La fin du mois d'août marque pour la plupart d’entre nous la fin des grandes vacances et le retour à nos activités. En général, comme c’est le cas cette année, il correspond aussi au début du mois d'Eloul qui, selon la Tradition, est un mois propice à la Téchouva.

Pour certains, ce mois de repentir vient à propos et même s’impose. Les voyages, la plage, les hôtels ont bouleversé beaucoup de bonnes habitudes et d’acquis obtenus tout au long de l’année dans l’application des Mitsvot. À peine parvenus sur le lieu des loisirs que déjà on a oublié de prier, que les enfants sont sortis sans que l’on ne sache exactement où, que l’on s’est appuyé sur de vagues permissions au niveau de la Cacheroute et que les grasses matinées ont permis de récupérer des nuits bien chargées de divertissements. Il est vrai que le choix du lieu de vacances a été le sujet de longues discussions en famille, conscients que nous sommes des dangers spirituels de certains endroits, mais face aux pressions et à des répliques tempétueuses de certains enfants, le père a cédé. Aujourd’hui il le regrette, car il lui est difficile de redresser ce qui a été “tordu”.

Pour d’autres, le passage des vacances au mois d'Eloul se fait en douceur. On a profité de cette coupure pour visiter les lieux saints d’Israël ou pour se renforcer lors de séjours durant lesquels on partage loisirs avec cours de Torah, ou tout simplement on a choisi le bon air des montagnes pour faire des balades en famille, en s’émerveillant de la beauté de la nature et en profiter pour renouer les liens avec les enfants.

Ces deux types de vacances sont bien distincts et pourtant, l’écart qui les sépare ne provient que d’une seule résolution : celle du choix du lieu de ces vacances. Cette constatation s’inscrit dans bien d’autres domaines qui forment des carrefours de la vie et qui influencent radicalement notre avenir, comme le choix du lieu d’habitation, du travail, du conjoint ou de l’école pour notre progéniture. Dans la vie de tous les jours, nous sommes amenés continuellement à prendre des décisions d’ordre moral. Cela peut nous arriver de nous tromper ou même de nous laisser aller dans des mauvais choix, sans qu’il n’y ait d’incidence capitale sur notre niveau spirituel (par exemple, rater ponctuellement la prière en communauté).

Mais lorsqu’il s’agit de carrefours importants, nous pouvons monter très haut ou au contraire glisser très bas, car notre décision aura des conséquences sur notre avenir à long terme. C’est ainsi que lorsque l’on se marie avec un conjoint qui partage notre idéal spirituel, on peut être propulsé dans nos aspirations. Le contraire est tout aussi vrai, lorsque la personne avec laquelle on va partager sa vie ne participe pas à notre désir de progresser.

Le mois d'Eloul est propice à faire le bilan de l’année, tout comme un commerçant agit dans ses affaires. Durant cette période, on jouit d’une aide du Ciel exceptionnelle, “le Roi en personne se déplaçant auprès des citadins”. Mais il est important avant de scruter dans les détails nos actions passées, de s'intéresser aux grands axes que l’on a empruntés tout le long de l'année, car comme nous l’avons relevé, ce sont eux qui entraînent des changements radicaux, pour le bien comme pour le meilleur.