« Tu me connais ? » demandai-je. Il me regarda comme si j’étais sorti d’un autre monde. Cette situation était délirante à ses yeux, et la vérité c’est qu’elle l’était aussi aux miens... Oudi ne répondit pas. C’est un enfant bien élevé qui ne parle pas aux inconnus. Un bon garçon. Vraiment.

Le paysage défile à une allure vertigineuse. Oudi est assis à côté de la fenêtre et regarde à l’extérieur. Il porte un pantalon bleu et une chemise blanche. Ses cheveux sont coiffés soigneusement, et il porte une Kippa en velours brodée avec son nom. Un petit sac à dos est posé sur le siège à côté de lui. Il comporte un pyjama et quelques autres vêtements et peut-être un livre ou deux qu’il ramène à sa grand-mère.

Je suis assis deux sièges derrière lui. Le wagon est relativement vide, et l’heure est une heure matinale tardive pour un vendredi. Le train de Tel Aviv à Haïfa fait son chemin rapidement. Je regarde la montre à mon poignet, me lève et, angoissé, marche lentement vers Oudi. Il sent mon ombre, et détourne donc sa tête de la fenêtre. Je lui fais signe que je veux m’asseoir. Je discerne alors sur son visage un regard d’incompréhension.

 

Il a raison.

Il y a tellement de places libres dans le wagon. Pourquoi avoir choisi spécialement la place à côté de lui, d’autant plus que son sac y est posé ? C’est un bon garçon, je l’ai déjà remarqué depuis un moment. Il prend son sac, le pose sur ses genoux, et tourne à nouveau son regard vers la fenêtre à sa droite.

Je me gratte un peu la gorge, je veux attirer son attention, mais Oudi ne jette même pas un petit regard vers moi. Finalement, sans avoir d’autre choix, je commence à parler.

« Tu me connais ? » demandai-je. Il me regarda comme si j’étais sorti d’un autre monde. Cette situation était délirante à ses yeux, et la vérité c’est qu’elle l’était aussi aux miens... Oudi ne répondit pas. C’est un enfant bien élevé qui ne parle pas aux inconnus. Un bon garçon. Vraiment.

« Je m’appelle Michaël », continuai-je. Mais il ne fit que me dévisager silencieusement, serrant de plus en plus fort son sac. Je sortis alors mon appareil photo et parcourus rapidement les photos. Puis je m’arrêtai. Oudi observait mes gestes, et lorsqu’il vit la photo que j’agrandissais lentement, il ouvrit la bouche, ses yeux remplis d’étonnement.

« C’est toi, n’est-ce pas ? », lui demandai-je en désignant l’un des enfants jouant dans le parc de la photo. Il bougea sa tête lentement de haut en bas, d’un mouvement apparemment irréfléchi, car en une seconde il s’était déjà repris et retournait son regard vers la fenêtre.

La vérité, j’étais un peu surpris. Les enfants sont curieux, et avec tout le respect que j’ai pour la meilleure éducation que leurs parents peuvent leur donner, la question logique aurait déjà dû éclater depuis longtemps : qu’est-ce que notre photo de famille fait dans l’appareil-photo d’un étranger ?

J’essayai de réfléchir avec logique, me demandant comment ce petit enfant réussissait à se maîtriser et à contrôler sa curiosité. Mais tout en essayant de rentrer dans la tête intéressante qui se trouvait à côté de moi, je me rendis compte qu’il se levait de sa place et se tournait pour en chercher une autre.

Je le comprends.

À sa place, j’aurais agi de la même manière. C’est assez effrayant d’être assis à côté d’un étranger qui commence à te poser des questions et à te montrer des photos de toi. J’eus peur qu’il ne s’enfuît, et malgré toute l’émotion qui s’agitait en moi, je lui dis rapidement : « Je suis Michaël ‘Haïm ben Ziva. »

Oudi, surpris, se tourna vers moi, et se rapprocha à nouveau : « Tu es... Tu es... ? », demanda-t-il perplexe. « Oui, c’est moi. Moi et personne d’autre. », lui dis-je en souriant.

