La Paracha de cette semaine, Béhar, traite de la Mitsva de la Chémita. Cette Mitsva consiste à laisser (en Erets Israël) la terre se reposer une fois tous les sept ans, c'est-à-dire qu'il est interdit d'y effectuer les travaux agricoles. Le propriétaire doit aussi retirer sa propriété des fruits de sa récolte, et permettre leur consommation à tout celui qui le désire.

Le verset dit : « Et si vous dites ; qu’allons-nous manger durant la septième année, … et J'ordonnerai Ma bénédiction durant la sixième année et la terre fera pour trois ans. »

Les commentateurs s’interrogent pourquoi la Torah a-t-elle eu besoin d’écrire en introduction « Et si vous dites ; qu’allons-nous manger durant la septième année ». A priori, le verset aurait pu dire directement « Et J’ordonnerai Ma bénédiction durant la sixième année et la terre fera pour trois ans. »

Rav Eliahou Lopian explique au nom du Sforno que la Torah a promis une bénédiction différente selon le niveau de Emouna (foi en D.ieu) de chacun :

Celui qui ne pose pas de questions et est prêt à accomplir l’ordre d’Hachem avec dévouement recevra une quantité de récolte d’une année, qui lui suffira pour trois ans. La récolte sera bénie en elle-même et l’on sera rassasié avec un petit peu, de sorte qu’une simple récolte suffira pour trois ans.

Mais celui qui n’a pas cette foi parfaite et ce dévouement pour les Mitsvot et qui se demande « comment puis-je accomplir cette Mitsva qui m’empêchera de vivre ? » aura le droit à une autre bénédiction. Il méritera, la sixième année, d’une bénédiction trois fois plus grande !

La différence entre les deux bénédictions est que, dans le premier cas, l’agriculteur méritera d’avoir accompli la Mitsva avec Messirout Néfech et en plus n’aura pas besoin de s’occuper, alors que, dans le second cas, l’agriculteur n’aura pas le même mérite (bien que sa Mitsva est grande) et devra en plus travailler plus, car il devra s’occuper de la récolte de trois années.

Le Darké Moussar rapporte une autre explication :

Si la Torah avait écrit directement « Et J’ordonnerai Ma bénédiction durant la sixième année et la terre fera pour trois ans » sans introduire « Et si vous dites ; qu’allons-nous manger durant la septième année », nous aurions fait dépendre l’accomplissement de cette Mitsva à la bénédiction !

Le verset a donc eu besoin de préciser « Et si vous dites ; qu’allons-nous manger durant la septième année » afin de nous apprendre, qu’idéalement, nous devons être prêts à faire la Mitsva de Chémita (ainsi que les autres Mitsvot) avec Méssirout Néfech, avec un dévouement hors du commun !

Cet enseignement concerne toutes les Mitsvot. Il est vrai que le respect du Chabbath et des Mitsvot apporte la joie et le bonheur et ouvre les portes des bénédictions, mais, à priori, il faut essayer d’atteindre un niveau élevé, et être prêt à servir Hachem même au prix de grands sacrifices et même si l’on est sûr que l’on ne recevra aucune bénédiction sur terre.

[Cette qualité est particulièrement nécessaire pour ceux qui méritent de faire Téchouva, car, souvent, au début de la Téchouva, les forces du mal peuvent avoir le droit de présenter des difficultés afin de voir si la Téchouva est sincère et afin de purifier entièrement le fauteur de ses fautes ! Il faut alors être très têtu et continuer fermement dans le droit chemin. Si l’on agit ainsi, les épreuves tomberont généralement facilement car le mauvais penchant remarque que les difficultés que nous surmontons augmentent grandement notre mérite et il s’arrange donc de nous faciliter les Mitsvot… !]

Prions qu’Hachem nous aide à tous à être de grands Tsadikim et Tsadékot et à sanctifier Son grand Nom, Amen ! Prions pour nos frères et sœurs, pour leurs réussites spirituelles et matérielles, et supplions Hachem de faire faire Téchouva à tout le monde, Amen !