Quelques temps après le décès de sa première femme, le ‘Hafets ‘Haïm se remaria.

Lorsque la fête de Souccot approcha, il construisit sa souka, à l’endroit où il la faisait chaque année. Mais voici qu’une fois son travail achevé, sa nouvelle épouse observa la soucca, puis, après quelques instants de réflexion, elle annonça : « Je pense qu’il faudrait mieux placer la souka autre part, dans ce coin… »

Le ‘Hafets ‘Haïm ne s’énerva pas, et ne fit aucune remarque. Avec son empressement qui le caractérisait, il se mit à démonter la souka pour la replacer dans l’endroit désigné !

Rappelons que le ‘Hafets ‘Haïm ne perdait pas un instant de sa vie. Tous ses proches témoignaient ne jamais l’avoir vu perdre son temps. Il était toujours en train d’étudier (qui est une très grande mitsva, que l’on accomplit à chaque mot de thora que l’on dit) ou d’accomplir une mitsva. Pourtant, il ne s’insurgea pas des propos de son épouse et il ne lui répliqua rien. Il fut d’accord de "perdre" de son temps si précieux pour faire plaisir à sa femme et pour préserver l’harmonie dans son couple…

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Voici qu’après avoir déplacé la soucca, la femme du ‘Hafets ‘Haïm changea d’avis. Tu sais, dit-elle, je pense que tu avais raison. Le premier endroit est idéal pour la soucca. 

Et cette fois aussi, le rav ne se mit pas en colère. Il garda le silence, le sourire, et malgré les difficultés que cela représentait, il démonta à nouveau la souka, pour la replacer à sa place initiale.

Notre quotidien nous donne tellement d’occasion de ressembler au ‘Hafets ‘Haïm. Il est certes difficile d’y parvenir car il faut de nombreux efforts pour s’annuler devant quelqu’un d’autre. Mais rappelons-nous que ce sont les efforts qui nous élèvent et que c’est notre but sur terre ! Soyons décidés de nous surpasser et soyons heureux : chaque fois où nous réussirons à nous annuler, nous ressemblerons à ce grand maître !