Oudi s’assit à côté de moi et sortit un Sidour, il l’ouvrit à la page de la 'Amida et me montra un petit papier joint à la bénédiction de « réfaénou » (« guéris-nous »). Il y était écrit « Michaël ‘Haïm ben Ziva ». Il referma son Sidour et le rangea dans son sac.

Je sentis que c’était le moment pour moi de parler : « Je suis sorti de l’hôpital depuis environ un mois. Depuis, je fais des enquêtes et des recherches sur un petit enfant. Un enfant qui venait rendre visite à son grand-père à l’hôpital. Cet enfant, tu l’as déjà compris, s’appelle Oudi mais moi, je ne le savais pas. Il a dit à son grand-père quelques phrases, des phrases qui ne sortent pas de ma tête, et dont je me souviens par cœur, mot à mot : « Grand-père, le professeur nous a dit aujourd’hui que toute personne qui prie pour son prochain est écoutée en premier. J’aimerais beaucoup que tu sois en bonne santé, alors peut-être peux-tu essayer de prier pour quelqu’un d’autre qui est malade, et ainsi, avec l’aide de D.ieu, tu recouvriras aussi la santé ? » Je n’ai pas entendu ce que le grand-père malade répondit, mais j’entendis la réaction d’Oudi : « Voilà, aujourd’hui j’ai vu dans le journal une demande de prier pour un homme malade, j’ai déjà écrit son nom dans mon Sidour et j’ai même demandé à quelques amis de prier pour lui. Veux-tu que je te donne aussi un petit papier avec son nom ? Il s’appelle Michaël ‘Haïm ben Ziva. » J’entendis alors, de l’autre côté du rideau, le bruissement des feuilles et un stylo qui écrivait.

Et voilà, après quelques minutes, Oudi était parti.

Je ne l’ai pas vu ce jour-là, mais une semaine plus tard il est de nouveau venu rendre visite à son grand-père. « Grand-père, lui dit-il, sais-tu que depuis l’autre fois que je suis venu, je prie chaque jour pour toi et pour Michaël, j’ai même écrit vos deux noms dans toutes les classes du ‘Héder, et tout le monde prie pour vous deux. Grand-père, pries-tu aussi pour lui ? »

Et comme la fois précédente, Oudi s’en alla après quelques minutes. Cette fois, je l’aperçu une seconde, exactement au moment où il sortait de la chambre, puis un médecin est rentré et a tiré mon rideau. Ce que j’ai vu était un petit enfant, âgé peut-être de 10 ans, au regard déterminé. Il y avait une étincelle d’espoir et de foi dans ses yeux. Il savait qu’il faisait la meilleure chose. Il y avait dans son regard une réelle volonté à ce que son grand-père et Michaël l’inconnu guérissent rapidement.

Et voilà, depuis Oudi n’est plus venu rendre visite à son grand-père. Cette même nuit, la situation s’est aggravée et il n’y avait plus aucune raison que le petit Oudi revienne.

Mais en revanche, ce jour-là, il y eut un changement en moi, la situation s’est améliorée, et lentement j’ai commencé à guérir. La maladie qui habitait mon corps depuis un long moment avait disparu, et grâce à D.ieu, après beaucoup de temps, j’ai guéri et suis sorti de l’hôpital. Au lieu de rentrer chez moi, j’ai commencé à chercher Oudi. Je savais comment s’appelait son grand-père, mais je ne savais pas comment s’appeler son petit-fils si spécial. J’ai cherché activement, et j’ai découvert qu’il avait beaucoup de petits-enfants dispersés dans tout le pays. Je n’ai pas paressé et ai commencé à recueillir des informations sur ses petits-enfants, j’ai tourné dans leurs endroits d’habitation, les parcs et les rues. Puis un jour, j’ai soudainement entendu une voix familière derrière moi : « Le deuxième jour de ‘Hol Hamoèd, nous allons à Gané Yéochoua avec mes cousins du côté de ma mère. Mon père ne peut pas venir car il est encore dans le mois de mon grand-père. » Je me suis rapidement retourné, mais l’enfant avait déjà disparu dans la rue avec son vélo. Je sentis alors que j’avançais dans la bonne direction.

