On parle beaucoup de l’arrivée imminente du Machia'h. Nous savons par la Tradition orale et même écrite, comme le rapporte Maïmonide (Hilkhot Mélakhim 12), qu’un roi descendant de David Hamelekh va un jour mettre fin aux tribulations du peuple juif, rétablir la royauté, reconstruire le Temple et ramener tous les juifs exilés sur la terre d’Israël. Cette croyance est l’un des fondements du judaïsme et c’est pourquoi tout le long de l’Histoire, le peuple juif a attendu sa venue. Mais dernièrement, le sentiment que le Messie va se révéler incessamment sous peu est ressenti par de nombreuses personnes, tous les événements bouleversant le monde venant confirmer cette présomption.

Il est vrai que depuis déjà près d’un siècle, de grands Rabbanim avaient annoncé les prémices de sa révélation avec la fameuse déclaration Balfour (qui marquait le retour des Juifs en terre sainte) et la Première Guerre mondiale, correspondant aux affrontements de Gog et Magog qui précéderaient selon la Tradition la venue du Machia’h. De grands visionnaires comme le ‘Hafets ‘Haïm et Baba Salé avaient dans leur armoire un habit neuf préparé en vue de sa rencontre. Des Admorim ont ravivé le cœur de leurs disciples en leur demandant de se préparer à cet événement extraordinaire. L’installation des Juifs en Erets Israël et le fleurissement du pays après deux millénaires d’exil ne sont-ils pas eux aussi les signes précurseurs de la période messianique ?!

D’un autre côté, des esprits sceptiques et rationnels vous diront que ce sentiment très élevé d’attendre le Messie cache en fait l’incapacité de certaines personnes à régler leurs problèmes personnels : au lieu de rechercher des solutions à la situation dans laquelle elles sont embourbées, on s’enfuit dans des rêves et on parle de l'arrivée prochaine du Machia’h, dans la passivité la plus totale.

En réalité, nous possédons un texte dans le Talmud (Sota 49b) qui décrit la période pré-messianique, et tous les détails rapportés se sont déjà confirmés. Ainsi "l’effronterie grandissante, le manque de respect pour les personnes âgées et pour les parents, le prix des fruits très élevé alors que la récolte est abondante, la déconsidération de la sagesse et des personnes pieuses, la perte de la vérité, l’hérésie se propageant dans le monde, etc." sont des réalités actuelles. Il est donc a priori légitime de penser que nous sommes très proches de l’avènement messianique, car on a sur quoi s’appuyer.

Ce même texte, après avoir énuméré les signes de la venue du Messie, conclut par une phrase étonnante : "Il ne nous reste plus qu’à nous appuyer sur notre Père qui est dans les cieux". Il s’agit d’une évidence pour tout juif que dans toute situation et à tout moment, on met sa confiance en D.ieu et on ne comprend pas ce que cette vérité mentionnée dans le texte du Talmud ajoute au sujet traité. La réponse serait qu’il s’agit tout simplement d’un autre signe de cette période pré-messianique : les évènements seront tels à ce moment de l’Histoire que tous les raisonnements et explications scientifiques, médicaux, politiques et autres s'avéreront insuffisants. Seule la Emouna en un D.ieu tout-puissant sera retenue comme l’unique explication à toutes nos questions.

Aujourd’hui de plus en plus, nous vivons ce qui vient d’être décrit : nous sommes dépassés, sans explication ni solution. L’épidémie de coronavirus, l’instabilité de la situation politique en Israël, l’impossibilité de vivre en paix avec nos voisins arabes malgré tout les efforts entrepris, les mensonges des Nations qui montrent leur vrai visage, les dernières tragédies qui nous frappent (comme celle de Méron) et autres, amènent tout juif à cette conclusion "logique" : "Il ne nous reste plus qu’à nous appuyer sur notre Père qui est dans les cieux".

Alors, sommes-nous vraiment à la veille de la Délivrance finale ? Halvay alénou (espérons-le) !