La Paracha de Vayéchev (37, 28)  écrit : "וַיִּמְכְּרוּ אֶת יוֹסֵף לַיִּשְׁמְעֵאלִים בְּעֶשְׂרִים כָּסֶף" (Ils vendirent Yossef aux Ismaélites pour vingt pièces dargent).

Le Midrach raconte à propos de ce verset : Lorsque Yossef entendit que les Ismaélites descendaient en Egypte, il éclata en sanglots à l’idée de s’éloigner de la terre de Canaan. En le voyant, l’un des marchands le fit descendre du chameau et il continua à pied. Malgré cela, Yossef continuait à gémir et à appeler son père. Un autre Ismaélite le frappa à la joue et Yossef sanglota de plus belle jusqu’à ne plus pouvoir marcher. Alors, tous le rossèrent de coups, le brutalisèrent et l’intimidèrent dans l’espoir de faire cesser ses pleurs. En voyant la détresse de Yossef et sa souffrance, D.ieu fit descendre l’obscurité et la frayeur sur ces hommes et assécha la main de ses agresseurs.

Ces derniers dirent : « Quelle est cette chose que l’Eternel nous a faite sur ce chemin ? », ignorant que c’est le traitement infligé à Yossef qui en était la cause.

Alors qu’ils passaient par le chemin d’Efrat où se trouve la sépulture de Ra’hel, Yossef se précipita jusqu’au caveau de sa mère, il s’effondra sur sa tombe et s’écria en pleurant : « Ma mère, ma mère qui m’a mis au monde. Réveille-toi, lève-toi et vois comme ton fils a été vendu en esclave, sans personne pour le prendre en pitié ! Lève-toi, vois ton fils, et pleure avec moi sur ma douleur, vois le cœur de mes frères cruels, réveille-toi ma mère, sors de ton sommeil, et mène avec moi la guerre contre mes frères qui m’ont dévêtu de ma tunique, m’ont vendu en esclave et m’ont séparé de mon père, sans personne pour me prendre en pitié. Lève-toi ma mère, sors de ton sommeil et vois comme son âme et son cœur se trouvent dans la détresse. Lève-toi, console-le et parle à son cœur. » Yossef continua à parler de la sorte, il cria, il sanglota, avant de devenir silencieux comme une pierre tant son cœur était amer.

Soudain, Yossef entendit une voix d’outre-tombe s’adresser à lui. D’un cœur brisé et d’un ton larmoyant et plaintif, celle-ci lui répondit : « Mon fils, Yossef, j’ai entendu tes cris et tes pleurs, et j’ai vu tes larmes. Je connais ta souffrance, mon fils, je m’afflige sur ton sort, et une grande douleur s’ajoute à ma propre détresse. Et maintenant, mon fils, espère en D.ieu et ne crains pas car D.ieu est avec toi, et Il te sauvera de toute souffrance. Lève-toi mon fils, va en Egypte, et ne crains pas. » Elle continua à parler de la sorte, puis se tut.

Etonné par ce silence, Yossef se remit à pleurer, éveillant la colère de l’un des Ismaélites qui le chassa du tombeau avec force coups et insultes. Yossef dit alors aux hommes : « Je trouverai grâce à vos yeux, et vous me ramènerez chez mon père. Il vous enrichira d’une fortune colossale. » Ils lui répondirent : « N’es-tu pas un esclave, où est ton père ? Et si tu avais eu un père, tu n’aurais pas été vendu à un prix aussi réduit à deux reprises. » Sa colère s’éveilla contre eux, ils le brutalisèrent de plus belle, et Yossef sanglota. D.ieu vit la souffrance de Yossef, il frappa les hommes et fit tomber l’obscurité sur eux. Les hommes, les bêtes et les chameaux en furent saisis d’effroi et ils perdirent l’usage de leurs jambes et ils s’écroulèrent à terre. Ils se demandèrent l’un à l’autre : « Que nous a fait l’Eternel ? Quelle faute avons-nous commise pour mériter un tel sort ? »

L’un d’eux répondit : « Peut-être est-ce à cause du mauvais traitement infligé à ce pauvre esclave qu’une telle chose est arrivée. Implorez sa face, et insistez auprès de lui pour qu’il nous accorde son pardon. » Ils supplièrent Yossef, et insistèrent auprès de lui pour qu’il leur pardonne et Yossef accepta leurs excuses. Il pria D.ieu, et D.ieu écouta sa prière. Le vent se leva, et les bêtes se levèrent et poursuivirent leur chemin. Ils dirent : « A présent nous savons que c’est à cause de ce pauvre que nous est venu ce mal. Dès lors, à quoi bon nous attirer un tel tourment, concertons des plans pour décider du sort de cet esclave. »

Le premier répondit : « Mon conseil est de le ramener à l’endroit qu’il nous dira et de récupérer le prix que nous avons payé pour lui. » Le second objecta : « Nous ne pourrons pas procéder ainsi car la route est longue. » Le troisième déclara : « Voici mon plan, et nous n’en dérogerons pas. Voici que nous arrivons aujourd’hui en Egypte, nous l’y vendrons à prix fort et nous serons sauvés de son mal. » Cette idée leur plut et ils se mirent en route avec Yossef pour l’Egypte (Séder Hayom).