Le deuxième jour de ‘Hol Hamoèd, je me rendis donc à Gané Yéochoua. Je suis arrivé là-bas à 8h du matin, ne sachant pas à quelle heure ils s’étaient fixé rendez-vous. Je faisais des va-et-vient à travers tout le parc, et ce n’est que vers 16h que je découvris un visage familier. » Je fis une petite pause. Les yeux d’Oudi étaient figés, et il respirait difficilement de par la curiosité et l’ébahissement.

« Je voulais courir vers lui. Mais il était au centre, avec beaucoup de cousins et une grande famille autour. Je me suis assis sur un banc et les ai regardés de loin. J’attendais la bonne occasion. Entretemps, j’ai décidé de le prendre en photo. L’enfant grâce à qui je ressens être en vie. C’est un miracle que j’aie pensé à faire cela car ce jour-là, je n’ai pas réussi à parler avec lui. Il était occupé à jouer et à courir, à parler avec ses cousins, et à donner à manger aux plus petits. Le nom que j’ai le plus entendu là-bas était « Oudi » ; chaque fois que quelqu’un appelait à l’aide ou avait besoin de quelque chose, il sautait de sa place et allait aider. Lorsque je suis rentré chez moi, quelque peu déçu de l’occasion manquée, j’avais une photo. Une photo avec beaucoup de visages inconnus, mais un visage familier et particulièrement chéri.

Depuis le jour où j’ai fait cette photo, il ne s’est pas passé un jour où je n’ai pas allumé l’appareil-photo pour la regarder, dans l’espoir de rencontrer Oudi.

Hier, je suis de nouveau passé dans le jardin à côté de chez toi, tu étais avec un ami et lui a raconté, enthousiasmé, que tu allais chez ta grand-mère à Haïfa. Tu as également dit que tu sortirais tôt du ‘Héder car tu devais un peu l’aider pour les courses et le nettoyage. Et j’ai su que moi aussi je serais dans ce train. Demain. Le matin. Pour rencontrer Oudi. Je suis rentré chez moi heureux, j’allais enfin avoir l’occasion de rencontrer l’enfant qui a prié pour ma guérison.

Et tu vois, Oudi, je suis ici à tes côtés, Michaël ‘Haïm ben Ziva, qui ne sait même pas comment t’être reconnaissant et te dire merci. Je ressens que c’est vraiment grâce à tes prières si chères et à celles de tes amis que je suis en vie, en bonne santé, et entier ! »

Je sentis quelques larmes couler sur mes joues, et les yeux d’Oudi brillaient aussi de manière suspecte. Il ouvrit son sac, me tendit un mouchoir, puis m’enlaça. « Je suis tellement heureux ! », murmura-t-il.

La fenêtre à sa droite ne l’intéressait plus et il ne faisait que me regarder, perplexe.

« Michaël... », murmura-t-il, comme s’il s’agissait d’un mot magique. « Oui, tes prières ont aidé », lui dis-je. Un regard douloureux se fit alors ressentir dans ses yeux. « Non, elles n’ont pas complètement aidé, grand-père est mort », dit-il d’une voix triste. « Comment cela est-il possible ? J’ai prié pour toi pour que grand-père guérisse. Bien sûr que je voulais que tu guérisses aussi, mais j’ai fait tout cela pour grand-père, et finalement tu as guéri et grand-père, non ! »

Je le caressais doucement. Ses épaules tremblaient quelque peu, il était bouleversé.

