Un Juif résidait dans un immeuble cossu de Paris, dont la majorité des résidents sont non-juifs. Mais ce Juif entretenait d’excellents rapports avec la plupart de ses voisins avec qui il vivait en paix. Un architecte âgé et sympathique vivait dans le penthouse, et échangeait toujours quelques propos sympathiques et plaisants avec son voisin juif.

Un jour, alors que le Juif attendait l’ascenseur pour monter dans son appartement, l’architecte était à ses côtés, et ils bavardèrent un peu plus longuement qu’à l’ordinaire. Au fil de la conversation, le Juif apprit que la fille du voisin était l’épouse du roi du Maroc ! Le Juif, curieux, lui demanda si son gendre, le roi du Maroc, rendait de temps à autre visite à son beau-père. Il répondit par la positive, et précisa qu’une semaine plus tard, le roi et son épouse devaient lui rendre visite. Le Juif, ému, lui demanda alors : « Nous, les Juifs, mentionnons à chaque occasion le Roi des rois, D.ieu, et je suis très curieux de voir une fois un vrai roi en action. Pourriez-vous m’appeler lorsque le roi viendra chez vous ? ». Son voisin accepta et lui promit qu’à l’arrivée du roi, il enverrait quelqu’un le chercher.

Une semaine plus tard, on frappa à la porte de l’appartement du Juif : un émissaire royal vêtu de l’uniforme du royaume du Maroc, lui annonça que le roi et son beau-père attendaient son arrivée sur le toit de l’immeuble. Le Juif, ému, se pressa vers son dressing et revêtit son plus beau costume, se parfuma et se rua vers la porte où l’attendait l’émissaire. Ils prirent ensemble l’ascenseur jusqu’au penthouse.

Arrivé sur place, il vit le roi du Maroc, entouré de gardes à la mine sévère, assis sereinement sur une chaise de jardin et consommant des fruits avec son épouse et son beau-père. Son voisin se leva et présenta son voisin juif à son gendre. Le roi l’accueillit très sympathiquement et lui proposa une chaise pour s’asseoir à ses côtés. Le Juif, ému, s’assit à côté du roi, et demanda la permission de réciter une Brakha propre aux Juifs. Une fois la permission obtenue, il récita la bénédiction : « Qui a attribué de Sa grandeur aux rois de chair et de sang ».

Le roi s’intéressa au sens de la bénédiction, et le Juif se mit à expliquer brièvement le sens des Brakhot et une partie des Mitsvot de la Torah. Au fil de la conversation, ils en arrivèrent au fait que le fils aîné du Juif s’apprêtait à célébrer prochainement sa Bar Mitsva, et il expliqua au roi la Mitsva des Téfilines. Le roi, en entendant parler de la Bar Mitsva, demanda à notre protagoniste : « J’ai une question à vous poser, mais répondez-y franchement, même si c’est par la négative. Est-ce que moi, à titre de musulman, je peux offrir un cadeau à un garçon juif qui célèbre sa Bar Mitsva ? ». Le Juif, surpris, garda un instant le silence, mais se reprit immédiatement en répondant que ce n’était pas interdit. Le roi fit un geste de la main droite et, un instant plus tard, son assistant lui tendit un carnet de chèques et un stylo en or.

Le roi remplit le chèque et le transmit au Juif. Celui-ci le remercia chaleureusement et s’apprêta, par politesse, à enfouir le chèque dans sa poche sans vérifier son contenu. Mais le roi lui demanda de regarder ce qui était inscrit. Le Juif lança un regard furtif et fut stupéfait : le roi avait inscrit la somme astronomique de 50 000 euros !!! Le roi sourit devant la stupéfaction de son interlocuteur et lui dit : « Vous vous étonnez certainement de ce montant, mais je vais vous expliquer mon intention… Voyez, mon ami, je n’étais pas obligé de vous donner quoi que ce soit, car cela ne fait que quelques minutes que je vous connais. Mais j’ai décidé malgré tout de vous offrir un cadeau, et si je vous avais offert 500 euros, c’aurait été sympathique, et même respectable, et vous auriez été très content. Si j’avais inscrit 5000 euros, cela aurait été encore plus respectable et émouvant. Mais je suis roi ! Et dès l’instant où j’ai décidé de vous offrir un cadeau, je suis obligé de vous offrir un cadeau qui fasse honneur à mon rang royal, et c’est le montant minimal pour un cadeau royal !! »

Chers Juifs, nous nous approchons de la rencontre avec le Roi !! Une fois par an, le Roi descend dans le champ et il est possible de s’adresser à Lui et de Lui exposer toutes nos demandes.

Retenons de plus que D.ieu est notre Père, mais il est également notre Roi. Lorsque vous vous adressez à Lui et Lui exposez une demande, couronnez-Le et dites : « Mon cher Père bien-aimé, je T’aime et Te remercie pour tout ce que Tu me donnes en permanence, et c’est énorme !! Mais Papa, j’aimerais encore s’il Te plaît… » Puis ajoutez : « Je Te le demande non seulement parce que Tu es mon Père, mais tel un prince qui présente une demande à son roi !! Et lorsque le roi se décide à donner… !!! »

Une bonne année pleine de douceur !

Yossi Halpérin