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Pensée Juive

Rav Yochiahou : "Canaliser ses forces vers la bonne voie"

Mis en ligne le Mardi 10 Décembre 2013

Avant de prononcer un discours, l’on s’assoit généralement et réfléchit à l’objectif que l’on veut atteindre, au message que l’on veut transmettre. Tout comme, sans vouloir comparer, lorsque l’on doit rencontrer quelqu’un. Des paroles sans but précis n'ont pas véritablement d’intérêt, elles sont seulement source de dissensions et de mauvaises choses. « La barrière de la sagesse est le silence », plus l’homme se tait, plus il fait du ‘hessed (bonté) à sa personne. Lorsqu’un homme parle avec son ami et qu’il s’est fixé au préalable des objectifs, la discussion aura certainement été productive.

Mais il y a des moments où l’on parle du cœur sans avoir réfléchi auparavant à ce que l’on voulait dire. Et du fond du cœur, il nous vient de dire à tous : "Heureux es-tu Israël, qui est comme toi, peuple que protège le Seigneur ?" (Dévarim 33, 29) Le peuple d'Israël, heureux est-il de par son dévouement et de par les forces extraordinaires que D. lui a accordées.

L'homme ressent dans la vie que de nombreuses choses lui viennent du fond du cœur. Pourtant, le cœur de l'homme est un petit organe, il a la taille d'un petit poing. Or, combien de fois ressent-on que ca vient des tréfonds du cœur, de l'endroit le plus profond, comme si c'était à des milliers de kilomètres de profondeur. Le cœur renferme un potentiel d’une profondeur énorme, qu'il est impossible de percevoir.

De la même manière, il est impossible de comprendre le potentiel énorme du peuple juif. Nous sommes un peuple auquel D. a accordé des forces extraordinaires. Nul n'est capable de soumettre un Juif ni de briser son âme. L'âme du Juif est extrêmement solide, même du Juif le plus ordinaire. Tout Juif possède des ressources intérieures d'une grandeur inégalable. Et c’est maintenant le temps pour le peuple Juif d’exploiter ces forces.

L'on raconte à propos du roi du Maroc, avant le précédent, qu'il était très malade et sur le point de mourir. Il était couché dans son lit et les médecins ne lui donnaient plus que quelques jours à vivre. Soudain, un pays voisin les attaqua en guerre. Le roi se leva et mena une guerre sanglante pendant trois ans. Les médecins étaient stupéfaits : "Il lui restait quelques mois à vivre, comment résista-t-il pendant trois ans et combattit-il avec une telle vigueur?" Après la guerre, il mourut. Quelqu’un le questionna à la fin des trois ans de guerre : "Comment as-tu eu la force pour combattre, pour t'être levé malade du lit ? Tu étais mort, il ne te restait plus que quelques jours à vivre ? " Il répondit : "Lorsque l'on pousse une personne à bout, elle reçoit des forces extraordinaires."

A plus forte raison lorsqu’il s’agit du Juif. Lorsque l’on fait pression sur un Juif et qu’on le pousse à bout, il déploie des forces extraordinaires qu’il est impossible d'appréhender.

Nous nous trouvons maintenant dans une période où aucun Juif n’est bien dans son for intérieur, où aucun riche ni aucun pauvre n’est heureux dans son for intérieur, où nul n’est heureux dans aucune situation. Tout le monde éprouve une peine terrible dans son cœur, il n'existe pas une personne pour qui tout va bien, il n'y a personne de satisfait. Nul ne connaît de joie véritable. Même celui que l'on voit rire et qui se montre joyeux ment. C’est un mensonge qui n'a pas son pareil car tristesse et peine sont le lot de tous.

La période que nous traversons est une des plus difficiles que connut le peuple d'Israël depuis des générations. En effet, nous nous sommes habitués à une vie de luxe, à une grande abondance, à beaucoup de gaspillage, à des choses qu'il n'y avait pas dans les générations précédentes et soudain, tout se ferme, pour chacun d’une manière différente, ce qui cause une très grande peine.

La guemara dit que le pauvre est considéré comme mort. Quiconque n’a pas d’argent est considéré comme mort d’après la Torah. Même celui qui possède un million ou deux, si cela ne lui suffit pas, est appelé « pauvre » et par conséquent, est également considéré comme mort.

