L’incroyable histoire suivante, un témoignage bouleversant, a été relatée par le célèbre Maguid Rav Ména’hem Stein, qui en connaît les protagonistes :

Au domicile du Rav Stein à Péta’h Tikva, résida pendant plusieurs années une jeune fille, dont les péripéties de la vie et son foyer brisé l’avaient conduit à rechercher un toit accueillant. Elle avait choisi d’élire domicile chez la famille Stein. Les membres de la famille l’avaient rapprochée et s’occupaient d’elle, et le moment venu, ils furent des partenaires actifs dans son futur mariage et la création de son foyer dans une ville éloignée. Au fil des ans, ils gardèrent le contact, de manière discontinue, avec cette jeune fille devenue une jeune femme. Ils savaient qu’elle était satisfaite de sa nouvelle maison et son nouveau travail, et comprirent qu’elle affrontait la difficulté d’avoir des enfants. De loin, ils continuèrent à s’intéresser poliment sans les mettre dans une situation inconfortable, et ils comprirent que les années passaient, mais l’attente se poursuivait, et les enfants tardaient à venir pour réjouir le jeune couple…

Par la suite, ils apprirent qu’elle avait séjourné pendant un certain temps à l’étranger, pour subir tous les traitements possibles pour obtenir la délivrance tant attendue. Mais là également, ces tentatives s’avérèrent infructueuses, et elle rentra en Israël déçue et souffrante, encore plus qu’à son départ. Les plus grands spécialistes au monde avaient baissé les bras et déclaré qu’il n’y avait aucune chance…

Au bout de huit ans d’attente exténuante, où elle était focalisée chaque jour sur une seule chose, l’espoir de mettre des enfants au monde, elle décida de téléphoner au Rav Stein, pour épancher sa douleur et lui demander de passer la fête de Roch Hachana chez eux, pour pouvoir s’élever et s’émouvoir des prières de la fête grâce à une prière ardente de Yéchiva.

Bien entendu, elle fut invitée sur le champ, et le matin de Roch Hachana, la jeune femme entra dans la section des femmes de la Yéchiva Or Israël à Péta’h Tikva, les yeux déjà emplis de larmes. « Aujourd’hui, c’est aujourd’hui, se remémora-telle, c’est le moment d’agir ! »

La salle de la Yéchiva était bondée de monde, et l’atmosphère, sérieuse et exaltée. Chacun était concentré dans son livre de prières, enveloppé de son Talit, les yeux fermés, animé de ferveur. La prière commença et se déroula dans une atmosphère d’émotion intense, et le moment était venu de lire la Haftara : l’officiant se mit à lire avec émotion la Haftara lue le premier jour de Roch Hachana, qui relate l’histoire de ‘Hanna, épouse d’Elkana, qui attendit d’avoir des enfants pendant de longues années et mérita de tomber enceinte à Roch Hachana.

La jeune femme écouta attentivement la Haftara, entendit le combat qu’elle vivait relaté à voix haute…la longue attente, la tristesse, la grande déception…et soudain - un pleur sourd s’éleva de la section des femmes, accompagnant la lecture comme une mélodie sourde : « L’âme remplie d’amertume, elle pria … et pleura longtemps… » C’est ici que la jeune femme éclata en sanglots. Elle versa des torrents de larmes, ses gémissements s’intensifiaient, au point que les femmes qui l’entouraient commencèrent également à verser des larmes. L’officiant poursuivit : « Si Tu daignes considérer l’affliction de Ta servante, Te souvenir d’elle et ne point l’oublier, si Tu donnes à ta servante un enfant mâle… »

A Roch Hachana, tout repart à zéro

La femme versait à ce stade des pleurs purs, dans une tempête d’émotions indescriptible. Elle avait le sentiment que l’histoire de sa vie était évoquée à ce moment-là, et tout comme le sort de ‘Hanna avait été fixé à Roch Hachana, elle pouvait également tomber enceinte à présent. Elle eut la ferme conviction que les chances naturelles n’étaient pas un facteur déterminant, ce qui était déterminant à partir de là est ce qui serait fixé à Roch Hachana, et ce jour-là, il fallait frapper aux portes du Ciel avec obstination et ne cesser d’implorer ! Car à l’image de ‘Hanna et de nos matriarches Sarah et Rah’el qui avaient conçu à Roch Hachana - chacune le pouvait !

