Voici quelques méthodes concrètes étudier concrètement le Moussar :
 

1. La mémorisation de versets

La répétition constante des versets de Moussar stimule l’homme et l’aide à prendre conscience de la vérité. Par exemple, avant de rentrer dans la maison d’une personne riche, répétez la Michna : « La jalousie, l’attrait des plaisirs et la recherche des honneurs expulsent l’homme de ce monde ».

Ne vous contentez pas de lire des versets, répétez-les jusqu’à ce qu’ils pénètrent dans votre cœur. Ne les lisez pas d’une manière froide, mais à voix haute et accompagné d’une mélodie si possible.

Il est conseillé de se munir d’un carnet que vous garderez sur vous, où vous noterez des citations de nos Sages ou des paroles de Torah qui vous ont interpelé.

Cherchez dans le livre des Téhilim, le Tanakh ou les Pirké Avot des versets qui vous interpellent. Il est important que ces versets aient une certaine signification pour vous et qu’ils renforcent votre sentiment de responsabilité vis-à-vis de votre Service divin.
 

2. L’imagination

Le Rav Levy Its’hak de Berditchev évoquait avec ironie la difficulté pour l’homme de ressentir le concept de punitions et récompenses en disant :

« L’homme soufre du fait que le Guéhinom se trouve dans les livres de Moussar et que le Yétser Hara se trouve à l’extérieur. Or, si le Yétser Hara se trouvait dansles livres de Moussar et le Guéhinom à l’extérieur, il est évident qu’il serait un Tsadik ! » Pour que notre cœur intègre les écrits de Moussar, nous devons nous aider de notre imagination.

Exemples :

« Sache ce qui est au-dessus de toi, un œil voit, une oreille entend et tous tes actessont écrits dans le livre. »

On ne peut intégrer l’idée de ce verset si on le lit rapidement, mais si on s’arrête un instant et on réfléchit à sa signification de cette manière : lorsquel’on transgresse un interdit, on le fait devant les yeux d’Hachem, essayez de rendre réel cela à l’aide de votre imagination et « percevez » Hachem en train de vous observer. Lorsqu’on prononce des paroles de médisance, on le fait devant Hachem qui nous écoute. Lorsque vous vous apprêtez à commettre une faute, imaginez que le soir même, votre âme va faire un compte rendu de cet acte devant D.ieu et qu’il sera inscrit de façon indélébile dans « le livre de votre vie ».

On raconte que le Rav Avramsky avait l’habitude de dire à ses élèves : « Nous écrivons tous un livre. Sur la première page, il y a le jour de notre naissance, sur la dernière, le jour de notre mort et entre les deux, chaque page correspond à un jour. Si déjà nous sommes tous l’auteur d’un livre, alors écrivez un bon livre ! »

Lecture du Zohar Hakadoch

La lecture du Zohar Hakadoch nous permet de prendre conscience de l’impact de nos fautes dans les mondes supérieurs. Il contient également beaucoupd’histoires sur les réincarnations et l’immortalité de l’âme selon les Midrachim de nos Sages.

Lecture d’histoires sur la vie des Tsadikim

– Le Ram’hal écrit : « C’est le meilleur remède qui existe contre le Yétser Hara, c’est simple et ses effets sont grands. Que l’homme consacre une heure chaque joursans autres pensées que ce que je viens d’évoquer, qu’il se demande en son cœur ce qu’ont fait les patriarches pour avoir une telle aspiration vers D.ieu. »

– Le Rav Its’hak Lévinstein écrit : « Lorsqu’un homme voit ou se souvient des actes des Justes et se représente les actes et le comportement des Tsadikim, grâce à cela, son esprit contraint la matière et il vaincra le Yétser Hara. C’est la signifcation des paroles de nos Sages (Sota, 37) au sujet de Yossef qui a eu la vision son père, il s’est représenté de quelle façon Yaakov surmontait son mauvais penchant et cela lui a donné la force et le courage dans cette grande épreuve. » Il s’agit ici de l’épreuve de Yossef avec la femme de Potifar.

– Le ‘Hazon Ich écrit : « Les parcours de vie des grands d’Israël sont les meilleurs livres de Moussar qui soit. »
 

3. Les allocutions de Moussar

Après avoir écouté une allocution de Moussar, il est important de prendre chacun des éléments exposés pour soi et de ne pas penser qu’ils sont valablespour un ami ou pour son conjoint tout en « se disculpant » soi-même. On raconte qu’un jour, quelqu’un informa le Rav Arié Lévin qu’un certain homme se comportait mal envers son épouse. Le Rav se rendit le jour du Chabbath à la synagogue où priait cet homme et donna une allocution sur le Chalom Bayit. Parmi les fidèles se trouvait le Rav Isser Zalman Meltzer qui vint à la rencontre du Rav Arié Lévin à la fin de la prière et lui dit : « Comme votre allocution était juste, je dois revoir mon comportement envers ma femme ! » Alors que l’homme à qui les propos du Rav Lévin étaient destinés ne vitabsolument pas la nécessité de se remettre en question !

Le Rav Israël Salanter a écrit dans son livre Or Israël : « Au moment ou un homme étudie du Moussar, il est influencé par son étude, mais un instantaprès, il oublie tout. Il reprend son étude, est influencé et oublie tout à nouveau. Malgré ces oublis répétitifs et grâce à la multiplication de son étude, malgré les chutes répétitives du cœur de l’homme, il devra être convaincu que par la répétition de son étude, il parviendra à se transformer et ses passions diminueront ou disparaitront. »