« Hachem écoute toujours nos prières, Oudi. Toujours, toujours ! Même s’il nous semble que non, Il les reçoit toutes et les rassemble chez Lui. Nous ne connaissons pas les comptes du Ciel, mais il est possible que grâce à tes prières pour ton grand-père, celui-ci a moins souffert, il est possible qu’il ait moins souffert que ce qu’il aurait du souffrir, et il est possible que grâce à tes prières, il soit resté quelques jours de plus en vie. Nous ne savons pas. Mais ce que je sais c’est que ton grand-père doit avoir beaucoup de satisfaction de toi ! Et que tes prières déchirent les Cieux, les prières des enfants ouvrent des portes ! »

Oudi avalait chaque mot avec attention. Le tremblement de ses épaules s’était calmé, et il commençait à respirer calmement, et non de manière mouvementée comme auparavant.

« Je vais chez ma grand-mère. Depuis que grand-père est mort, elle est seule et cela lui est très difficile. Pour moi aussi, c’est dur, dit-il. Elle ne veut pas se faire inviter chez qui que ce soit, mais d’un autre côté elle n’a pas non plus la force d’inviter, c’est pour ça qu’une fois toutes les deux semaines je vais chez elle, ou moi ou le Oudi de Jérusalem. Elle ne veut pas que les filles viennent. Elle veut que ce soit spécialement un garçon, à la place de grand-père, et moi et Oudi de Jérusalem sommes ceux qu’elle aime le plus. Bon, c’est parce que nous sommes appelés au nom de son père », me dit-il en me faisant un clin d’œil.

De minute en minute, je ne faisais qu’apprécier de plus en plus l’enfant assis à mes côtés.

Il n’était qu’un enfant mais malgré cela, il donnait de lui aux autres de la manière la plus incroyable que je n’avais jamais vue. J’essayais de me remémorer combien de fois je l’avais vu donner. Cela a commencé par le fait qu’il ait consacré pour moi des prières, qu’il ait donné de son temps pour écrire sur le tableau et même couru dans d’autres classes. Lorsque je l’ai vu au parc, il ne faisait que s’inquiéter que tout le monde aille bien et soit content, il était celui qui gardait les plus petits et courait rapidement pour aider son cousin tombé de la balançoire. Et maintenant, maintenant il me racontait naturellement que deux fois dans le mois il allait chez sa grand-mère. Il quitte sa famille, ses frères et sœurs, son père et sa mère ainsi que sa jolie maison de Bné Brak, et se rend à Haïfa. Il voyage tôt afin d’aider pour les courses, le nettoyage, et pour ne pas que sa grand-mère soit seule trop de temps. Il va chez sa grand-mère qui, ces derniers temps, n’est plus si agréable qu’elle l’était auparavant, c’est dur pour elle et elle est un peu amère, et malgré tout il voyage pour lui faire plaisir.

J’étais impressionné mais me devais de vérifier encore un autre point. « Quel âge a Oudi de Jérusalem ? », lui demandai-je. « 16 ans », me répondit-il, m’expliquant immédiatement « ma grand-mère a une majorité de petites-filles, et entre moi et le deuxième Oudi il n’y a que trois garçons, deux sont les frères d’Oudi, et un autre qui s’appelle Moïchi, car le grand-père de l’autre côté s’appelait Yéhouda. »

Mon admiration monta d’un cran. Un enfant de 10 ans qui faisait une permanence avec un jeune homme de 16 ans ! Ce n’est pas facile de quitter sa maison deux fois par mois. Le cousin de Jérusalem était déjà grand et s’était habitué à cela à la Yéchiva, mais le Oudi à côté de moi ? Il n’avait que 10 ans !