Si, jusqu’à Roch Hachana l’enfant souffrait d’un problème émotionnel, si le compte en banque était dans le rouge en permanence, si jusque-là nous ne réussissions pas dans les études, ça ne devait pas obligatoirement continuer, car à Roch Hachana, le monde se renouvelle, et tout peut changer du tout au tout !

A l’issue de Roch Hachana, la femme fit ses adieux à ses hôtes en les remerciant, les yeux encore humides et pleins d’espoir, promettant de donner des nouvelles. A compter de là, elle n’agit pas dans ce domaine, ne prit pas de conseil, ne fit pas d’allées et venues, rien. La vérité, c’est qu’elle n’en eut pas besoin…

Au début du mois de Tamouz de la même année, le téléphone sonna au domicile du Rav Stein. Le Rav n’entendit aucun propos, uniquement des pleurs. Ce même pleur ému de Roch Hachana s’était transformé en pleurs de joie et de reconnaissance, mêlés au cri d’un nourrisson !

Neuf mois après Roch Hachana, la femme avait eu un bébé de manière surnaturelle, sans aucune intervention médicale. Car tous ces préparatifs étaient justifiés, mais uniquement jusqu’à Roch Hachana. A Roch Hachana, toutes ces dispositions étaient reprises à zéro, et tout le monde pouvait obtenir une délivrance, contre toute attente !

Le Maharcha écrit qu’un Juif qui n’a pas vu son ami pendant 12 mois récite la bénédiction « Baroukh Mé’hayé Hamétim, béni soit Celui qui fait revivre les morts. » Son ami ne s’est pas mis en danger, que D.ieu préserve, mais pendant 12 mois, Roch Hachana a été marqué, et à Roch Hachana, une nouvelle vie commence, sans rapport avec l’année précédente !

Le Rav Stein en personne relate cette histoire que l’on peut écouter par téléphone sur la ligne de Kol Halachone. Il ajoute qu’un jour, une Rabbanite de Bayit Vagan s’était adressée à lui et avait témoigné avoir entendu ce cours qui l’avait émue et renforcée. Elle avait invité sa nièce, qui attendait d’avoir des enfants depuis 13 ans, à passer la fête de Roch Hachana chez elle et de prier auprès d’elle. La nièce accepta l’invitation, et au moment de la lecture de la Haftara de ‘Hanna, elle se remémora cette histoire, et en un instant, elle se mit à pleurer à chaudes larmes en implorant le Créateur du monde, car à Roch Hachana, les données changent et tout devient possible !

Dix mois s’écoulèrent et en pleine période de vacances du mois d’Av, la nièce eut le privilège de mettre un garçon au monde, ce qui coupa le souffle aux plus grands médecins, car d’après les voies naturelles, elle n’avait aucune chance. Mais les voies naturelles étaient valables jusqu’aux pleurs en plein Roch Hachana, mais à Roch Hachana tout s’était transformé !

Nous sommes peu de temps avant le grand jour, et chacun d’entre nous a quelque chose qui lui pèse sur le cœur, qui l’accompagne peut-être depuis de longues années. Le moment crucial arrive maintenant : à Roch Hachana, le monde se renouvelle ! Toute difficulté au monde peut disparaître, grâce à une imploration sincère ! Exploitons cette occasion émouvante pour relater à notre Père céleste ce que nous désirons changer dans notre vie l’année à venir, et le Créateur du monde, Père compatissant, offrira à chacun d’entre nous une année joyeuse et bénie !