Les attentats qui se sont succédés dernièrement en Israël, faisant de nombreuses victimes, nous ont ramenés à une dure réalité qu’on aurait voulu oublier. Les médias se sont empressés, comme à leur habitude, d’essayer de comprendre les raisons de ces attaques et se sont lancés dans toutes sortes de considérations politiques. En réalité, les ennemis d’Israël ne se sont jamais interrompus de vouloir détruire et tuer mais miraculeusement, ils ne parviennent généralement pas à réaliser leurs desseins. Et même lorsqu’ils y parviennent, on se rend compte malgré tout de l’étendue du miracle (comme le fait que la mitraillette du terroriste s'est enrayée ou que ce dernier s'est trompé de lieu prévu - qui était bondé à cette heure-là - pour commettre l’attentat). “À chaque époque se lèvent des peuples qui désirent nous exterminer, mais D.ieu nous sauve de leurs mains” lit-on dans la Haggada.

On ne peut s’empêcher d’établir un lien entre ces actes terroristes et la disparition du Rav ‘Haïm Kanievsky, surtout que la ville de Bné Brak - dans laquelle vivait ce Tsadik - a été frappée, phénomène inconnu dans le passé. Il y a lieu de supposer que le mérite de ce grand Rav protégeait le pays et particulièrement sa ville. Moché Rabbénou n’avait-il pas demandé aux explorateurs de vérifier si ne vivaient pas en Erets Kéna’an des hommes justes qui protégeaient les peuples idolâtres qui y résidaient, lors de la conquête de cette terre ?! (Bamidbar 13, 20, cf. Rachi).

Il est certain que ce grand Rav laisse un énorme vide et on se demande bien qui va pouvoir remplacer un homme d’une telle envergure. Mais si personne ne peut prétendre accéder à son niveau, l’union de tous les efforts entrepris par chacun d’entre nous a le pouvoir d’une certaine manière de combler sa disparition. C’est pourquoi, en Israël, s’est montée une étude collective du Talmud à sa mémoire, regroupant des milliers d’étudiants. Torah-Box aussi lance plusieurs actions pour l’élévation de son âme : la répartition de tout le Chass Babli auprès des internautes, l’étude de la Michna du jour qui commencera très bientôt, le Séder Zra’im - dans lequel le Rav Kanievsky s’était énormément investi -, 12.000 livres retraçant sa vie distribués, des Hespédim sur le site, etc.

On peut aussi essayer d’acquérir l’une des qualités dans lesquelles le Rav Kanievsky excellait, comme la détermination. Comme on le sait, le Gadol avait l’habitude de terminer chaque année l’étude de toute la Torah orale et écrite. Pour cela, il avait calculé le nombre de pages de Talmud, du Choul’han ‘Aroukh, du Tanakh (et autres) qu’il se devait d’étudier quotidiennement. Chaque jour, il reprenait là où il s’était arrêté la veille, sans diminuer son “quota” même les jours où il était occupé par le mariage de ses enfants et petits-enfants, par de longues visites de personnalités qui venaient prendre conseil ou par des problèmes de santé. C’est ainsi qu’après une attaque cérébrale qui le laissera handicapé sur la moitié du corps, il continuera à remplir ses “obligations”, allongé sur son lit d’hôpital.

Cette détermination ne peut que nous interpeller, car elle est la clé de la réussite dans tous les domaines, particulièrement dans la Torah. Pour terminer l’étude d’un traité, suivre régulièrement un cours de Halakha, se lever à l’heure tous les jours pour la prière à la synagogue, s’occuper d’un organisme d’aide pour des nécessiteux, il faut faire preuve de détermination.

Un grand Tsadik nous a quittés, montrons à l’Éternel que nous savons nous aussi prendre sur nous des engagements sans défaillir, et que par ce réveil, nous méritions très bientôt la Guéoula que ce Rav espérait connaître de son vivant.

Pessa’h Cachère Vessaméa’h