Au cours d’un exercice de parachutage libre, la sangle du parachute se brisa autour de la main d’Erez Chemouelian et la coupa. Des centaines de soldats recherchent dans un rayon de plusieurs kilomètres la main manquante, sans grand espoir.

Qu’ils la retrouvent ou non, en quoi cet accident peut-il s’avérer positif ?

Quelques années plus tard, nous voyons que ce qui nous apparaît comme négatif peut s’avérer tout à fait différent de ce que nous nous étions imaginés…

L’histoire extraordinaire d’Erez Chemouelian s’étale sur plusieurs années. Elle commence au mois d’Adar 1995 et se poursuit jusqu’au 22 Tamouz 2001, une histoire de miracles dévoilés et d’intervention de la Providence.

Le jour de Roch ‘Hodèch Adar 1995, Erez participa à un exercice de saut en parachute.

Dans le cadre de cet exercice, quatre soldats sautent en même temps.

Le saut en parachute a lieu de la façon suivante : une sangle jaune est attachée à l’avion et au parachutiste, le parachute saute en saut libre pendant une minute, la sangle s’étire et déclenche l’ouverture du parachute.

Ce jour-là, l’équipement personnel de chaque soldat était attaché à ses pieds, et à l’approche de l’arrivée, chacun était censé libérer le libérer en appuyant sur deux clips.

Je ne mentionne pas tous ces détails pour rien. Chaque détail aura son importance par la suite.

Le premier parachutiste, puis le second et le troisième sautèrent, puis l’avion se heurta à une poche d’air et se balança de manière instable. Erez était le quatrième parachutiste, et en raison de l’instabilité de l’avion, le câble jaune du parachutiste précédent s’enroula autour de son bras droit et le coupa !

Cette coupure fut si brutale et rapide qu’Erez n’eut même pas le temps de sentir la douleur.

Lorsque son parachute s’ouvrit, il ouvrit les bras conformément aux instructions pour voir si le parachute s’ouvrait, puis il découvrit à sa grande stupéfaction qu’il lui manquait une main.

Cette situation est difficilement descriptible. Un homme se trouve dans une situation difficile comme le saut en parachute, et en plein vol, il découvre qu’il lui manque quelque chose…sa main !

Il s’approchait du sol et pendant ce temps, les instructeurs de parachutisme lui criaient qu’il devait obligatoirement larguer son équipement.

Mais il se heurtait à un problème. Pour pouvoir libérer les deux clips, il fallait deux mains. Erez a commencé son saut avec deux mains, mais il en a perdu une en route, que pouvait-il faire ?!

D’une manière incroyable, en dépit du choc et de la douleur qui avait commencé à s’infiltrer dans son corps, il déplaça le sac de côté et parvint tout de même à atterrir sans mal, après l’amputation de sa main avec ses cinq doigts.

A son arrivée, on lui pansa la main, et un hélicoptère le transporta vers l’hôpital Tel Hachomer.

Ses amis, sous le choc, suivirent des yeux l’hélicoptère qui s’éloignait, et l’un d’eux aborda le commandant et lui demanda s’il était possible de rechercher la main perdue.

Le commandant le regarda comme s’il était tombé d’un avion, mais il se rappela qu’il était en effet tombé un quart d’heure plus tôt d’un avion…et donna le feu vert pour la recherche. Malgré tout, son visage trahissait ce qu’il pensait sur les chances de retrouver la main. Il s’exprima ainsi : « Va chercher une main dans le désert ! »

« Il sera peut-être difficile de retrouver la main, admit le soldat, mais il sera plus facile de retrouver la montre. C’est une montre très grande de couleur noire qu’il est impossible de manquer. »

« Comment le sais-tu ? »

« Je le sais, c’est mon ami, j’ai ri plus d’une fois de cette montre et je lui ai demandé s’il ne s’agissait pas plutôt d’une horloge… »

Le commandant ne perçut pas qu’il s’agissait d’une blague et ne rit pas. Mais il ordonna néanmoins à tous les soldats de se lancer en groupe à la recherche…

« A la recherche de quoi, commandant ? » demandèrent les soldats.

« De la main ! » rétorqua-t-il.

« De quoi ?? »

Il leur expliqua que la main avait été perdue et qu’il serait judicieux de rechercher des traces de la montre.

Les soldats se lancèrent à la recherche des objets perdus. Cinq minutes plus tard, de manière tout à fait miraculeuse, ils trouvèrent la montre. Concentrés sur une zone particulière, ils poursuivirent leurs recherches et cinq minutes après, ils retrouvèrent la main entière, mais blessée.

Pendant ce temps, Erez était arrivé à l’hôpital et les médecins lui demandèrent pourquoi il n’avait pas apporté la main amputée.

« Elle a été coupée pendant un saut en parachute », leur répondit-on.

