Une polémique secoue la France suite à l’abominable assassinat de Samuel Paty. 

Piégée entre l’intouchable liberté d’expression - résumée par le slogan de mai 68 ”Il est interdit d’interdire” - et sa politique des frontières ouvertes à tous et au droit à l’immigration, l’Europe n’a pas vu à temps que des groupes véhiculant des idéologies foncièrement anti-démocratiques allaient utiliser à leurs fins les principes de liberté, de tolérance, de terre d’accueil, si chères à la France.

Le réveil est excessivement douloureux et les dirigeants occidentaux, dans un accès de panique, sont maintenant obligés de changer de discours pour essayer de mettre fin aux abus. Pas habitués à ce langage ferme, les néo-islamistes envoient nos chefs d’Etat se faire soigner pour déficience mentale… 

D’un autre coté, certains vont se demander si c’était bien à propos de provoquer le monde musulman par des caricatures décadentes et effrontées.

En Israël, dans un tout autre registre, un débat très enflammé s’est engagé suite à la diffusion d’une émission hebdomadaire satirique mettant en scène des passages bibliques, ridiculisant ce qu’il y a de plus cher à chaque juif, quel que soit son niveau de religiosité : les textes saints et nos Patriarches. Les dialogues sont in, c'est-à-dire grossiers, et utilisent tout le “jargon” de la rue. On prête à nos Prophètes des attitudes, des paroles et des intentions profanes. 

Les créateurs de la série, pour se justifier, brandissent la sacro-sainte (enfin quelque chose de saint chez eux...) liberté d’expression, et ils argumentent que leur série n’épargne personne : l’armée, la gauche, la droite, les calottes noires et de couleurs, les sans-calottes, les religieux, les laïcs, tout le monde “y passe”. 

Oui, mais là où le bât blesse, c’est lorsque l’émission est diffusée sur une chaîne nationale, donc financée par le contribuable israélien qui se dit en sa majorité croyant et attaché aux valeurs du judaïsme. Le jingle de l’émission reprend une chanson israélienne connue en changeant les paroles : ”Ne m’appelle pas peuple, un homme n’est qu’un homme…” ou ”Il n’y a pas de Peuple Elu, il n’y a que des individus…” et le pire : ”Que D.ieu me protège de la foi…”   

Apparaît sans maquillage la vision ultra-libérale d’une petite minorité bruyante et influente, qui utilise sans se gêner les redevances du croyant et du traditionnaliste pour mettre en scène ses conceptions laïques. Ce que les réalisateurs de la série n’ont pas pris en compte (et qu’ils veulent sciemment nier) est qu’Israël est différente dans son essence de toutes les autres nations. Si un Français ne se sent pas menacé par une satire sur ses rois et ses empereurs, en Israël en revanche, nier notre patrimoine et le ridiculiser aboutit immanquablement à se tirer dans les jambes, à s’auto-détruire en amenant beaucoup d’eau au moulin de nos ennemis. 

En effet, le seul justificatif de notre présence sur cette terre, qui a d’ailleurs servi d’argument auprès des Nations avant la création de l’Etat hébreu, est écrit dans la Bible. Les versets rapportent la promesse de D.ieu d’octroyer cette terre à la descendance d’Avraham, Its’hak et Ya’akov. Railler et ridiculiser ces faits revient à désavouer notre droit sur cet héritage. 

Comment s’étonner dès lors si le taux d’objecteurs de conscience ne fait qu’augmenter, que des Israéliens créent des associations pro-palestiniennes ou encore décident par dizaines de milliers de quitter le pays pour s’installer à Berlin ? Ce sont là les conséquences inévitables d’une génération déracinée et sans repères. 

La moitié du globe reconnaît notre Livre comme la référence absolue à leur confession et toutes les religions monothéistes avouent tirer leurs sources du Tanakh - et, quelque part, jalousent notre patrimoine - et en Israël, comble de l’absurde, on s’en moque. Si l’humour a toujours été un trait dominant de l’esprit juif, la vulgarité et le sarcasme en sont complètement étrangers. 

Même M. le Président Emmanuel Macron nous conseillerait : ‘’Oui à la liberté d’expression, mais pas quand elle porte atteinte aux intérêts de son pays’’. 

La rédaction Torah-Box Magazine