“Trouver la source d’un problème représente déjà la moitié de sa solution” a-t-on l’habitude de dire. Il y a ainsi des personnes qui ont d’énormes difficultés scolaires ou professionnelles, bien qu’elles possèdent toutes les capacités pour réussir. Il s’avère que ces gens souffrent d’un manque de confiance et de considération de soi, ce qui les amène à réduire sensiblement leur productivité. Si on fouille encore plus profondément, on découvre qu’il y a souvent quelqu’un d’influent comme les parents, le conjoint ou un enseignant/patron qui a provoqué par des réflexions dénigrantes et répétitives cette triste situation en inhibant le potentiel de l’individu. Pour sortir de cet état et retrouver ses moyens, l'être brimé a besoin de renforcer et valoriser sa propre personne. Une des solutions consiste à recréer une image de soi positive en se rappelant des acquis de son existence du passé, et en y greffant parallèlement de nouveaux actes positifs. Ces exercices vont permettre la renaissance d’un être tout à fait capable de réussir et performant, qui avait oublié ses qualités propres.

Nos Sages ont institué trois semaines de deuil destinées à se remémorer la destruction du Temple. Ces jours sont marqués par des restrictions et des jeûnes publics, afin d’essayer de réparer les fautes pour lesquelles le Beth Hamikdach a été détruit et n’est toujours pas reconstruit. Seulement, il y a un écran qui nous empêche de saisir l’importance de la perte du Temple : la dévalorisation de ce qu’est réellement un juif.

Le regard des Nations sur ce peuple exilé de sa terre a dans une large mesure contribué à l'image du juif errant et damné, au destin pénible et à l'échine voutée. Subissant durant ses pérégrinations mépris et destruction, le peuple hébreu a été la risée des peuples qui ont daigné accepter sa présence sur leurs terres, en lui faisant payer très cher ce privilège. La chrétienté particulièrement, voulant justifier sa théorie selon laquelle D.ieu aurait (‘Has Véchalom) abandonné le peuple hébreu, a tout fait pour rabaisser l’image des juifs. 

Pourtant dans les temps anciens, notre image était bien différente : Le Talmud nous rapporte que le fait qu’un juif vînt dans un tribunal non-juif était pour eux un privilège (‘Avoda Zara 13a). Le roi de Moav donna ses deux filles en mariage aux fils d’Elimelekh, car il se sentait ainsi honoré ; Agar, fille du roi d’Egypte, accepta d’être la servante d’Avraham pour servir ce grand homme ; lorsque Pharaon entendit que Yossef son chambellan était le fils de Ya’akov, il fut soulagé de savoir qu’il serait secondé par un personnage d’ascendance prestigieuse ; etc. 

En fait, nous avons oublié que ’Am Israël est le peuple élu par D.ieu, un peuple rempli de sagesse qui a apporté à l’humanité le monothéisme, la morale et les valeurs humaines, qui a été témoin de miracles incroyables tout au long de son Histoire et qui à l’époque du Temple était respecté pour sa science et sa noblesse. 

A cause de nos fautes, nous avons perdu le privilège de vivre en toute tranquillité sur la terre sainte et de ressentir la proximité de D.ieu dans l’enceinte du Temple. Pour prendre conscience de cette perte, il faut tout d’abord se rappeler du passé glorieux de son peuple, de ses capacités et de sa richesse intérieure. Ce n’est qu’alors qu’il nous sera possible de faire Techouva et de s'élever, dans l’attente de la Révélation finale, qu’on espère pour très bientôt.