Comme nous le savons tous, une femme est tenue au même titre qu’un homme au respect des lois de la Torah. (Elle est seulement exemptée des commandements positifs qui dépendent du temps, pour lui permettre de se consacrer à sa famille.) C’est pourquoi lorsque l’Eternel S’adresse aux Bné Israël afin de leur proposer la Torah, Il Se tourne aussi bien vers les hommes que vers les femmes (Chémot 19, 3). 

En vérité, si l'on observe bien le verset, l’on remarquera que D.ieu S’adresse d’abord aux femmes (“Ko tomar lébeth Ya’akov”) et ensuite aux hommes (“Vétaguèd lébeth Israël”). Comme le relève Rachi dans son commentaire, cet ordre est voulu, comme pour nous dire que leur acceptation revêt une importance cruciale, précédant celle des hommes.

En effet, si les femmes avaient refusé d’accepter la Torah, c’est tout l’édifice toranique qui aurait été mis en péril : la Cacheroute, le Chabbath, la pureté familiale, l’éducation des enfants sont la base de notre religion et reposent essentiellement sur la femme. 

D’ailleurs, avant la Seconde Guerre mondiale, beaucoup de jeunes étudiants en Torah tardaient à se marier. En effet, ils ne trouvaient pas de jeunes filles pieuses et ce, jusqu'à la création du séminaire de filles par Sarah Shneirer, qui comprit l‘importance du rôle de la femme juive et la nécessité de lui inculquer les valeurs juives adaptées au ton de l’époque. Depuis, sur ce modèle, les séminaires Beth Ya’akov ont fleuri partout dans le monde et aujourd’hui, de plus en plus de filles cherchent à se marier avec des élèves de Yéchiva pour créer des foyers de Torah. Le renouveau, pour ne pas dire la renaissance du judaïsme, est certainement à mettre au crédit du public féminin qui assume avec grandeur cette forme de vie.

Mais il y a encore une autre facette de l’apport de la femme au judaïsme. Dans un livre consacré au souvenir de la Rabbanite Bat-Chéva’, épouse du Rav ‘Haïm Kanievsky, sa fille rapporte que sa mère, bien que toujours très occupée, tenait à ne jamais s’absenter au moment des repas afin d’être aux côtés de son mari. La raison en était que le Rav lui avait avoué que lorsqu’elle était présente pour l'accueillir quand il rentrait à la maison, il étudiait mieux ! On connait la grandeur du Rav Kanievsky et on découvre que derrière ce géant de la Torah, il y avait une femme dans les coulisses qui, par de petits gestes attentionnés, lui permit de devenir ce qu’il est aujourd’hui. Dans le Talmud, effectivement, on mentionnera le mérite des femmes qui attendent leur mari à leur retour de la maison d’étude, et il est facile d’imaginer la différence de scenario entre celui qui revient d’un cours de Torah le soir tard et trouve toute la famille endormie, cherchant désespérément dans le réfrigérateur de quoi manger, et celui accueilli par sa femme souriante avec qui il va partager le repas tout en échangeant en convivialité.

L’homme s’affiche comme un héros, qui se bat pour assurer la subsistance de sa famille, pour ses idéaux, qui construit des villes et révolutionne le monde, affichant ses médailles et ses galons sur son costume de combattant mais qui, dans la réalité, est un être fragile, qui a besoin d’être encouragé, soutenu, aimé et n’est jamais rassasié de la chaleur humaine que sa femme peut lui procurer. En fait, dans son essence, l’homme est dépendant psychologiquement et sentimentalement de l’être féminin, qui est sa mère dans son enfance pour être remplacée plus tard par sa femme. Cette dernière a dans les mains les clés qui vont permettre à son mari de se réaliser ou au contraire de se faner. C’est pourquoi, devant les défis du judaïsme, D.ieu S’adresse d’abord à la femme, qui représente le socle sur lequel l’homme va pouvoir s’appuyer pour grandir.

La femme d’aujourd’hui jalouse l’homme et revendique les mêmes droits et les mêmes rôles que l’homme. Éblouie par les apparences, elle adopte une conduite qui lui est étrangère et la dénature. Le vrai défi de la femme moderne, c’est tout simplement de redevenir femme, pour son propre bien-être, mais aussi pour le plus grand bonheur de son mari, qui trouvera en elle cette “aide à ses côtés” dont il a tant besoin.