Ce David, je ne le supporte plus ! Toutes les personnes que je rencontre me parlent de lui :

« Tu viens de Marseille ? Tu étais à Yavné ? Tu connais David ? Incroyable son histoire de startup. Il n’a que 25 ans et est déjà millionnaire, c’est fou ! En plus, sa femme sort du meilleur séminaire, une vraie Tsadéket. Ils aident beaucoup les pauvres. Ils ont vraiment tout pour eux… »

Dire que je le ridiculisais au foot et qu’il trichait sur moi en classe…

Moi envieux ? ‘Has Véchalom ! C’est juste qu’il était tellement nul à l’école… En réalité, je ne ressens cela qu’avec lui et je ne sais pas pourquoi. Dès que quelqu’un me parle de David, mon ami d’enfance désormais millionnaire, et de sa femme Tsadéket, j’ai une boule au ventre !
 

Qui peut jurer n’avoir aucun David dans son for intérieur ?

La question de la jalousie ne peut s’entendre qu’auprès des gens qui nous ressemblent. Personne n’est profondément jaloux de la fortune de Bill Gates au point de s’en rendre malade. C’est normal, car notre rapport à l'échec ou à la réussite s'évalue en fonction de ceux que l’on côtoie : nos amis de classe, nos collègues, nos cousins, nos voisins, nos frères et sœurs etc.

Tout démarre à l’école lors des remises des copies ou des bulletins de note. Une fois adulte, nous continuons à comparer notre réussite à celle des autres, qu’elle soit professionnelle, sentimentale, éducative ou matérielle.

Lorsqu’un individu tient une affaire qui piétine tandis que celle de son concurrent décolle, il s’interroge inévitablement sur les raisons de son échec et celles de la réussite de l’autre.

Attention à cette pente glissante vers la jalousie qui, d’après nos Sages, est aussi la source première du mauvais œil !

Certes, il est difficile de ne pas regarder chez les autres lorsque nos enfants rencontrent des difficultés scolaires, ou encore lors des problèmes de Chalom Bayit : « Pourquoi mon mari n'est pas attentionné alors que celui de mon amie la couvre constamment de présents ? »

Le Rav Brand affirma très justement dans un cours : « Si je ne savais pas que mon voisin avait de la confiture, je serais très heureux avec du pain et du beurre ! »

S'il est si dur pour l'homme de ne pas éprouver de la jalousie, comment peut-il réussir à respecter le dixième commandement l'enjoignant de ne rien convoiter de ce qui appartient à son prochain ?
 

Pour travailler ce trait de caractère

Le Or'hot Tsadikim nous invite à procéder de la manière suivante :

1. Prendre conscience des conséquences désastreuses que ce trait de caractère provoque sur tout celui qui envie : lorsque l'on ne comprend pas pourquoi l'autre possède une chose que nous n'avons pas, la tristesse se développe en nous. Au lieu de voir tout ce qu'Hachem nous donne, nous nous focalisons sur ce qui nous manque, et nous perdons le goût des choses. Plus grave encore, nous risquons d'en venir à détester l'autre et à lui souhaiter du mal. Ainsi, le simple fait de le croiser devient difficile car cela nous renvoie à nos manques, sentiment insupportable. 

2. S’éloigner des personnes que l’on envie car lorsqu'on ne voit pas les possessions de l'autre, la convoitise n'a pas lieu d'être.

3. Renforcer notre Émouna (foi) en apprenant à apprécier tous les bienfaits que D.ieu nous octroie, et en devenant convaincu au plus profond de notre être qu’Hachem donne à chacun exactement ce dont il a besoin pour se construire.

4. Transformer ce défaut en qualité. Au lieu de se dire pourquoi untel a telle chose et pas nous, demandons-nous quelle est la qualité lui permettant de vivre les choses de cette manière, en tentant ainsi de lui ressembler.

 
Ne nous y méprenons pas, la lutte contre l’envie est difficile puisqu’elle est le reflet fidèle de mes efforts dans la émouna et le passage obligé vers le bonheur véritable.