservant le plus possible de la faute ! La technologie ouvre de nombreuses portes à la débauche et si nous voulons réussir le combat, il faut essayer de fuir ces épreuves.

En associant une étude quotidienne de moussar et des prières du fond du cœur, Hachem nous aidera à garder (ou à renouveler) notre sainteté.