Il leur fallut une seconde pour s’imaginer la scène et comprendre qu’il ne servait à rien de patienter. Allez chercher une main dans un rayon de plusieurs kilomètres dans le désert. Dans ce cas, la solution de la greffe n’était pas envisageable. « On va opter pour la cautérisation », annoncèrent-ils. La cautérisation éliminait toutes les chances d’une greffe.

Quelques instants avant la procédure de cautérisation, ils reçoivent un appel urgent. « La main a été retrouvée. »

Le processus de cautérisation fut interrompu et le bras d’Erez fut placé dans de la glace.

La main fut elle aussi transportée en hélicoptère vers Tel Hachomer, et cela veut dire qu’Erez Chemouelian est le premier homme de l’histoire à avoir voyagé dans trois avions en deux heures…

L’opération dura de longues heures, et au final, il s’avéra que la main avait été blessée à soixante pour cent, c’est-à-dire qu’Erez avait une main, mais qui fonctionnait bien moins qu’une main ordinaire.

Erez fut diagnostiqué à un certain pourcentage d’handicap et en raison de cette forme d’handicap, il obtint de l’armée une voiture dotée d’un volant spécial et de la conduite assistée qui lui permettait de conduire d’une main. Sur le volant était posé un diapositif lui permettant de faire pivoter le volant. La présence de ce dispositif spécial lui permettait de se servir d’une main comme s’il se servait des deux.

Je ne mentionne pas ce détail pour rien.

Erez passa au stade de la réhabilitation, entra à la Yéchiva et se mit à étudier avec assiduité. Deux ans plus tard, il se maria. Son épouse était au courant de sa blessure, mais ça n’avait pas été un facteur l’empêchant de l’épouser. Elle s’était contentée des éloges de son Roch Yéchiva et de ses amis sur ses bons traits de caractère et son assiduité pour vouloir l’épouser sans hésitation. Un garçon leur naquit peu après, nommé Elicha.

Avançons à l’année 2001. Cette année-là et la suivante ont été marquées en Israël par de violentes attaques à main armée. 82 citoyens israéliens ont été tués cette année-là lors de ces attentats, y compris des familles entières, des parents et des enfants assassinés par des terroristes armés sur les routes de Judée et Samarie.  

Le 22 Tamouz 2001, Erez Chemouelian, son épouse et son fils quittèrent leur localité en voiture.

Ils aperçurent en route trois « soldats » sur le bas-côté qui les attendaient pour monter dans leur véhicule. Ils ralentirent pour pouvoir les faire monter dans la voiture. Mais soudain, les trois hommes levèrent leur arme et se mirent à tirer en direction de la voiture.

Erez envisagea peut-être de vouloir continuer tout droit, mais soudain, une voiture de couleur bordeaux surgit de l’autre côté et bloqua la route. C’était un piège parfait. Une petite voiture, une route bloquée et trois terroristes munis de Kalachnikov qui tiraient à bout de champ vers une cible qui n’avait même pas la possibilité de bouger.

Il ne restait plus qu’une solution : faire demi-tour et s’enfuir vers un village juif. Tout conducteur sait que pour faire un demi-tour sur une route étroite, il faut d’abord avancer, puis de reculer, avancer et reculer, etc. Aucune chance de survivre à ces tirs provenant de trois directions différentes…la seule solution est d’avoir une voiture spéciale équipée d’un dispositif de direction assistée pour handicapés : avec un petit mouvement de rotation du volant, la voiture peut réaliser un demi-tour sur place.

Et c’est une voiture de cette sorte que possédait le héros de notre histoire…vous savez certainement pourquoi. C’est exactement ce qui se produisit dans la réalité. Erez pivota légèrement le volant et réussit à faire demi-tour et à foncer à toute allure en direction du village le plus proche.

Ils ne sont pas sortis de ce piège indemnes, Erez a été sérieusement blessé à la tête, son épouse et son fils ont quant à eux été blessés par des éclats. Arrivés au portail du village juif, ils téléphonèrent aux secours qui ne tardèrent pas à arriver.

Et comment les a-t-on évacués jusqu’à l’hôpital ? Facile à deviner : en hélicoptère, bien sûr. Erez n’était pas prêt à moins que cela…

Les trois terroristes furent arrêtés, ils avaient en leur possession la vidéo de l’attaque. Erez et son épouse sont parmi les seules victimes à détenir le document complet de la tentative de meurtre et du miracle de leur sauvetage incroyable.

Rétrospectivement, il est apparu à tout le monde que l’amputation de la main qui avait porté atteinte aux facultés d’Erez est ce qui avait conduit à lui sauver indirectement la vie, grâce à sa possibilité d’effectuer un demi-tour sur place.

Ce qui nous offre un bon titre pour cette histoire : « La main de la Providence ».