Des centaines d’employés travaillaient dans un abattoir de poulets. Une partie d’entre eux était Cho’hèt (abatteurs rituels), d’autres organisateurs, et d’autres étaient responsables d’emballer les poulets dans des sacs et de les rentrer dans l’immense congélateur de l’abattoir.

Ainsi, tous les jours, les employés arrivaient à 7h du matin pour repartir à 19h, le soir.

Jusqu’à ce qu’un jour...
Tous les employés rentrèrent chez eux. ‘Haïm, le directeur de l’usine, vint fermer le portail, comme il en avait l’habitude chaque jour, quand Moché, le gardien, vint le voir et lui dit : « Un instant... Tout le monde n’est pas encore sorti. »

- D’où le sais-tu ?, demanda ‘Haïm étonné.

- Il y a un employé, je ne connais pas son nom, mais il n’y a pas un jour où il sort de l’usine sans me souhaiter de passer une bonne soirée avec un grand sourire, c’est pour cela que je suis persuadé qu’il n’est pas encore sorti, lui répondit Moché inquiet.

Le directeur et le gardien entrèrent donc pour faire un tour dans l’usine obscure, et ne trouvèrent pas même un employé.

- Il n’y a personne, dit ‘Haïm à Moché.

- Je ne bouge pas de là, rétorqua Moché, je suis certain qu’il n’est pas sorti !

Et voici qu’après quelques minutes, les deux hommes s’approchèrent de l’immense congélateur de l’usine, d’où ils entendirent émaner des tapements. ‘Haïm et Moché se dépêchèrent en direction des sons, ouvrirent le congélateur, et l’incroyable se dévoila à eux : dix employés étaient enfermés dans le congélateur, sans air, et dans un froid de -20 degrés.

- Comment avez-vous su que nous étions là ?, demandèrent les employés ahuris.

Moché pointa alors son doigt vers ce fameux employé. « C’est grâce à lui que vous avez tous été sauvé », dit-il joyeusement.

Avez-vous compris ce que cela signifie ?

Les dix employés seraient morts cette nuit-là si cet employé n’avait pas été scrupuleux de « souhaiter bonne soirée avec le sourire ».

Nous passons des dizaines de fois à côté d’un gardien, d’un chauffeur, d’un vendeur, et des centaines d’autres personnes chaque jour, combien cela coute-t-il de sourire ? Combien cela coute-t-il de dire bonjour ?

Parmi nos plus illustres maîtres, on raconte dans la Guemara que personne n'a jamais salué Rabbi Yo'hanan ben Zakay avant qu'il ne salue l'autre...