« J’ai entendu une fois une belle histoire, le conte d’une femme voyageant dans les montagnes et qui trouva une pierre précieuse entre les pierres de la rivière. Le lendemain, elle rencontra un voyageur qui avait faim. La femme ouvrit sa valise et partagea avec lui la nourriture qu’elle possédait. L’homme vit la pierre précieuse dans les affaires de la femme, l’admira et demanda à la femme qu’elle la lui donne. La femme la lui donna et l’homme s’en alla, heureux de son sort. Il savait que s’il vendait cette pierre précieuse, il ne manquerait de rien toute sa vie. Quelques jours plus tard, l’homme revint et rendit la pierre à la femme. « Que s’est-il passé ? », demanda la femme. « J’ai réfléchi à cela, dit l’homme, la pierre que tu m’as donnée est chère et vaut beaucoup, mais je te la rends dans l’espoir que tu me donnes quelque chose d’autre d’encore plus précieux... Peux-tu me donner cette chose que tu as en toi qui t’a fait me donner la pierre... ? »

Oudi écoutait l’histoire avec intérêt, je doutais du fait qu’il ait compris ou non la signification profonde qui s’y trouvait. « C’est une belle histoire. Mais j’ai du mal à croire qu’elle se soit réellement passée. Les gens ne renoncent pas si facilement à une pierre précieuse. »

« Tu es sûr ? »

Il hocha la tête.

« Alors je suis content de t’affirmer que je connais une personne comme cela ! »

Il fronça les sourcils et réfléchit. J’attendis silencieusement quelques minutes et dis alors : « Oudi, je n’ai jamais rencontré un enfant comme toi et la vérité, c’est que je ne connais pas non plus d’adultes qui feraient tellement pour les autres. Ce n’est pas facile de renoncer à sa famille pour aller chez sa grand-mère et être seul avec elle tout un Chabbath ! Et malgré tout, tu le fais et en plus de cela, avec une grande joie.

J’aimerais que tu me donnes ce qui t’entraîne à faire les Mitsvot avec tellement de joie. Tu comprends ? Je veux cette chose que tu as en toi qui te fait donner de toi aux autres d’une si belle façon ! »

Oudi rougit. Je remarquai qu’il n’était pas à l’aise, il ne s’attendait pas à un tel compliment. Mais je savais que cela lui revenait. Et à juste titre.

« Je ne sais pas, c’est quelque chose que tout le monde ferait. Non ?! »

« Non », lui répondis-je avec assurance.

Oudi haussa les épaules : « Je pense que si quelqu’un a besoin d’aide et que je peux la lui donner, c’est ce que je ferais, je ne sens pas que je donne de moi plus qu’il n’en faut, je fais juste ce qu’il faut faire. Tu comprends ? », me demanda-t-il tout en se levant. Je me levai aussi et nous descendîmes tous deux à la station. Il m’invita à monter chez sa grand-mère pour boire quelque chose. Je souris et lui dis que j’avais reçu aujourd’hui tellement de leçons de vie, que j’avais besoin d’y réfléchir. Il me salua et commença à marcher, puis revint en arrière et me dit : « Je suis heureux que tu aies guéri, et je serais très heureux si tu faisais quelque chose pour l’élévation de l’âme de mon grand-père. Mon père m’a dit que toutes les bonnes actions s’accumulent, et cela élève l’âme de mon Tsadik de grand-père. Alors... » Il dit timidement : « Si à partir d’aujourd’hui, tu te donnes aux autres, et que tu donnes de toi du fond du cœur, je suis sûr que mon grand-père aura beaucoup de satisfaction. » Il finit rapidement, une légère rougeur ayant apparu sur ses joues. Il n’était pas habitué à parler aux adultes, et encore moins à leur demander de faire quelque chose...

Ses jambes coururent rapidement, et lui et son sac se brouillèrent à l’horizon jusqu’à totalement disparaître. J’allai de l’autre côté et montai dans le train-retour.

Je n’aurais jamais pensé qu’un petit garçon de 10 ans m’apprendrait quelque chose dans la vie. Bon, je n’aurais aussi jamais pensé que par le mérite d’un garçon de 10 ans, je guérirais...