Nous traversons une période qui n’est pas facile de tous les points de vue. Si ce n’est pas la parnassa, c’est la paix au foyer. Si ce n’est pas la paix au foyer, c’est la famille. Si ce n’est pas la famille, c’est le travail. Tout le monde éprouve une peine énorme qui n’a pas son pareil. Et c’est maintenant le moment pour nous de réunir nos forces et de nous rapprocher de D. Cette vie est une vie qui passe et à l’homme d’être sage et de saisir un maximum pour le monde futur.

Nous avons lu il y a de nombreuses années une histoire contenant un enseignement extraordinaire. Cette histoire est profondément ancrée dans notre âme et demeure constamment dans nos esprits. Il y avait un grand pays, riche et important. Ce pays était dirigé par un groupe de vingt personnes de la manière suivante. Elles cherchaient un homme extrêmement pauvre et misérable et le prenaient par surprise : elles lui faisaient boire du vin jusqu'à ce qu'il soit totalement saoul et s’endorme. Elles le kidnappaient alors et l'emmenaient dans un grand palais. Là, elles le déshabillaient, le nettoyaient, le revêtaient d’habits précieux et le plaçaient comme roi.

Cet homme se réveillait de son ivresse et se trouvait soudain revêtu d’habits royaux. Il se promenait aux alentours et constatait qu'il se trouvait dans un palais. Il avait des serviteurs et possédait tout le bien du monde. Il ne comprenait pas ce qui se passait ; il pensait qu'il était en train de rêver. Il se retrouvait le roi d’un pays entier alors qu'il n'était rien ! L'homme réfléchissait et s’interrogeait : que suis-je et qui suis-je ? Il se souvenait qu’il n’était qu’un simple homme jeté dans la rue vivant de charité ; il se croyait dans un rêve. Puis, au bout de trois ans, les dirigeants du pays l'enivraient à nouveau et une fois endormi, ils le prenaient, lui remettaient ses vêtements sales et le jetaient là où il l’avait trouvé trois ans plus tôt. Ainsi dirigèrent-ils le pays pendant des dizaines d'années.

Ils trouvèrent une fois un homme extrêmement pauvre. Ils l'enivrèrent, le vêtirent et l'emmenèrent au palais. Lorsqu’il se réveilla, l’homme ne comprenait pas ce qui se passait. Il était revêtu d’habits royaux, les gens l'honoraient... Et il ne rêvait pas ! Or, à la mesure de sa pauvreté était son intelligence. Il décida de jouer le jeu ; un jour passa, deux jours, une semaine, un mois. Il fit connaissance des gens qui l'entouraient et discerna les plus faibles. Il les aborda et, avec beaucoup de tact, fit pression sur eux afin qu'ils lui expliquent ce qui était arrivé. Un céda et lui raconta : "Nous sommes un groupe de vingt personnes qui dirigeons le pays. On enivre un homme et on l'emmène au palais pendant trois ans. L’homme pense qu'il rêve et se conduit comme dans un rêve, il fait ce qu'il veut. Puis, au bout de trois ans, on l'endort et on le jette après quoi, on emmène un autre homme. »

L’homme comprit ce qui se passait et se tut. Il continua à se conduire comme auparavant mais ordonna cependant : "Construisez dans tel endroit une maison !" Ils construisirent une maison magnifique. "Transférez là-bas de l'argent ! Faites ce qu’il y a de plus beau, de plus exceptionnel au monde !" Il se fit construire une magnifique demeure qu’il remplit d’argent et de toutes les choses possibles.

Trois ans s'achevèrent. Ils l'endormirent et le ramenèrent avec ses vêtements déchirés. L’homme se rendit alors dans le palais qu'il s’était fait construire. Il avait là-bas de l'argent, de la nourriture et tout ce dont il avait besoin pour vivre tranquillement jusqu'à la fin de ses jours.

Ainsi en est-il également de l'homme. Le mauvais penchant nous endort et nous nous réveillons à la vie sans savoir quel en est l'objectif. Nous nous levons, nous agissons, tout en pensant que nous nous trouvons dans un grand rêve. Mais nous ne devons pas nous perdre. Ce rêve-là va se terminer et nous allons nous retrouver jetés comme au début, sans rien.

La personne sage sait rassembler ses forces et les canaliser au bon endroit de telle sorte qu’elle les retrouve à un moment de détresse. Ainsi est la vie ! L’on ne doit pas repousser une mitsva qui se présente. L’homme a la possibilité de tout canaliser dans la bonne voie. D. accorde à chacun de nombreuses opportunités dans la vie. Si l’on saisit la véritable opportunité, l’on peut atteindre les endroits les plus élevés et ce qu’il y a de meilleur.
 

 
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